lundi 30 septembre 2024

Souriceau des champs


En complément de mon billet du 24 septembre, cette très belle photo de Gustave Roud dont il émane... tout ce que vous voudrez bien y voir.

Ardente solitude




Come è bello seguirti

o giovine che ondeggi
calmo nella città notturna.
Se ti fermi in un angolo, lontano
io restero', lontano
dalla tua pace, - o ardente
solitudine mia.

Qu'il est beau de te suivre
ô jeune homme qui ondoies
sans hâte dans la ville nocturne.
Si tu t'arrêtes au coin d'une rue,
je resterai, loin
de ta paix - ô mon ardente solitude.


Sandro Penna
In Une ardente solitude

Photo Winter Vandenbrink
 

Barcarolle

 C'est la pièce Juin, des Saisons de Tchaïkovski, interprétée ici par ce cher Alexandre Malofeev.
On l'entend dans le film de Gaël Morel Vivre, mourir, renaître, que je ne saurais trop vous conseiller d'aller voir. J'en prépare le compte rendu.

samedi 28 septembre 2024

Par correction,

 

vous pourriez
vous découvrir,
jeune homme !

vendredi 27 septembre 2024

François Villon, en vieux françois

In François Villon Poèmes Homosexuels | Éd. GayKitschCamp

La vita | La vie

 


La vita… è ricordarsi di un risveglio
triste in un treno all’alba: aver veduto
fuori la luce incerta: aver sentito
nel corpo rotto la malinconia
vergine e aspra dell’aria pungente.

Ma ricordarsi la liberazione
improvvisa è più dolce: a me vicino
un marinaio giovane: l’azzurro
e il bianco della sua divisa, e fuori
un mare tutto fresco di colore.





La vie… c’est se souvenir d’un réveil

triste dans un train à l’aube : avoir vu
au-dehors la lumière incertaine : avoir ressenti 
dans son corps brisé la mélancolie
vierge et âpre de l’air piquant.

Mais se souvenir de la délivrance
soudaine est plus doux : près de moi
un jeune marin : le bleu
et le blanc de son uniforme, et au-dehors
une mer aux couleurs toutes fraîches.


Sandro Penna

(Florilège) Traduction René de Ceccatty

Photo : Francisco Rosso par Juan Marti

mercredi 25 septembre 2024

Gustave Roud : vivre sa vie par procuration



Autoportrait vers 1917
(fonds photographique Gustave Roud. Subilia. BCUL. AAGR)
 

Le poète et photographe suisse romand Gustave Roud (1897/1976) a laissé une abondante (et souvent
douloureuse) œuvre poétique et des photographies (le fonds en compte plus de treize mille !) qui traduisent des penchants qu'il n'aurait jamais concrétisés.
Je le découvre par quelques-unes de ces épreuves qui ne peuvent qu'éveiller le "soupçon" sur ses inclinations.
Une fois n'est pas coutume : découvrant comme vous, sans doute, l'existence de cette personnalité, je cite un extrait de la notice Wikipédia :Roud exprime dans son art poétique les tourments métaphysiques et existentiels que lui inspirent la vie et la contemplation de la nature, mais aussi ce qu'il qualifie lui-même de sa "différence". Le poète vit en effet son homosexualité à la fois comme une grâce et comme une souffrance sans remède. Il trouve dans la compagnie platonique de ses amis les paysans une consolation à l'inachèvement de sa passion pour la beauté masculine, dont il héroïse l'image dans ses textes, dans son Journal, mais aussi par les photographies qu'il réalise de ses amis, Olivier (son grand amour idéal), Fernand, Robert etc. "

Fermier suisse, 1940  Série Corps de Paysans 
Ci-dessous, un montage photographique de l'Université de Lausanne illustrant un très beau poème qui ne laisse guère de place à l'ambiguïté :

 .

Nota

Notre lecteur et ami Alexandre Glikine, lui-même poète et écrivain suisse, nous conseille la lecture du roman de Bruno Pellegrino, Là-bas, août est un mois d'automne (Genève : Zoé, 2018) qui s'inspire de la vie de Gustave Roud.

