Joel (Fernando Lindez) et Ivan (André Lamoglia) dans Elite (saison 7) : chaud devant (et pas que !) ! |
La représentation de l'amour charnel homosexuel fait florès dans les séries proposées ces temps derniers à un public ciblé "jeune". Les producteurs n'hésitent plus à insérer dans les épisodes des scènes à la limite de la pornographie.
Elite, septième du nom
Dans une précédente saison (laquelle, on s'y perd ?) Manu Rios donnait, en chair et en os, si je puis dire, à André Lamoglia le mode d'emploi des pratiques gays intimes. Dans la nouvelle, les étreintes les plus torrides abondent entre Ivan, fils de footballeur fraîchement "converti", et Joel, joué par l'aimable Fernando Lindez, qui délaisse, ce faisant (c'est le cas de le dire), son mec officiel, Omar, et subit, par le même coup (oh, ça va !) un dilemme insoutenable. L'ensemble du contenu caresse dans le sens du poil (!) la jeunesse actuelle adepte des réseaux sociaux avec leur lot de harcèlements divers : ça balance pas mal à Madrid ! Nos charmants lycéens et leurs copines se retrouvent dans des fêtes extatiques et/ou tragiques où l'alcool coule à flot et où l'on gobe maintes substances illicites. Ce n'est pas nouveau dans la série espagnole, et d'aucuns pourront trouver ça redondant. La télévision française en est très loin. Notre cinéma itou, à l'exception des films d'Ozon (Été 85) ou de Christophe Honoré (Le Lycéen) qui n'hésitent pas, dans certaines de leurs réalisations, à offrir quelques chevauchements de nature à offusquer nos mamies.Tore
("Mini-série en 6 épisodes de 30 minutes)
En Suède, le sang est certes moins bouillonnant que chez les Ibères ! La série Tore, tout en dépeignant l'existence du personnage gay qui donne son titre à la série, nous mène sous d'autres latitudes, c'est peu de le dire. Ici, sur un ton plus dramatique, on suit le parcours initiatique d’un jeune homme gay de 27 ans. Après la mort atroce de la personne la plus chère à ses yeux, écrasée par un camion poubelle, il décide d’explorer le monde de la nuit et ses plaisirs pour fuir la triste réalité de son deuil.
Le jour, il continue de travailler dans un salon funéraire sans rien montrer de sa dérive, mais le soir, il multiplie les rencontres, découvre l’alcool, la drogue et divers excès. Cependant, ses amis proches et ses collègues vont rapidement s’inquiéter de ce nouveau mode de vie. Le refus d'accepter la mort du père conduit le jeune homme (William Spetz, touchant et charismatique) au "n'importe quoi, n'importe comment" et parvient à nous bouleverser autant qu'il nous irrite. Au centre de cette vie disloquée demeure la recherche de l'amour, le seul, le véritable amour. Côté sexualité, la seule scène qui s'annonce presque aussi "caliente" que chez les Madrilènes tourne court. Comme tourne court cette saison 1, dont le concepteur (le jeune Spetz lui-même) nous frustre par une fin quelque peu bâclée, d'autant qu'il faudra attendre la fin de l'année prochaine pour connaître la suite. Mis à part cette réserve, on s'attache infiniment à ce garçon dévasté en quête de tendresse.
Bonus
Polar Park, série française de haut vol
C'est la divine surprise du moment, qu'un fidèle lecteur m'avait chaleureusement recommandée, m'incitant à regarder plus tôt que prévu ce cadeau distillé actuellement par l'indispensable Arte.Synopsis :
Après avoir reçu un mystérieux message, David Rousseau, auteur de polars en panne d'inspiration, se rend à Mouthe, le village le plus froid de France. Le même jour, un meurtre survient, mis en scène de manière aussi artistique que déroutante. Y voyant le point de départ inespéré d'un roman, Rousseau entame une enquête qui empiète sur celle de l'Adjudant Louvetot. Le trouble s'installe définitivement lorsque les meurtres s'additionnent. Il y aurait un tueur en série… à Mouthe !
