Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 30 novembre 2017

Spectacle privé

Photo Terry Smith

J'aime tes genoux (semaine du blond, 3)


En regardant de plus près...


Considéré comme le chef-d'œuvre de Lavirotte et primé au Concours de façades de la ville de Paris édition 1901, cet immeuble Art Nouveau possède une façade joyeusement exubérante : la porte d'entrée et sa poignée évoquent...  et même un peu plus.

Au-dessus on remarque Adam et Eve après le péché, encadrant un buste de femme qui représenterait Mme Lavirotte elle-même (du moins c'est ce que dit la légende...) portant un boa en renard, possible personnification du Serpent de la Genèse ! (29 avenue Rapp, 75007 Paris)

(Via Arcanum)

mercredi 29 novembre 2017

Entre deux portes

Auteur non identifié. Quel dommage, c'est magnifique !

Tout en douceur (semaine du blond, -2-)


"Marvin...", film utile

Isabelle Huppert et Finnegan Oldfield
On fera fi des petits ricanements du milieu-cinoche-parisien qui essaie de répandre (raté, il y a du monde dans les salles !) que le film fut très très très très mais alors très mal accueilli à Venise et qu’Édouard Louis l'aurait renié (alors qu'il n'a jamais été question d'une collaboration entre la réalisatrice et lui).
Bref, on laissera de côté ces minuscules polémiques corporatives pour regarder le film sans à priori, tel qu'on se doit de visionner une œuvre cinématographique : objectivement.
On s'amusera, après coup (jamais avant), de lire les deux critiques contradictoires de Télérama dont on pourra moquer les excès dans l'un  et l'autre cas (comparer Grégory Gadebois à Harry Baur, arrête le pastaga, Pierre Murat ! De même que parler de "désastre", Louis Guichard, est outrancier comme l'époque).
Gregory Gadebois et Jules Porier
Certes, le film comporte quelques maladresses, notamment quand il nous plonge dans le milieu du gay-Paris by night et fourre son jeune héros dans le plumard d'un quinqua (tiens, salut Berling, comment vas-tu depuis Nettoyage à sec ?), clichés que l'on qualifiera de superfétatoires quand le sujet principal est tout de même vachement bien traité, avec deux comédiens qui crèvent l'écran, Finnegan Oldfield (Marvin/Martin jeune adulte) mais aussi, et presque surtout, le très jeune Jules Porier qui porte sur ses frêles épaules la tâche d'incarner Marvin dans les moments les plus durs de son existence, et dont j'attends, au lieu de chercher un nouvel Harry Baur, qu'on lui rende justice, car il émeut à fendre les cœurs les plus endurcis.
On retrouve ici Vincent Macaigne, actuellement inévitable, lequel semble avoir eu quelque difficulté à se glisser dans la peau d'un personnage gay, avant de s'y trouver plus confortablement à l'aise quelques séquences après sa première apparition.
Enfin, il y a Isabelle Huppert dont on peut se demander s'il est ou sera possible un jour de dire du mal. Ici, elle crève sobrement l'écran. Comme d'habitude.

La sortie du film d'Anne Fontaine tombe à pic, en cette période où le harcèlement sous toutes ses formes fait la une des médias. Il participe utilement à la réflexion. Rien que pour ça, on passera sur ses défauts pour n'en retenir que l'essentiel et se féliciter qu'il attire un public des plus variés. 
Et rien n'empêche de lire ou de relire l'excellent En finir avec Eddy Bellegueule d’Édouard Louis.

 De Marvin (J. Porier) à Martin (F. Oldfield)

Oh, mon amour !


mardi 28 novembre 2017

Grand blond

Modèle : David Boals - Photo ?

sans chaussures, bien sûr

Luminosités (grande semaine du blond)


Une histoire sans importance



Je me demande combien de spectateurs ont pu voir le joli film de Jacques Duron en 1982 : son format, ni court ni long, et le fait qu'il soit produit par l'IDHEC (l'ancêtre de la FEMIS) lui consentent un statut de film "d'études" sans doute confidentiel. Il est extrêmement heureux que les moyens modernes de diffusion permettent de sauver de l'oubli une œuvre d'une réelle importance de par le thème abordé dans le contexte d'une époque plus que frileuse en la matière.

lundi 27 novembre 2017

Un ange lit au lit

Photo Sam Contis

Affectueusement


Mon refuge




Et si on marquait une pause, épuisés de tout ce vacarme, de cette médi(o)(a)cratie, de ce tintamarre perpétuel, de cette vulgarité outrancière qui règne tout autour de nous en vociférations ultra-fortissimo, en m'atuvismes obscènes tous azimuts venant même, souvent, de sommités dont on attendrait le minimum de dignité, exténués que nous sommes -vous et moi sans doute- de tant d'informations reçues en désinformations subies que nous sommes incapables, par là-même, de trier ; oui, on a envie de crier "pouce !", de retrouver le calme, les vraies sensations et surtout pas le "sensationnel".
Et si on rangeait dans le placard des vanités ces petites "affaires" gonflées à bloc, données en pâture à la sacro-sainte Opinion, ces gesticulations en moulinets de matamores tournoyant dans l'air du temps, faisant du vent, du vent et puis plus rien.