Les petits amoureux (Pour Paul)

 


Toute cette semaine, quelques images de bonheur.
Pour Paul, sauvagement agressé à Mazamet le 21 septembre dernier.

lundi 23 septembre 2024

Paul, 17 ans, victime des barbares

Ces faits se sont déroulés en notre douce France au vingt et unième siècle :


Paul, 17 ans, a violemment été agressé samedi 21 septembre à Mazamet (Tarn) simplement parce qu’il a « le tort d’être homosexuel » s’insurge sa maman qui témoigne dans le journal "La dépêche" :



"On veut dénoncer ce que l’on fait aux homos dans notre pays.
On ne veut pas que la peur soit dans notre camp, on ne va pas se laisser intimider".
Voilà pourquoi Sandy a voulu témoigner de l’enfer qu’a vécu son fils Paul, 17 ans,
violemment agressé ce samedi 21 septembre à Mazamet (Tarn) simplement parce
qu’il a "le tort d’être homosexuel" s’insurge sa maman.

Paul, qui habite dans un petit village du sud du Tarn, a passé une partie l’après-midi de samedi
à 
Mazamet pour aller voir Emma (*) une de ses amies. Et vers 16 h 30, alors que
les deux jeunes traversent un jardin public pour se diriger vers la gare où Paul doit
prendre un train pour rentrer chez lui, ils sont accostés par une jeune fille,
vague connaissance d’Emma qui leur demande s’ils sont en couple.
Paul répond que non puisqu’il "aime les garçons".
Une réponse qui va provoquer une réaction de haine de la jeune fille qui va aussitôt
rameuter "des cousins". Une dizaine d’individus, des filles et des garçons âgés de 13 à 20 ans,
débarquent et s’en prennent sans autre forme de procès à Paul qui va être passé à tabac.
"Ils étaient tous sur lui", raconte Sandy. Son amie, qui a tenté de s’interposer,
va elle aussi recevoir des coups.

L’agression va durer une bonne minute qui semble interminable.
Les deux victimes doivent leur salut à l’intervention d’un passant,
"un homme d’une trentaine d’années", qui va mettre en fuite les agresseurs.
"J’aimerais bien retrouver cet homme", confie la maman reconnaissante.

Des menaces jusqu’à l’hôpital

Paul et Emma trouvent alors refuge près de la gare pour se cacher, de peur que leurs agresseurs 
reviennent, et préviennent Sandy qui va alerter la police.
Une patrouille va aussitôt arriver et les prendre en charge pour les amener au commissariat.
Sur le trajet, Paul identifie trois filles qui font partie de ceux qui l’ont roué de coups.
Elles sont interpellées et placées en garde à vue, comme un autre de leur complice
identifié également un peu plus tard, un adolescent de 15 ans très
défavorablement connu de la police et de la justice pour des faits de violences notamment.

Quand Sandy arrive au commissariat de Mazamet, elle retrouve son fils et son amie
sous le choc et le visage tuméfié. Mais le cauchemar n’est pas pour autant terminé. 
Elle les emmène aux Urgences de l’hôpital de Castres où ils vont attendre cinq heures avant
de pouvoir être examinés. Dans ce laps de temps, une femme, visiblement membre
de la famille de certains agresseurs, va se glisser dans l’hôpital pour questionner
Emma avant de passer un coup de fil pour "organiser un comité d’accueil" à l’extérieur.
Le personnel hospitalier, alerté de la situation, va mettre à l’abri les victimes et leur famille
et prévenir la police qui arrive pour sécuriser les lieux avant l’éventuelle arrivée des agresseurs.

Indignation et colère de la maman

Paul et Emma sont ensuite retournés au commissariat déposer plainte en bonne et due
forme et tenter d’identifier le reste de leurs agresseurs sur photo.
Quatre étaient toujours en garde à vue ce dimanche, trois filles et un garçon, tous mineurs.
L’enquête, prise très au sérieux par les policiers mazamétains, continue.

"Je suis encore choqué" témoigne Paul 24 heures après son agression.
Son amie, elle aussi, a du mal à s’en remettre. "Je l’ai eu au téléphone.
Elle n’est pas bien et elle a pleuré plusieurs fois", continue le jeune homme
qui souffre d’un traumatisme crânien, de douleur au dos, à la mâchoire  et de
nombreux hématomes.

