Il n'est pas de jour sans que l'on relève de nouvelles atteintes à notre langue, qui fut celle de Molière. Certes, Molière est mort et enterré depuis belle lurette, et il est normal qu'une langue évolue, mais il est des entorses que je ne puis admettre. Ceux qui me connaissent de près savent que je suis tout le contraire d'un "réac", mais je n'accepte pas certains errements. Il en est ainsi de fréquentes atteintes aux termes les plus élémentaires, l'exemple le plus récent étant la disparition du verbe "entrer", remplacé en toutes circonstances par "rentrer". Je n'insulterai pas mes lecteurs en expliquant ici la différence entre les deux. C'est à hurler de désespoir !
Je vilipende depuis des lustres le dévoiement de la préposition "sur", utilisée à tout bout de champ pour remplacer "à", "vers", "pour", "en", "dans", "par" (on a le choix !) dont utilisation ne me semble pas être l'apanage des personnes ayant fait hypokhâgne.
Quant à "quoi", l'emploi de ce pronom relatif ou interrogatif, placé systématiquement à la fin d'une question ("vous en pensez quoi ?" ), on l'admettra (et encore !) dans les conversations triviales, mais dans la bouche de lettrés cultivés (je pense à Augustin Trapenard), il y a de quoi vous donner de l'urticaire. Le tract des "Linguistes atterré-e-s", intitulé Le français va très bien, merci, connaît un succès confondant : cette entreprise de déculpabilisation a bénéficié d'une promotion tous azimuts, y compris dans les médias spécialisés dans la culture. La démagogie a de beaux jours devant elle.
Et ta sœur ?! |
que ce titre tourne en dérision
certain mode d'expression médiatique.
Mes bêtes noires sont "partir à" au lieu de "partir pour": si on part à Paris c'est qu'on y est puisque partir ne désigne pas la destination mais l'endroit d'où l'on part. Et puis il y a convenir conjugué avec avoir: "nous avons convenu" en place de "nous sommes convenus": on dit bien "je suis venu" et je suis un (vieux)con.
RépondreSupprimerBonne journée à tous
Heureusement que vous êtes là Silvano .
RépondreSupprimerDe temps en temps vous pourriez agrémenter votre blog du rappel d'une règle .
J'ai terminé un récent commentaire par "promis je le ferai plus"..
RépondreSupprimerEn lieu et place de "promis je NE le ferai plus"
Mea culpa.
Promis je vais essayer de ne plus faire ce genre d'écart.
Joël
C'est bien dit et écrit, cher Silvano, merci !
RépondreSupprimerDonc, je ne suis pas tout seul à m'agacer ! quand j'entends: "je vais sur Lorient..."; Je réponds : "Vous volez à l’aéroclub?"
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