Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


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samedi 2 octobre 2021





Gangi, province de Palerme, Sicile.
Il y a une dizaine d'années, vous eussiez pu y acquérir une maison pour la modique somme d’un euro, à condition de la restaurer.
Wikipédéia nous informe que ce "borgo" (bourg) fut un haut lieu de la
mafia au début du siècle dernier.
 

mardi 17 novembre 2020

C'est triste une ville la nuit

Photo Patrick Blanchard

C'est l'une des rues les plus animées d'Antibes, déserte en cette période de confinement.
C'est ici, à quelques mètres du port, que le narrateur et Yann, le beau breton, font plus ample connaissance autour de quelques bolées de cidre dans la nouvelle mouture du Chemin des contrebandiers.
Dans cet épisode : cliquer.

lundi 7 septembre 2020

Venise m'euphorise

Comme prévu, la Sérénissime, à cause de la pandémie (grâce à elle ?) m' est apparue telle que je ne l'avais jamais vue.
Et ce n'était que la quinzième fois que je l'aimais.
Comme dans notre pays, où les Français ont choisi, dans leur majorité, de passer leurs vacances, Venise a attiré une foule d'Italiens ravis de découvrir la cité des Doges rendue à elle même, sans ces touristes d'un jour irrespectueux de sa beauté : pas de bains de pieds dans la lagune, pas de beaufs ingurgitant leur pizza "al volo" assis sur les marches de San Marco ou sur celles des multiples "pontile", pas de grands bateaux de croisière déversant leurs foules d'un jour armées de perches-à-selfies, transformant cette ville éminemment baroque en parc d'attractions  au parcours balisé.
On entend donc essentiellement la langue-musique de Dante ; s'y égarent parfois, minoritaires, celles de Goethe ou de Molière.
Dans le vaporetto, qui, il y a peu, éveillait le souvenir du métro parisien aux heures de pointe, on entend râler, en toute logique, un couple de jeunes français se plaignant que les "bâtiments" (!) ne sont pas assez éclairés (on est au crépuscule) pendant que je jouis de la quiétude qui règne enfin sur le Grand Canal dont les eaux ont quasiment retrouvé leur pureté originelle.
Le soir, les places, les venelles, la "plage" qui jouxte le "Rialto mercato", où l'on déguste l'ultime "grappa" avant de rentrer au couvent (l'hôtel fut en des temps reculés un monastère), laissent entendre le silence que trouble à peine le clapotis des eaux du canal ou, parfois, le toussotement d'un vaporetto fatigué d'avoir subi tous les assauts.

Quant aux vrais Vénitiens - il en reste quelques uns ! - on sait, l'expérience aidant, où les trouver, en population lassée des diverses invasions barbares d'hier et d'aujourd'hui ; on apprécie leur discrétion et l'orgueil qui se manifeste par leur refus de consommer, désormais, cet "Aperol Spritz" vendu à prix d'or sur les terrasses parisiennes : leurs spritz à eux sont maintenant rouges de Campari, signe de résistance au marketing de la maison Barbieri devenue, grâce à son breuvage orangé, firme internationale florissante.
Autour des "cicheti"  - ah, parmi ceux-ci, cette sorte de brandade de morue sur toasts ! - ils se retrouvent dans d'obscurs "bacari" connus d'eux-seuls, quand le visiteur lambda se laisse gruger par des "aperitivi" sans générosité sur l'artère principale du Cannaregio, celle où le touriste harcèle l'autochtone de "San Marco, please ?". Excédés, mais non sans humour, des petits malins ont tracé à la craie des indications fantaisistes destinées à égarer le passant qui tourne et vire sans jamais aboutir à la fameuse place aux pigeons (dans les deux sens du terme).
Je pense, ayant relu Taine à la faveur de ce séjour, à l'émerveillement qui le saisit lors de sa découverte de la Sérénissime lors de l'avant-dernier siècle (comme le temps passe), et, comme lui et tant d'autres visiteurs sachant la regarder, en savourer toute splendeur, j'ai, à chaque fois, le cœur serré quand il me faut la quitter.

Je vous le promets : ce sera mon seul coucher de soleil. Mais, reconnaissez que ce n'est pas laid.

