(...) et il advint qu'à cette seconde, Tadzio sourit ; lui sourit, d'un air éloquent, familier, charmant, sans dissimulation, ses lèvres ne s'ouvrant que lentement pour sourire. C'était le sourire de Narcisse qui se penche au-dessus du miroir d'eau, ce sourire profond, enchanté, prolongé, avec lequel il tend les bras vers le reflet de sa propre beauté, un sourire très légèrement crispé, crispé par le côté désespéré de sa tentative d'embrasser les douces lèvres de son ombre, coquet, curieux et secrètement tourmenté, fasciné et fascinateur.
-Thomas Mann, La mort à Venise
Parfaitement illustré par Visconti, ce qui n'est pas évident.
RépondreSupprimerJ'avais lu le roman, mais je n'avais jamais vu le film. Un immense plaisir !