jeudi 8 août 2013

De l'île enchantée à la ville incandescente


Heureuse rencontre
Capri, comme Venise, comme partout où s'est installée la beauté, ce sont les foules de touristes qui n'en voient que parcelles, déambulant dans les ruelles du centre où se côtoient les boutiques du luxe insolent. Il faut, pour l'apprécier, fuir ces hordes anesthésiées, victimes des injonctions de la société de consommation. Il faut du courage (et un compagnon de voyage sachant vous galvaniser) pour grimper tout là-haut sous un soleil implacable : comme par enchantement, au pic de la période estivale, le passant se fait rare, vous gratifie d'un sourire, de quelques mots complices : comme lui, vous êtes un privilégié quand vous osez l'évasion hors des chemins balisés. Et là, vous prenez en pleine face la beauté, même si, comme moi, l'ardeur vous manque pour finir l'escalade à la villa Jovis et au Salto di Tiberio



Quelques absorptions d'acqua frizzante plus loin, on retrouve le jeune homme qui, lui, a poussé la balade jusqu'au sommet, vous nargue un tantinet de sa vitalité, et vous entraîne jusqu'à l'Arco Naturale (photo), somptueux.




Le soir même, on retrouve Naples, tumultueuse, hystérique, impitoyable au parisien surprotégé, fascinante, épuisante !
Surprenante Napoli, où, à la nuit tombée, de jeunes hommes s'enlacent sur une piazzetta, qui semble lieu de rendez-vous des ragazzi sensibles, sous le regard indifférent des carabinieri qui ont casernement ici-même. Sans doute ces jeunes gens ont-ils choisi cette proximité pour vivre leur amour sans être inquiétés, étonnant paradoxe dans une ville réputée machiste, latine dans tous les sens du terme. 
Ici, malgré des coupes de cheveux improbables, en imitation, vraisemblablement de celles des stars du calcio,les garçons se doivent d'être beaux, et y parviennent sans difficulté. Je n'ai pas osé prendre en photo ces trois giovani sollicités (pourquoi eux ?) pour un renseignement : je garde au cœur leurs sourires curieux. Après-coup, j'ai l'impression qu'ils faisaient partie du petit groupe installé sur les marches de la piazzetta des garçons, dimanche. Leurs sourires étaient, peut-être, de connivence.
 
 
Humour "caprese"


Photos Silvano

6 commentaires:

  1. Ravi de voir que vos impressions et sentiments sur Naples corroborent les miens. Dieu sait (et encore) s’il y a bien des choses cachées ! mais il m’a semblé que la ville se montre aussi très facilement telle qu’elle est, sans plus de manières, au naturel, avec une grâce si singulière, exacerbée par la stature de l’homme antique, identique, demeurant au fil des siècles, des occupations successives et des métissages, celui qui porte encore, à la force chaleureuse de ses bras, de sa queue, de ses yeux et de son sourire, le cœur toujours battant de la magnifique civilisation méditerranéenne. Si l’on a l’œil (et tous les sens) et l’âme bien disposés, on en appréhende assez vite la vérité criante, étouffante par sa crudité. Dans toute cette profusion/confusion, on perçoit l’intangible éternel de la nature humaine, que Naples nous renvoie... en pleine gueule.

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  2. @Pierre : oui, nous sommes en phase.

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  3. Naples aux baisers de feu ! L'Italie est sans doute macho-man mais pas moins que l'Espagne , peu-être plus jalouse en Amour et parce qu'un bel Italien amoureux d'une femme , d'un homme lui appartient , en amour toujours , l'Italie ne rigole pas ... C'est presque à la Vie comme à la Mort ... Les Espagnols par contre sont moins rigoureux mais l'Italie ne s'est vraiment jamais bien entendu avec l'Espagne , une certaine rivalité sans doute et pourtant ils ont le sang chaud tous les deux ,est-aussi pour cela que règne cette loi du plus fort ou de je t'aime , moi non plus ???... me amor

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  4. c'est une région magnifique et Capri vaut vraiment le détour !!!

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