En guise de carnet de voyage, j'ai choisi de publier, ci-dessous, des photos (avec ou sans légende) qui, à mes yeux, racontent ce bref séjour.
Je ne vous apprendrai sans doute rien, internautes chevronnés, en rappelant qu'il suffit de cliquer sur les photos pour les afficher en très très grand :



















mercredi 2 septembre 2020

Torino... no

Saisi par Silvano, Turin, septembre 2017





Je n'irai pas à Turin cette année comme j'en avais pris l'habitude pour assister aux concerts du festival MiTo (Milano-Torino).
Dommage : comme le démontre cette photo prise en 2017, c'est une ville extrêmement sympathique.

jeudi 9 juillet 2020

mercredi 3 juin 2020

Un super cinoche

© Kevin Charles Ward
Avec le Max Linder, sur les grands boulevards, l'Arlequin, rue de Rennes, est mon cinéma parisien préféré : programmation exigeante et c'est là que je vais toujours voir "le dernier Almodovar".

dimanche 24 mai 2020

Un dimanche à Loreo, Veneto

Photo de Mario Cattane

Non, ce n'est pas un jeune confiné de la période actuelle :
ce Domenica a Loreo, Interio date de 1954.

La région Veneto, "Vénétie" en français, a été relativement épargnée lors de la propagation du coronavirus Covid-19. Elle jouxte pourtant la Lombardie où le fléau a frappé très fort.


Loreo, Veneto (Province de Rovigo)



lundi 13 avril 2020

La belle endormie


Merci à Philippe
qui m'a transmis cette
photo de la Sérénissime
où le confinement a eu pour
effet d'écarter les pollutions de toutes sortes.

samedi 4 avril 2020

Firenze/Florence



Le confinement favorise la réflexion.
C'en est un avantage précieux.
Ainsi, je prends conscience qu'il faudra,
à l'avenir, privilégier les voyages en train, y compris pour les longs parcours.
Quand je suis en Italie, j'utilise ce moyen de transport pour circuler autour des grandes villes et découvrir les différentes provinces.
Ce fut le cas lors d'un précédent séjour en Lombardie (région tellement endeuillée, aujourd'hui) où, de Milan, je partais chaque jour vers une nouvelle cité.
En grandissant (et non pas en "vieillissant"), je suis persuadé, comme le disait avec sagesse ma grand-mère, que "nous avons bien le temps".

mardi 31 mars 2020

Tuile


Les adeptes de la chasse à l'homme dans le jardin des Tuileries seront déçus.
J'y ai passé l'après-midi, hier : pas âme qui vive !
La vie parisienne gay, c'est plus ce que c'était.

dimanche 29 mars 2020

S'il reste des pâtes chez vous

Palermo, Sicilia - Par djtennis
Si vous avez la chance de posséder de l'or des pâtes, je vous suggère cette recette ultra simple à mettre en oeuvre (tiens, le e dans le o a disparu de Blogger !).
J'en fais très souvent, selon la même méthode que Le Fooding qui a édité la vidéo ci-dessous, dans sa série Confinades (!).
On prépare généralement la "pasta cacio e pepe" (fromage et poivre) avec des spaghetti et du pecorino romano dont je rappelle qu'on en trouve, râpé, dans les Monoprix
Ingrédients (pour 1 personne) :
110 g de pâtes
60 g de pecorino romano
1 g de grains de poivre
10 g de sel
1 filet d’huile d’olive
Recette :
Saler 4 litres d’eau et porter à ébullition. Y faire cuire les pâtes al dente voire fermes.
Râper le pecorino.
Écraser le poivre. Faire chauffer l’huile dans une poêle, y faire toaster le poivre 1 ou 2 minutes. Verser les pâtes dans la poêle.
Ajouter un peu d’eau de cuisson : l’amidon des pâtes qu’elle contient va lier les pâtes. Mélanger. Retirer du feu.
Ajouter le pecorino. Mélanger. On peut ajouter encore un peu d’eau des pâtes pour une sauce plus crémeuse.
Dresser dans un bol. A l’aide d’une maryse (spatule souple), recueillir la crème au fond de la poêle et la déposer dans le bol.
Saupoudrer d’un peu de pecorino.
Servir.

lundi 16 mars 2020

Jusqu'ici... tout va bien ?

