Je n'ai pas beaucoup lu, ces temps derniers. Le tout dernier bouquin est Miroir de nos peines (ah ça, oui !) de Pierre Lemaitre. Voyez mon douloureux billet d'hier, lundi 21 août.
Je me suis vicieusement régalé du deuxième volume du Journal Intégral de Julien Green qui couvre la période 1940-1945 (eh oui !) : j'y reviendrai.
Je me suis passionné pour l'histoire incroyable, mais vraie, du Docteur Kersten, qui soigna le tristement célèbre Himmler et en profita pour sauver quelques milliers de victimes de la barbarie nazie. C'est Joseph Kessel qui écrivit Les mains du miracle (folio), et il a drôlement bien fait.
Même engouement pour Rome Fugitive de Carlo Levi (Donzelli éd. (It.), Nous (Fr.), qui fourmille, avec un sens de l'observation confondant, d'anecdotes sur la capitale italienne, mais aborde également des sujets plus graves comme le retour "moderne" du fascisme, la corruption, et tout ce qui fait de Rome un magma de contradictions en fusion perpétuelle.
Enfin, j'ai lu d'une traite RICHTER 6.5 et autres nouvelles grecques d'Alexandre Glikine (Presses Inverses éd. (Ch.) qui nous a déjà comblés avec deux romans, L'inconnu d'Aix et Alypios (La différence) et un bleu recueil de poèmes intitulé Igoumenitsa Blues (Presses inverses, aussi). Ici, autre genre : il s'agit d'un recueil de six nouvelles qui se situent en Grèce. Non pas la Grèce des volets bleus sur chaux blanche, ou celle des plages de sable blanc, aux eaux turquoise instagramables à souhait, des vacances à Mykonos entre gays, du sirtaki, des assiettes cassées, etc. Non, Glikine aime ce pays dans sa réalité, ses habitants, son histoire, son essence-même, sa fureur, son inconsolable douleur. Il est un noble voyageur en Grèce, ici, pas un touriste, et nous raconte six histoires dans lesquelles le drame peut succéder à une apparente futilité. On entend de la musique dans ces pages, on sent le souffle des vents contraires, on aborde les rivages du désir (inavoué depuis quand ?) qui naît et s'accomplit entre un intellectuel et un beau sauvage, au vrai sens du terme, un paria qui SAIT. On ressent la grande secousse qui donne son nom au recueil. On termine avec l'incompréhension entre les êtres, source de tant de nos maux. L'écriture est rythmiquement impeccable, aérée-aérienne, les mots sonnent, c'est de la belle ouvrage à tout point de vue : l'objet est beau, la mise en page, la police de caractères choisie, sont l'œuvre d'une jeune maison d'édition helvétique qui sait honorer le talent de ses auteurs.
Les chroniqueurs, déjà prêts à se ruer sur la "rentrée littéraire" de rigueur, feraient bien de fureter un peu hors des rayons balisés. Il y a des pépites. C'en est une.
Pas tout bleu, ce ciel grec ! |
Je doute qu'on trouve ce livre à la Fnac. On peut le commander ici : cliquer
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