lundi 18 novembre 2024

N'écris pas.

 N'écris pas, je suis triste et je voudrais m'éteindre

Les beaux étés, sans toi, c'est l'amour sans flambeauJ'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindreEt frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau
N'écris pas, n'apprenons qu'à mourir à nous-mêmesNe demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimaisAu fond de ton silence, écouter que tu m'aimesC'est entendre le ciel sans y monter jamais
N'écris pas, je te crains, j'ai peur de ma mémoireElle a gardé ta voix qui m'appelle souventNe montre pas l'eau vive à qui ne peut la boireUne chère écriture est un portrait vivant
N'écris pas ces deux mots que je n'ose plus lireIl semble que ta voix les répand sur mon cœurQue je les vois briller à travers ton sourireIl semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur
N'écris pas, n'apprenons qu'à mourir à nous-mêmesNe demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimaisAu fond de ton silence, écouter que tu m'aimesC'est entendre le ciel sans y monter jamais
N'écris pas

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)

Bonus :
Julien Clerc
a composé une très belle mélodie sur ce poème :

 

2 commentaires:

  1. Très attachée à Bordeaux où elle séjourne de 1823 à 1827, Marceline Desbordes-Valmore lui dédie une élégie, Le Retour à Bordeaux . Outre sa dimension biographique, le texte déploie un hymne à la littérature de cette région.
    Salut ! rivage aimé de ma timide enfance,
    Où de ma vie en fleur le songe a commencé !
    Je t’aborde, et je sens ma première espérance
    Me réunir tremblante à mon bonheur passé.
    ...

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  2. triste mais beau. Je viens de finir de lire "Young Mungo" ce matin, donc je suis un peu sensible en ce moment.

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