dimanche 30 janvier 2022

Richter/Sanderling | Rachmaninov au sommet

 

Qu'il est ressassé, ce deuxième Concerto de Rachmaninov, dont l'un des thèmes, trituré, fut même hurlé par Céline Dion (mais si, All by myself !).
C'est ici que l'on peut faire la différence entre l'art véritable et tout le reste : la version Richter/Sanderling est, de loin, ma préférée. Enregistrée quand Saint-Pétersbourg s'appelait encore Leningrad par le Philharmonique de l'endroit dirigé par Kurt Sanderling, elle donne à entendre un piano et un orchestre d'une exceptionnelle amplitude, avec un Richter impérial, inimitable.
Ça va prendre trente-quatre minutes de votre dimanche : faites-vous ce cadeau !


samedi 29 janvier 2022

vendredi 28 janvier 2022

GC Déco : rénover un parquet fatigué

 Ce jeune homme est perplexe :
" Comment puis-je rénover ce vilain parquet ? " s'interroge-t-il.
Mon chéri, cours chez Machinrama ou chez L'enchanteur Merlin
où tu pourras louer la ponceuse-à-parquet ad-hoc.
Ensuite, mon amour :

  1. Équipe ta ponceuse de papier de verre ou de papier corindon  (et non Corydon) à gros grains. 
  2. Pour le deuxième passage, équipe ta ponceuse d'un papier abrasif à grain moyen et dépoussiére à nouveau le sol.
  3. Termine enfin en munissant ta ponceuse de papier corindon à grain fin.

    Pour finir, tu peux choisir d'appliquer de la cire ou du vitrificateur.
    La cire devra être renouvelée fréquemment.
    Je suggère de vitrifier (mets un masque, ça sent très fort !) : il sera agréable et follement amusant de glisser sur ton parquet rénové avec tes chaussons de danse Repetto.
Merci qui ?

jeudi 27 janvier 2022

Guibert photographe

Hervé Guibert : Le lecteur (années 80)

mercredi 26 janvier 2022

L'ange musicien


C'est un bonheur de voir grandir le violoncelliste allemand Philipp Schupelius, vu et entendu ici-même dimanche dernier.
En 2020, Philipp fut le lauréat du prix "Découverte Jeune Talent" des 
International Classical Music Awards.
À la faveur de ces deux vidéos, on notera que le jeune Schupelius excelle dans Haydn comme dans le très émouvant Concerto d'Elgar.
Ce bel et bon musicien aura dix-huit ans en mars prochain.
On ne manquera rien de sa carrière.

Pour le Concerto d'Elgar, il vous faut cliquer :

Coming out (sortie de placard) de masse

 
"Wie Gott uns schuf", diffusé sur ARD, où 125 personnes travaillant pour l’Église catholique en Allemagne ont rendu publique leur orientation sexuelle au risque de perdre leur emploi et d’être excommuniées. 
"C’est le plus grand coming-out dans l’histoire de l’Église catholique", selon la phrase d’ouverture du documentaire Wie Gott uns schuf ["Comme Dieu nous a créés"], diffusé dans la soirée du lundi 24 janvier sur l’ARD, la première chaîne de télévision en Allemagne.
(NDA : en cliquant sur le titre, vous pourrez voir le documentaire en langue allemande).

Cette libération de la parole provient de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres qui sont engagées dans leur paroisse ou employées de l'Église. Elles demandent le libre accès aux professions pastorales, plutôt que de subir la discrimination ou l’exclusion. Dans ce documentaire, beaucoup témoignent de ce choix qu’on leur a demandé de faire entre leur engagement religieux ou leur vie privée.
(Source : France Info)

Bel exemple venu d'outre-Rhin.
L'hypocrisie qui règne depuis la nuit des temps dans l'institution doit cesser.
À l'époque d'un pontificat moins ouvert que l'actuel (ce qui reste encore à démontrer, vu les atermoiements), je me souviens d'avoir renoncé à une nuit câline quand j'ai appris que mon éventuel partenaire était prêtre : refuser la contraception, la protection pour se préserver des MST, dénoncer l'homosexualité, sans parler du droit à l'avortement, je n'ai pas pu.

mardi 25 janvier 2022

Salim par Youssef

 L'acteur Salim Kechiouche "photocolorié" en 2005
par Youssef Nabil, dont j'avais apprécié les œuvres
au Palazzo Grassi de Venise.