Pour Sandy, c’est un mélange d’indignation et de colère qui la submerge.
"J’espère que ses agresseurs seront sévèrement punis", lâche-t-elle.

(*) Le prénom a été changé
(C) Brian Mendibure / La dépêche - 23 septembre 2024

Un papa, une maman, un ministre

 

Le nouveau ministre de l'Intérieur, lors d'une manif contre le mariage pour tous en 2013.
Dans le même esprit, Retailleau a voté contre la constitutionnalisation de l'IVG, début 2024. 


dimanche 22 septembre 2024

Que dire ?

Photo Thomas Synnamon
Bon
dimanche !


Spaghetti "cacio e pepe" : délicieux, économique, vite fait

Cette spécialité romaine, si elle est réalisée dans les règles,
est proprement stupéfiante : obtenir un plat aussi délicieux
avec si peu d'ingrédients, un plat "de pauvre", révèle parfaitement
l'ingéniosité de la cuisine italienne.

INGRÉDIENTS pour 2 personnes :

Pâtes spaghetti n.3 @PastaLiguori ou spaghetti n°12 de Di Cecco - 250 g Grains de poivre noir Fromage pecorino romano et rien de plus ! Certain(e)s font griller le poivre dans de l'huile d'olive. Que nenni ! On fait griller le poivre à cru et on ajoute ensuite l'eau de cuisson des pâtes et ça suffit : c'est grâce à elle qu'on obtient une sauce très crémeuse.
La vidéo ci-dessous donne la recette la plus authentique qui soit :


Sans rire : une adresse nouvellement créée faubourg Saint-Germain a inscrit ce plat à sa
carte pour la modique somme de 24 Euros et tous les branchés de s'extasier :
va fanculo !

samedi 21 septembre 2024

Alvin Ailey à Paris

 Sept ans déjà : l'American Dance Theater d'Alvin Ailey en liberté à Paris :

vendredi 20 septembre 2024

Gino provoque

Gino Pasqualini par Giuseppe Falla

Caillebotte

Homme au balcon - 1880

Exposition Caillebotte au musée d'Orsay, Paris, à partir du 8 octobre.

jeudi 19 septembre 2024

Félins

Autoportrait du jeune artiste Théo Malet 

mercredi 18 septembre 2024

Bravo, Paul !

 

Lors de la Mostra de Venise 2024, Paul Kircher, déjà admirable dans Le lycéen et Le règne animal, a reçu le Prix Marcello Mastroianni, qui récompense le meilleur jeune acteur. Paul crève une nouvelle fois l'écran, paraît-il, dans l'adaptation cinématographique du roman de Nicolas Mathieu Leurs enfants après eux. Les premiers avis sont mitigés, la prestation du jeune acteur faisant néanmoins l'unanimité. Le film sort ici en décembre prochain.
Pour rappel, c'est The Room Next Room, premier film américain de Pedro Almodóvar qui a obtenu le Lion d'Or.

Ça, c'était Palace !

La piste de danse et des affiches publicitaires
pour le Palace (début des années 80).
Si vous avez connu, racontez-moi !
 

mardi 17 septembre 2024

lundi 16 septembre 2024

Faites du bruiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit !

Samedi dernier,
Kauli Vaast
,
mon surfeur préféré, si
tant est que je sois un
spécialiste du surf, est devenu
chevalier de la Légion d'honneur.
J'applaudis.



Le soir, à la télévision, il y
avait un concert dont je n'ai 
pas vu grand-chose, tant les
injonctions de l'animateur et
de sa comparse à faire du bruit
m'ont incité à les quitter sur le
champ (élyséen, ouaf !) pour
me délecter de deux épisodes
de la série britannique Mum en
Ripley riplé replay sur Arte.
À la mi-nuit, je terminai, dans un silence bienveillant, Nord Sentinelle, le dernier roman paru de Jérôme Ferrari. Le genre de littérature qui incite à l'humilité, ceux qui, comme moi, ont des prétentions en la matière. Évidemment, je recommande !