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" Je meurs dans trois heures, mais on va gamahucher avant, mon chéri ! " |
Il y a des lustres (de Murano, bien sûr) que je ne m'étais endormi au cinéma. Reprenant mes esprits, je m'aperçus que mes deux voisines étaient plongées dans un profond sommeil : le film d'Olivier Py a donc, au moins, la vertu d'être soporifique. On nous dit, sans que nous soyons obligés de le croire, que le long pensum en plan-séquence a été entièrement (mon œil !) filmé à la lueur des bougies : le sieur Py n'est pas Kubrick, vrai cinéaste dont le
Barry Lyndon a dû monter à la tête de l'auteur de cette œuvre boursouflée de prétention, dans laquelle Laurent Lafitte, pensionnaire de la Comédie Française, a bien du mal à se hisser à la cheville de son aîné Philippe Caubère, lequel fut le Jean-Baptiste Poquelin du
Molière d'Ariane Mnouchkine de 1978, inégalé à ce jour, et pour cause ! Les supputations en complotisme à rebours sur les dernières heures du génial dramaturge ont donné lieu à toutes sortes d'interprétations dont il est permis, des siècles plus tard, de se contrefoutre. Ici, l'affriolant repose également sur la (bi)sexualité du personnage : époux d'Armande , fille (ou prétendument sœur) de son ancienne maitresse Madeleine et amant du comédien Michel Baron (on ne pourra pas vérifier), comme tente de le prouver une scène pseudo érotique (et aquatique) avec le grand homme, tout y est pour alimenter les polémiques si fesses book et autres réseaux avaient existé à l'époque. Inceste présumé, homosexualité par ailleurs supposée (pour se caresser dans le sens du poil), caractère de cochon, notre Molière imaginé est un bel exemple de masturbation intellectuelle (et plus). Si le regretté Patrice Chéreau fut un grand metteur en scène de théâtre et d'opéra, mais aussi un excellent cinéaste, ce n'est visiblement pas donné à tout le monde.
Le seul, le vrai Molière
Le film d'Ariane Mnouchkine a été restauré en 4K sous forme de deux disques : 4 heures de vrai bonheur !
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Philippe Caubère |
* En parler moderne
Salut Silvano, en plus je viens de revoir celui de Mnouchkine, somptueux indiscutablement, une œuvre reste seule et unique. Merci encore et toujours à bientôt. Rénato
RépondreSupprimerAh si les critiques de nos journaux ( j'évite de citer mon hebdomadaire de télévision) avaient votre verve, votre franc-parler et votre humour, combien de navet nous épargneraient-ils!
RépondreSupprimerVotre billet me conforte dans ma "non-intention"de me déplacer pour voir ce film à la suite des diverses émissions de promotion entendues et vues de ci de là.
RépondreSupprimerJoël.