La meilleure occupation


Peu importent le moment et le lieu.

Baptiste par Georges Dobrev

Nourriture terrestre

Omar Rudberg in Young Royals

 Vous avez peut-être dans vos relations
des individus qui coupent les spaghetti à 
l'aide d'un couteau :




Éduquez-les !

lundi 24 janvier 2022

"Mon amant de Saint-Jean" | Episode 12 : La Gleizes

... accomplir le désir qui les tourmentait.
Résumé
Au cours de l'été 1937, à St Jean, Aveyron, deux adolescents, amis d'enfance, voient leurs sentiments évoluer vers ce que l'on qualifie alors d'innommable. Dans ce petit bourg de la France dite profonde où les potins malveillants vont bon train, ce type de relation dépasse l'entendement des villageois. Les deux garçons doivent apprendre à dissimuler leur amour et à vivre dans la crainte que leur relation ne soit révélée. Par bonheur, ils peuvent compter sur la complicité amicale d'un vieil homme, M. Jacob, jugé "excentrique" dans le pays et de Clément, un garçon de leur âge victime d'une affection de la peau qui lui vaut d'être ostracisé par ses congénères. La maison de Jacob, sur les hauteurs du village est l'unique refuge du malheureux Clément. C'est entre ses murs complices que Claude, le narrateur, et Jeannot ont pu pour la première fois accomplir le désir qui les tourmentait. Un autre personnage va entrer en scène.

 
  Elle était arrivée à Saint-Jean peu de temps après la grande guerre ; une belle jeune femme en ce temps-là, de celles qui mettent le feu aux sens des jeunes hommes que le désir tenaille.
« La Solange » ou « La Gleizes » : les bonnes âmes du village n’avaient d’autre nom pour désigner cette petite femme devenue grassouillette, sale, enlaidie par les infortunes d’une vie dont nul n’avait pu percer le mystère, ce qui donnait lieu, dans le bourg, à de multiples supputations.
L’auteur de ce récit, après une minutieuse enquête, peut révéler ce qu’il a appris : les âmes méchantes auraient pu tout aussi bien l’affubler du surnom de « mère de personne », car la jeune femme avait fauté à Montpellier avec un sous-officier parisien de passage du nom de Darcy dont je sais seulement aujourd’hui qu’il était employé du Métropolitain.
L’homme l’avait engrossée en aussi peu de temps qu’il mit à disparaître. Solange était alors employée de maison chez de riches commerçants de la rue Saint-Guilhem, lesquels l’avaient chassée dès que fut constaté son état.
On croit que ça n’arrive que dans les mélodrames les plus convenus, mais elle abandonna le nouveau-né, un soir de juin 1918 dans l’entrée de l’Hôtel-Dieu Saint-Éloi.
On ne sait pas, cependant, comment elle trouva refuge à Saint-Jean, fuyant peut-être au hasard des chemins ce qu’elle avait eu à subir.
Au village, elle subsistait petitement, s’offrant à rempailler les chaises, à réparer les paniers d’osier maltraités et autres vanneries ; pour elle, la grande affaire fut de rajeunir les sièges du troquet baptisé pompeusement Grand Café Pichon : la fortune ! Chez le bistrotier, elle venait se fournir en bouteilles consignées de cette piquette dont le moins exigeant des ivrognes n'aurait pas voulu.  
Quand de quelques sous s’améliorait l’ordinaire, on pouvait la voir traîner à pas d’heure dans les sombres venelles, enivrée de vinasse, autour de la bicoque où elle avait élu domicile, une maison de pierres grêlées abandonnée depuis des lustres dont personne n’avait jusqu’à présent revendiqué la propriété.
À l’instar de Clément Chaumard, les gamins de Saint-Jean – car les gosses disent tout haut ce dont se repaissent les parents dans l’intimité du foyer – avaient pour jeu favori de la pourchasser de leurs quolibets. Mais aucun n’aurait pris le risque de lui lancer le moindre gravillon, par crainte d’une réaction imprévisible de cette femme que l’on supposait méchante et sans doute atteinte de démence.
  Le seul villageois qui manifestait à Solange un peu de bienveillance était Auguste Delmas, ce berger dont j’admirais la haute stature et le pouvoir qu’il avait sur un cheptel qu’il dirigeait de la voix ou de coups de sifflets qui résonnaient dans toute la vallée. Je savais, à l’oreille, repérer où il avait mené paître le troupeau, en des prairies judicieusement choisies pour offrir aux gourmands ovidés de somptueux festins d’herbe grasse tandis que chèvres et boucs se délectaient, périlleusement parfois, de ronces et des branchages tout au long de la sortie quotidienne.
 De Delmas, on disait « c’est un vieux garçon » car il semblait avoir atteint la trentaine et c’est bien vieux quand on n’a pas encore convolé, même si l’on dit chez nous que chaque pot finit par trouver son couvercle.
Je n’aimais guère cette habitude qu’avaient les gens d’ici de faire précéder les prénoms d’un article qui, selon moi, les ramenaient à l’état d’objet. Ils avaient ainsi relevé que « l’Auguste », sortant un matin de la bergerie, avait parlé avec « la Solange, vous rendez-vous compte ? », qu’il recruta ensuite pour la tonte, opération réservée de tout temps aux femmes. On y procédait au printemps –Jeannot, toujours facétieux, disait que ça permettait aux bêtes de sortir l’été en petite tenue pour affronter les grosses chaleurs.
Un jour advint ce qui devait arriver. 
(À suivre) 
©  Louis Arjaillès - Gay Cultes 2022  
Photo : Alessandro Pierozan & René Máximo par Gianfranco Briceño

