dimanche 15 octobre 2017
Cadeau : une note unique au monde etc.
C'est fou ce qui se passe dans le cerveau du pianiste-interprète avant la première note, ce moment qu'on appellera concentration ou (je préfère) recueillement, car il faut honorer l’œuvre d'un compositeur ; de génie, souvent.
On sait peut-être que, de la première note, découleront toutes les autres : si elle est médiocre, tout le reste sera du même acabit. Si elle est sublime... ce sera magique !
Ici, l'intention se trouve exacerbée par ce "sol" impérieux et profond, déterminant, fondateur, voulu fortissimo et surmonté d'un point d'orgue*.
On le reçoit d'emblée comme un coup qui s'adoucira grâce au fameux point d'orgue, lequel, après l'extinction, laisse la place au thème, joué pianissimo.
Ensuite, tout le génie de Schubert nous prend par la main : variantes, subtiles digressions, jusqu'au retour du thème rendu à sa simplicité originelle avec, je n'ose dire en clin-d’œil, cette note irréelle, ce "sol", qui revient discrètement se rappeler à nous.
Notons :
Les toutes premières mesures de cet Impromptu se font entendre à la reprise, après entracte, du Barry Lyndon de Stanley Kubrick. Ça m'avait frappé lors d'une récente projection. Autour de moi, personne n'y avait prêté attention. J'en déduisis non sans orgueil que Kubrick m'avait tout spécialement adressé cette allusion.
On écoutera aussi, bien sûr, l'interprétation du pianiste "retraité" Alfred Brendel, "incontournable" (trop ?) ici avec partition : clic
Ce qui n'empêche pas d'avoir une tendresse pour Zimerman, dont les Concertos de Chopin chez DG (non, il ne s'agit pas de Dolce & Gabbana !) sont prodigieux.
* Les journalistes-animateurs des radios et télévisions ont la fâcheuse habitude de confondre "point d'orgue" et "point culminant". Cette erreur s'est généralisée. Ça m'énerve.
6 commentaires:
Bonjour. Ce blog rédigé bénévolement ne fait pas partie de ces réseaux "sociaux" où, sous couvert d'anonymat, on vient déverser ses petites ou grosses haines. Les commentaires "ronchons" ou égrillards ne sont pas publiés, de même que ceux dont le pseudo contient un lien menant vers un blog ou site pornographique. Signez d'un pseudo si vous voulez, sans en changer, de façon à ce que nous puissions sympathiser, merci !
Merci,d avoir attiré mon attention sur le vrai sens
RépondreSupprimerde point d orgue! Une journee ou l on a rien appris
est un jour perdu...Merci de m avoir fait gagne
celui ci qui sera somptueux!!!
pour tout musicien chanteur ou instrumentiste , cette notion est pourtant claire et nécessite d'ailleurs une approche particulière soit dans la prise de souffle ou dans la position de l'archet pour l'attaque de la note ( pour les cordes frappées ,j'hésite entre la pédale ou le maintien du doigt sur la note et un relevé de doigt progressif pour laisser s'épanouir le son); mais par contre je n'ai pas entendu cette confusion sur la radio où je me complais chaque dimanche à écouter des versions d'une même oeuvre , table d'écoute étant le titre de l'émission!
RépondreSupprimerIl ne manquerait plus que ça, Joseph !
RépondreSupprimer"C'est fou ce QUI se passe", svp! Si l'auteur de ce blog, à son tour, se laisse aller aux négligences langagières des journalistes-animateurs des radios et télévisions... je crois que je ne le lirai plus.
RépondreSupprimerVous avez raison André : ces andouilles ont réussi à me polluer l'espace d'un instant ; je corrige, bien sûr : de plus j'avais émis un coup-de-gueule sur le sujet il y a quelques mois.
RépondreSupprimerC’est le problème du disque, lorsqu’une interprétation domine ce qui est le cas de Brendel et Schubert, on a ensuite du mal à écouter une autre version même si elle a de réelles qualités. Celibidache s’est refusé de faire des disques de son vivant. Pour Chopin j’ai tellement écouté certaines œuvres par Samson François que seul le concert me permet d’écouter les autres.
RépondreSupprimerJean-Paul V