C'est drôle et tragique, parfois tendre, palpitant. Dans le cadre de ce Park jurassien (et non jurassique), se déroulent des événements qui atteignent parfois au loufoque sanglant, dans le style propre au Fargo des frères Cohen, émaillé de multiples références (Umberto Ecco, sors de ce corps !). Évitant le Grand Guignol, Gérald Hustache-Mathieu nous met au cœur d'un climat qui oscille entre épouvante et comédie avec brio, sans jamais se prendre au sérieux. Le rôle principal est tenu par un Jean-Paul Rouve dont on constate qu'il se bonifie en vieillissant, atteignant de plus en plus la qualité d'un grand cru. L'acteur désormais célèbre est au centre d'une distribution (un "casting", pour les anglophones émérites qui pullulent sur la toile) parfaite. Son co-enquêteur est joué finement par Guillaume Gouix, lequel, cerise sur le gâteau, interprète un adjudant de gendarmerie… homo, en couple avec le joli Lyes, médecin-légiste joué par Adel Djemai. Contrairement à Elite, on ne nous dévoile quasiment rien de leur intimité, mais on s'en fout.
La surprise vient aussi d'India Hair qui joue une sémillante (je sais, ça ne se dit plus : gougueulisez !) professeure de français qui épice l'intrigue avec bonheur. Quant aux "seconds rôles", que du très bon : un joli bibliothécaire joué par Gaspard Meier-Chaurand (25 ans, le pauvre !), Olivier Rabourdin, Feodor Aknine et le grand Jean-Claude Drouot, entre autres. Photo superbe, musique angoissante à souhait, chansons bien venues : un must, comme disaient nos parents branchés !
(Arte en
Guillaume Gouix et Jean-Paul Rouve, quel tandem ! |
Vive les vacances d'automne qui m'ont permis de butiner !
Polar Park
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé les trois premiers épisodes . Cependant je regrette la vieille méthode : un épisode par semaine ( comme le feuilleton de GC ) . Oui je sais : le replay ...
Bah, si vous savez...
RépondreSupprimerMerci cher Silvano pour ce beau travail de défrichage des nouveautés télévisuelles chaudes ou tièdes. Pour ma part, je n'hésite pas à recommander une exclusivité Netflix italienne qui mérite plus que les romances gays habituelles : "Nuovo olimpo" est bien joué, bien filmé avec un bel effort de maquillage des héros pour faire croire (plus ou moins efficacement) au passage des années. Des personnages secondaires intéressants, un vrai scénario, de vrais acteurs et actrices. Peut-être pas du grand cinéma mais il y a au moins un parfum d'Italie irrésistible pour beaucoup d'entre nous à G.C.
RépondreSupprimerLudovic, les grands esprits, n'est-ce pas ? Un billet est dééjà programmé cette semaine pour Nuovo Olimpo. Je ne voulais pas l'intégrer aux séries. Pensiez-vous que je laisserais passer. J'ai détesté, bien sûr.
RépondreSupprimer;)
Demain !
RépondreSupprimerPour moi, ce ne sera jamais "professeure", mais, suivant les règles de formation des formes féminines du français, "professeuse", comme la procureuse des "Trois mousquetaires" de Dumas ne sera jamais *procureure.
RépondreSupprimerAnge de feu
"Ange de feu" (c'est ravissant, je vous connecte avec beau mec à Deauville, si vous voulez.) : c'est "fesseuse" qui vous plaît dans cette forme, non ? Madame la professeuse : j'imagine la réaction des élèves !
RépondreSupprimerJe vous remercie de cette proposition, mais Deauville, c'est un peu trop loin pour moi: j'habite en Allemagne du Nord... "L'Ange de feu" de Prokofiev me bouleversa lorsque j'entrais dans l'adolescence (le bon goût pour les choses "difficiles", ça s'acquiert parfois bien tôt) et reste jusqu'à présent mon opéra préfére de ce grand compositeur, tout aussi comme un de mes opéra préférés du siècle passé.
RépondreSupprimerQuant au sujet de mon commentaire antérieur, je vous jure que ma pensée était toute innocente: professeuse à professeur comme autrice (et non auteure) à auteur ou bien la sus-mentionnée procureuse. Je ne vois simplement aucune raison pour inventer la roue une segonde fois. Quand même, je suis parfaitement capable d'apprécier la "fesseuse"... mais chez le proFESSEur, on ne s'aperçoit pas de l'association anatomique?
Ange de feu