dimanche 23 janvier 2022

Bon dimanche !


Hélas, depuis ces photos prises il y a 4 ou 5 ans,
Chase (assieds-toi) Stobbe a bien changé :
il est désormais bodybuildé et barbu...
Merci à Antoine pour l'envoi.

Ne me demandez pas l'adresse de son dentiste !

Qui prétend que la jeunesse actuelle... (?)


Polonaise de Concert pour violoncelle et orchestre à cordes op. 14 de David Popper

Le talent et la fougue dont font preuve les jeunes musiciens du LGT (sans B)
Young Soloist de Munich démontrent que toute cette génération n'est pas obnubilée par des exhibitions sur "TikTok" ou l'affichage de son narcissisme sur Instagram.
Les jeunes gens qui évoluent autour de moi sont de la même eau, dans leurs domaines artistiques respectifs.
C'est un beau pied-de-nez au "déclinisme". Je n'ai pas le souvenir que "c'était mieux avant".
Le tout-jeune soliste s'appelle Philipp Schupelius : à suivre !

samedi 22 janvier 2022

Bacri, le meilleur copain trop tôt disparu

Guido joue l'indifférence face au beau mec de Mes meilleurs copains.

 On pleure toujours l'absence de Jean-Pierre Bacri, décédé le 18 janvier 2021.
France Télévisions a diffusé un excellent documentaire à lui consacré, que l'on peut revoir à loisir sur le site ou sur les box en section "replay".
Pour le personnage gay qu'il interprète dans l'excellent film de Jean-Marie Poiré Mes meilleurs copains (1989), l'acteur a choisi de camper un homme à mille lieues de la caricature jusqu'alors véhiculée par le cinéma hexagonal.
Ci-dessus (capture d'écran), Guido (Bacri) évite de craquer pour le bellâtre qu'il a surpris sous la douche, vision dévastatrice !
Hanté par la crainte d'attraper le SIDA, il fait abstinence depuis six ans et compense sa frustration par une pratique effrénée de la bicyclette.
À voir et à revoir.

Sur le site de France Tv, on peut voir le dernier opus du couple Jaoui/Bacri, Place publique, où il apparaît déjà atteint par la maladie.
Critique acerbe des bobos en résidences secondaires à la campagne, focale ouverte sur la société numérique, la "téloche" à sensation et les influenceurs sans talent de YouTube et leurs millions d'adeptes, réflexion plus amère que dans les précédents films du couple sur le sentiment ou plutôt l'absence de vrai sentiment amoureux, Place publique, snobé en son temps par un milieu lassé de tant de talent, est une vraie perle rare tragi-comique.
Dans une filmographie où rien n'est à ignorer, abondent de véritables bijoux qui nous rendent douloureuse l'absence de cet artiste doublé d'un être humain qui était tout sauf un "méchant".

