(...) on a envie d'aller allumer le décor. |
Je le pressentais : en essayant de voir le film de Kirill Serebrennikov d'un œil objectif, en occultant au mieux le souvenir que j'avais du film de Ken Russel - auquel, étrangement, aucun(e) critique ne fait allusion -, flamboyant, onirique, halluciné, j'allais découvrir, enfin, du nouveau dans cette ahurissante histoire de mariage raté pour les raisons que l'on connaît. Notre cher Piotr était un "bougre", ce qui est proclamé haut et fort dans le film, pour énerver un peu plus Vladimir et ses compatriotes : car, voyez-vous, un Russe (un génie de surcroît) gay, ça n'existe pas ! Le film de Serebrennikov est construit autour d'un tragique malentendu, dans lequel le musicien n'est pas exempt de reproches ; mais, à l'époque, sous ce régime-là (le suivant fut encore pire à ce sujet), il fallait bien, nous dit-on, éteindre les rumeurs mauvaises, etc.
Voilà, voilà, voilà : tout ça fait un film de 2 heures 23' - c'est bien trop long - triste à pleurer, filmé en plus obscur que clair (on a envie d'aller allumer le décor), proprement réalisé, monté et joué, où Kirill S. se la joue un peu "auteur maudit", au point de renoncer à illustrer musicalement son propos avec la musique de Tchaïkovski (!), nous assénant une bande-son hyper-méga-moderne, tu vois, avec piano préparé.
Bref, on ne va pas s'incliner devant celui que d'aucuns encensent pour de mauvaises raisons. Bravo pour son engagement, sa dissidence, sa résistance, bravo pour son film Leto. Mais pour cette œuvre-là, on fait l'impasse et on se jette sur le film psychédélique de Ken Russel, qui, à l'inverse de cette vision compassée de 2023, a au moins le mérite de faire aimer le seul, le grand, le vrai Piotr Ilitch Tchaïkovski.
Dans le film de Ken Russel, c'est Glenda Jackson qui joue la femme délaissée du compositeur.
Voici donc deux extraits significatifs de The Music Lovers (La symphonie pathétique) de Ken Russel (1970) :
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