Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


samedi 5 novembre 2016

Lu dans "Hic est" (Voici) : Tibère, vieillard libidineux !?

Capri
L'île de Capri voue, encore de nos jours, un véritable culte à Tibère (42 av.J.C - 37 ap. J.C), l'un des Césars qui régna 22 ans sur l'empire romain. De Capri, où il se retire vers l'âge de 65 ans, il continue de gouverner, entouré des conseillers les plus compétents.
Sa mort à Misène, en 37 après J.C, alors qu'il vient de quitter Capri pour reprendre pied à Rome, donne lieu aux rumeurs les plus folles.
Si certains, comme Tacite, affirment qu'il a été assassiné, il est plus probable qu'âgé de 77 ans, Tibère soit décédé de maladie.
Suétone, en précurseur de notre "presse à scandales", glose, dans ses Vies des douze Césars sur les prétendues turpitudes auxquelles Tibère aurait donné libre cours à Capri.
Même si, siècles et historiens passant, on peut penser qu'il s'agit de commérages, c'est très rigolo :
" Dans sa retraite de Caprée, il imagina même d'installer un local garni de bancs pour des obscénités secrètes ; là, des troupes de jeunes filles et de jeunes débauchés rassemblés de toutes parts..., formant une triple chaîne, se prostituaient entre eux en sa présence pour ranimer par ce spectacle ses désirs éteints. Il orna des chambres placées en différents endroits d'images et de statuettes reproduisant les tableaux et les sculptures les plus lascifs... pour que chaque figurant trouvât toujours le modèle des postures qu'il ordonnait de prendre... On lui prête des turpitudes encore plus infâmes, et telles qu'on ose à peine les décrire ou les entendre exposées (...) "
Suétone
Vies des douze Césars (folio classique n°640)


Salto di Tiberio (Saut de Tibère), Capri, par L. Noireaut

Pour accéder au "Saut de Tibère" et à la "Villa Jovi", munissez-vous de bonnes chaussures et d'un chapeau.
On y parvient en délaissant les boutiques de luxe de la Piazzetta et les touristes d'un jour pour lesquels l'île se limite au petit tour dans la "grotte bleue" et aux emplettes chez Prada et autres emblèmes de notre "civilisation".
En chemin, vous pourrez vous arrêter, en gay pèlerinage, à la Villa Lysis du sulfureux baron de Fersen, et, en montant, admirer l'Arco Naturale (photo ci-dessus), ce rocher percé d'une arche gigantesque. Tout près, une buvette vous permettra de reprendre des forces avant de terminer l'ascension.
 
Les ruines de la Villa Jovi

6 commentaires:

Maxence 27 a dit…

J'ai déjà fait l'ascension, un excellent souvenir.

Tambour Major a dit…

Merci pour cette invitation touristique et culturelle. Il doit faire bon, sous le soleil de Capri, dans les pas de Tibère.

Silvano a dit…

Oui,TM, il y fait bon, mais la prochaine fois nous éviterons le mois d'août.

Alex H a dit…

J'achèterai "hic est" maintenant, c'est passionnant.

Anonyme a dit…

Pendant la période ou Tibère habitait Capri, il était strictement interdit à tous d'aborder sur l'ile. Comment Suétone qui écrit 80 ans après cette période aurait il pu savoir ce qui se passait à Capri ?
Suétone transcrit les ragots imaginés par les romains.
Les romains détestaient Tibère qui refusait de faire l'Empereur et qui refusait de vivre parmi eux.
Dénigrez, calomniez, il en restera quelque chose.
Roger

Silvano a dit…

Cher Roger, concernant Suétone, nous avons le même sentiment.