Avec postiche (et Agnès Jaoui) dans Place Publique, dernier opus du tandem

La mauvaise réputation

 Un médecin a décidé de vacciner un Anglais, un Allemand, un Américain et un Français.

Il dit à l’Anglais :

– C’est par ici votre vaccin s’il vous plaît.

– Je ne veux pas !

– Allez ! Un gentleman se ferait vacciner.

Et l’Anglais s’est fait vacciner.

Le médecin s’adresse à l’Allemand :

– Maintenant, c'est ton tour.

– Non merci !

– C’est un ordre !

Et l’Allemand s’est fait vacciner.

Le médecin s’adresse à l’Américain :

– Maintenant, c’est à votre tour.

– En aucun cas !

– Mais vous savez, votre voisin s’est fait vacciner.

Et l’Américain s’est fait vacciner.

Le médecin s’adresse au Français :

– À vous maintenant !

– Je ne me ferai pas vacciner !

– Allez, un gentleman se ferait vacciner.

– En aucune façon !

– C’est un ordre !

– Non !

– Vous savez, votre voisin s’est fait vacciner…

– Je m’en fous !

– Mais d’où venez-vous ?

– De France.

– Ah, un Français ! De toute façon, vous n’avez pas droit au vaccin.

– COMMENT ÇA, JE N’Y AI PAS DROIT ???!!!

Et le Français se fit vacciner.

jeudi 20 janvier 2022

Comme un nouveau Flandrin


Que les jeunes gens un tantinet esthètes cultivés
qui ne possèdent pas une reproduction 
du Jeune homme nu d'Hippolyte Flandrin (Musée du Louvre)
lèvent le doigt !

mercredi 19 janvier 2022

Libé : hommage ravélien à Gaspard Ulliel


En d'autres temps, Libération mit en "une" de très beaux titres.
Le journal renoue avec la tradition avec cette belle référence à l'une des plus belles pages de l'œuvre de Maurice Ravel.
La grande classe pour pleurer Gaspard Ulliel, tragiquement disparu hier.
Je ne suis pas sûr que ce titre soit vraiment compris par le chaland.
Félicitations, d'autant plus, au directeur de la publication qui a validé ce "chapeau".


Lucas Debargue interprète Gaspard de la nuit de Maurice Ravel.

Gaspard Ulliel, mort à 37 ans

Premier César à 20 ans pour Un long dimanche de fiançailles

 


Nous avons tant aimé Gaspard Ulliel,
mort aujourd'hui mercredi 19 janvier
d'un accident de ski.
Sensualité, charisme, sensibilité.
Tristesse.





Les Égarés d'André Téchiné (2003)

Un long dimanche de fiançailles de J.P Jeunet (2004)

La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (2010)

Saint Laurent, de Bertrand Bonello (2014)

Juste la fin du monde, de Xavier Dolan (2016)

Un ange s'en est allé.


The Vinter's Luck (2009)


Quelle journée !

Valentin Humbroich | Photo Yann Faucher

Quelle nuit !

On ne me la fait pas.
À certains détails, j'ai 
parfaitement reconnu 
le mannequin Cameron Smith.

mardi 18 janvier 2022

Avis aux (a)mateurs

 


Au parc Lachine de Montréal dans les années 50,
on mettait en garde de façon déguisée les promeneurs
qui venaient admirer, et parfois plus, les jeunes gens
qui le peuplaient, comme ces deux scouts en plein exercice de secourisme.




Les deux photos sont d'Alan B. Stone,
ainsi que celle-ci qui a pour sujet un certain Mike
en 1962 :



GC Déco : papier peint de bon goût

Pour rafraîchir une pièce de vie, ce papier peint est idéal.
Déconseillé toutefois si vous n'avez pas encore fait votre coming-out. 