Si l'on prenait le temps -prendre son temps, au fou !- de se poser, de se plonger voluptueusement dans un livre, d'écouter une musique douce, de la vraie musique, pas de celles dont on abreuve les moutons affamés de toujours plus de bruit.
On pourrait même l'écouter en somnolant, la laisser entrer en nous doucement et ce ne serait jamais une obligation, une agression, un viol.
Ce serait un andante de Mozart, mais aussi une mélodie des Beatles ou une ballade de Léonard Cohen.
L'andante pour moi serait le mieux, car sans texte pour me distraire de ma lecture ou de l'écriture, mais chacun ferait comme il le sentirait.

Comment faire entendre aux populations assourdies qu'il existe des musiques célestes qui savent aussi gronder telles des tonnerres de Zeus ou de qui l'on voudra, qui savent caresser, intriguer, désarçonner même, parfois, susurrer, rassurer, apaiser ?

Il faudra sans relâche expliquer, convaincre que, par définition, la musique est l'art de combiner harmonieusement les sons.
Combiner harmonieusement les sons.

Il faudra aussi retrouver le chemin que tracent les mots accolés les uns aux autres, dansant sur les pages d'un objet précieux que notre civilisation de l'amoindrissement a appelé "bouquin".
Pour cela, on devra s'absenter du temps présent, faire le vide en soi, se mettre en disponibilité totale, comme en apnée.
Recevoir ces dons en privilège, cette "littérature", ces autres musiques, est-ce un "travail" ?
Non.
C'est un refuge.

Sauf erreur, l'illustration est de Laura Perez Garcia qui vit au Havre, en France.

Unis


dimanche 26 novembre 2017

Prometteur


Belles l(o)(a)ngueurs






Bon dimanche !

Cadeau : Timothy Ridout, mélancolique



Après la version pour violoncelle de Gauthier Capuçon, insérée en septembre, voici l'interprétation de Timothy Ridout, altiste né à Londres en 1995. Timothy vient de remporter un triomphe au Festival de Wimbledon. 
Un bref extrait de sa performance bluffante* : clac

* Un court extrait du final de la Sonate en do mineur de Mendelssohn.


jeudi 23 novembre 2017

Un si gentil sourire


Hugo - 1 -

Yann Faucher

La rumeur : grand film méconnu

Audrey Hepburn et Shirley MacLaine

Dans une petite ville de province, deux amies Karen Wright et Martha Dobie dirigent une institution pour jeunes filles, aidées par Lily, la tante de Martha, une ancienne actrice excentrique. Fiancée au médecin Joe Cardin, Karen a du mal à s'engager et à laisser à Martha la direction de l'école. Mary, une élève insolente et menteuse, alors qu'elle a été punie, lance la rumeur que les deux professeurs ont une relation "contre-nature". Elle commence par le raconter à sa grand-mère...

Film méconnu de William Wyler, "La rumeur" (The Children's hour - 1961), a le courage d'aborder un sujet extrêmement tabou à l'époque où il fut tourné.
Très belle photo en noir et blanc de Franz Planer, musique d'Alex North de haut niveau, et, surtout, interprétation inspirée des deux principales protagonistes, Shirley MacLaine et Audrey Hepburn qui trouve là un rôle à l'opposé des aimables comédies qui firent sa gloire.
"Mon" Audrey ne se départit pas de sa grâce naturelle, mais donne une épaisseur tragique, une dignité, à son personnage pris dans les rets d'une diabolique machination initiée par des gamines inconséquentes.
Rare.

Deux vies détruites...


Inconséquentes gamines


Et lui (James Garner), en proie au doute...

Sacré Satie !


mercredi 22 novembre 2017

GC Déco : ah, les lustres à pampilles !



L'ange du jour n'a plus d'ailes


Photo Mathias Depardon
Fils d'un très cher ami disparu, le photographe Mathias Depardon traque, de son objectif, les dérives de notre planète mondialisée.
On se souvient des ennuis rencontrés ce faisant en Turquie.
Ici, à Patras (Grèce), un jeune migrant va tenter le passage vers l'Italie sous un camion.
Qui a dit "partage des richesses" ?

Bien cadré

L'année dernière à Marienbad | Alain Resnais 1961

Vis comica


mardi 21 novembre 2017

Joli marin

Photo X - Fin des années 50

Comme auréolé

Photo Tyler Udall

Écran très large

Royal Palast Cinérama - Berlin 1965
Au cinéma, je suis très sensible au confort de la salle, à la qualité de la projection, à la taille de l'écran.
Quel que soit le genre cinématographique, pour moi, c'est avant tout un spectacle.
Dans les années 50/60 l'industrie redoubla d'efforts pour contenir l'influence toujours croissante de la télévision. Après le CinémaScope (1953), qui (le sait-on ?) est une invention française due au Professeur Henri Chrétien, on agrandit encore l'image avec différents procédés, dont le Cinérama pour lequel on utilisait trois caméras pour la prise de vue, restituée en salles par trois projecteurs. 
Dans les années 70, les exploitants transformèrent les temples du cinéma en multisalles, renonçant ainsi aux formats larges.
Depuis, il semble que l'on ait enfin trouvé un équilibre, et si l'on a remisé au grenier les projecteurs 70MM, on peut apprécier des écrans de grande largeur dans de nombreuses salles.

Mangez des fruits !

Kirill Fadeyev