Atelier MVM

matthias vriens, design d'intérieur, céramique, verre, bronze // los angeles ca.
D'autres zolies zidées sur leur page : clic

lundi 17 janvier 2022

"Mon amant de Saint-Jean" | Episode 11 : Le refuge

Ah, s'aimer dans un vrai lit !
Résumé
1937 : Dans ce village de l'Aveyron, deux adolescents de quinze ans, Jean Goupil et Claude Bertrand, le narrateur, amis d'enfance, conscients d'être épris l'un de l'autre deviennent peu à peu amants. Claude a surpris l'étreinte passionnée de deux jeunes montpelliérains en vacances, hébergés par M. Jacob, un vieil excentrique ostracisé par les villageois. Ils se découvrent un allié en la personne de Clément Chaumard, autre exclu, lequel est affligé d'une maladie de peau que l'on nomme au village "peau de serpent". Un soir, Jeannot, bravache, a lié conversation avec Jacob, lequel a invité les deux garçons à lui rendre visite dans sa maison des Aspres. L'homme les reçoit dans une maison plus cossue que prévue et répond à leurs questionnements. Il évoque le "chat" qui évolue à l'étage pendant la conversation, lequel n'est autre que Clément Chaumard.

**

  J’ai quelque peine à reconstituer avec précision l’image de Jean Goupil dans la mansarde qui fleurait bon l’encaustique, mais si j’essore ma mémoire, je peux redessiner son visage qui se métamorphosait au moment de l’extase sans être jamais disgracieux. Je me souviens tout autant qu’il infligeait à ses lèvres une morsure presque sanglante, plongeait ses yeux mi-clos dans les miens jusqu’à la délivrance, disait « je vais jouir, mon Claude » comme s’il me suppliait de l’accompagner au ciel. Les spasmes jaillissaient en soubresauts, qui le traversaient de pied en cap, l’irradiaient, le dévastaient, le submergeaient. Il émettait un cri sourd, ne cessait de s’agiter pour que je le rejoigne et aussitôt, je venais à sa rencontre pour un moment d’éternité. Sous l’emprise d’une mutuelle gratitude, on s’embrassait avec frénésie, on s’allongeait côte à côte, on se taisait un instant, on riait. Nous aimions la vie.

***

  Ainsi donc, on pouvait maintenant percer le mystère des disparitions de Chaumard, lequel, chez cet homme que l’on présumait d’une réelle bonté, trouvait un refuge, un espace de liberté à cent lieues des railleries ordinaires. Dans l’antre du vieil homme, il se mouvait avec aisance de la salle à manger à la cuisine, se posait pour ronronner ou feuilleter un livre, limant sa matière grise à des textes qu’il ne comprenait pas toujours, encouragé par son hôte à persévérer. Le cancre de la communale avait trouvé un eldorado où cultiver une intelligence qui ne demandait qu’à s’épanouir. Par la suite, Jacob nous apprit que l’affection dont souffrait Chaumard portait le nom savant de psoriasis, qu’on ne savait pas bien la soigner et qu’elle n’était pas contagieuse. Cette maladie de peau avait de tout temps suscité la répulsion et l’on n’hésitait pas à en faire un avatar de la lèpre. Notre compassion pour Clément s’amplifia de la colère qui saisit toute âme que l’ignorance crasse exaspère. Quand, à l’étage, nous fûmes repus de nos corps emmêlés – ah, s’aimer dans un vrai lit ! – Jeannot, rassasié, plaisanta à demi, se demandant si ça excitait le vieux de nous savoir unis par la chair au-dessus de sa tête comme il l’était peut-être quand les deux Montpelliérains s’adonnaient au plaisir dans la petite chambre.

— Il se tape pas Chaumard, quand même ? Ce serait dégueu !

  Étonnés encore de cet accueil, nous laissions libre cours à toutes supputations.
Je calmai cependant l’ironie de mon ami et tranchai : « Le vieux a trouvé un remède à sa solitude, c’est tout ! »
Notre désir assouvi, l’inquiétude d’être découverts vint nous tourmenter. Par bonheur, le nid d’aigle de « cheveux de neige », comme nous l’avions surnommé d’un commun accord, se situait à de telles hauteurs qu’il était fort rare d’y croiser un villageois, si ce n’était Delmas dont je connaissais par cœur les horaires.
C'était compter sans "La Gleizes".   
(À suivre) 
©  Louis Arjaillès - Gay Cultes 2021

dimanche 16 janvier 2022

Bon dimanche !

Sam Dezz par Brian Jamie
Ce garçon a un métier passionnant : il est "influenceur".

Un si doux dimanche


Raphaela Gromes, violoncelle
Julian Riem, piano
Paul Juon est un compositeur russe né en 1872 à Moscou, mort en 1940 à Vevey (Suisse)
Ce musicien, surnommé "le Brahms russe" a fui le régime soviétique puis l'Allemagne nazie.