Samedi dernier au matin, bien avant que notre premier ministre n'annonce le passage à des mesures beaucoup plus restrictives, des Français vivant à Venise, "la cité qui inventa la quarantaine en temps de peste", se désespéraient, dans le blog Qui viviamo bene, de l'attitude de leurs compatriotes dans l'hexagone.
Piazza San Marco, Venezia, marzo (mars) 2020
Au même moment on annonçait que des centaines de "gilets jaunes" se préparaient à manifester, au mépris du comportement le plus élémentaire en cette période de pandémie !
Le soir même aux infos, on nous montrait les terrasses marseillaises envahies, en toute promiscuité, de "citoyens" (si peu) en mal de farniente au soleil, Paris n'ayant que peu à leur envier, précisé-je*.
L'article inquiet de nos compatriotes expatriés prenait là tout son sens. Auparavant, des Italiens, déjà, avaient manifesté leur stupéfaction face au laisser-aller observé de l'autre côté de leurs Alpes, eux qui, réputés indisciplinés et frivoles, ont adopté une attitude responsable et savent conjurer le mauvais sort en chantant à leurs fenêtres pour défier cette saloperie de virus, applaudissant au passage les véhicules de secours débordés par l'ampleur de la tâche et leurs équipes exténuées.
J'ai dû faire face, ces derniers jours, à des réactions diamétralement opposées quant au virus : l'un cédait à la plus irraisonnée des paranoïas quand l'autre, beaucoup plus âgé, semblait vivre comme si de rien n'était !
J'avais anticipé le cap des 100 personnes et annulé dès mardi dernier une série de concerts organisés dans une salle pouvant accueillir 180 personnes.
Dès jeudi, après la prise de parole de M. Macron, je pris la décision de fermer l'établissement associatif dont j'ai la charge.
Etant de surcroît un sujet à risques alerté par son médecin et ne voulant en prendre aucun, je décidai de prendre personnellement les dispositions qui s'imposent en toute logique : outre les mesures  d'hygiène et de comportement maintes fois répétées (et ignorées par beaucoup !) j'ai décidé d'éviter toute sortie inutile dans mon quartier et de m'abstenir de me déplacer dans Paris en empruntant les transports en commun.
Hier dimanche, convaincu que la démocratie est toujours le meilleur des pires régimes qui soit, je suis allé voter tout en désapprouvant le choix de maintenir ces municipales : c'est une grosse erreur du pouvoir en place d'avoir cédé aux injonctions des partis, gauche et droite confondues, n'ayant d'autre souci en pareille période que celui de mesurer leurs forces et, pour la plupart, celui de conserver leur dérisoire pouvoir.
Voilà que nous arrivons dans un moment difficile, une crise sanitaire mondiale dont nous aurons beaucoup de mal à nous remettre à tous niveaux.
Quant à moi, je vais continuer à venir ici quotidiennement, à chercher la beauté et à la partager.
Plus que jamais je fais confiance à la musique, à l'amitié, à l'amour et l'humour.
Chers membres de cette petite communauté Gay Cultes, prenez soin de vous et vive la vie !
Silvano

Le billet vénitien ici : clic

Vive la vie !

*Note, ce lundi matin : les images des familles et groupes de Parisiens joyeusement mêlées, souvent à touche-touche, hier, dimanche, dans les parcs et squares de la capitale n'étaient pas encore parvenues à mes yeux stupéfaits quand j'ai rédigé ce billet. 

Photos : 
I Venise - Catherine Hédouin (via TraMeZziniMag) 
II Sergio Perdomo par Adam Washington

jeudi 12 mars 2020

Divers faits de fin d'hiver

Paris qui pue ?

La rue du Mont Cenis en 1938
J'entends beaucoup dire que Paris est sale.
Evidemment, si on la compare à Vienne, ou un jet de mégot génère un tollé, notre capitale, par endroits, tient du cloaque.
Le visage de la capitale française a pourtant bien changé au cours des dernières décennies, grâce, notamment, au ravalement obligatoire des façades d'immeubles que l'on découvrait encore noirâtres dans les années 70.
Les propriétaires de chiens se sont responsabilisés et débarrassent les trottoirs des déjections de leur animal, à l'exception de ceux qui les laissent s'ébattre sans laisse, en liberté, c'est jeune, c'est vif, c'est frais, c'est cool !
Dans mon quartier, dit "populaire", on ne peut sortir sans croiser, à pied, en "pick-up" ou avec leur carriole, les agents de propreté de la ville.
Ce sont les incivilités qui sont en majeure partie responsables de la saleté de l'espace public : jets de déchets quand les corbeilles abondent, rejets d'objets, meubles, matelas, planches, sanitaires (il n'est pas rare de croiser une cuvette de WC !) à même le trottoir sans avoir prévenu le service des encombrants, très efficace...
C'est une mentalité, un état d'esprits déplorables dans une partie non négligeable de la population qui produit ce pitoyable laisser-aller.
Si le RPR-UMP-LR revenait aux affaires (même lifté), c'est l'argent sale qui risquerait de couler dans le caniveau.

Venise, ville fermée

Mon cœur tombe en morceaux devant les images qui nous parviennent de la péninsule. Ce qui devrait ravir l'inammorato de l'Italie que je suis, Florence offerte sans files d'attente, le Colisée libéré des hordes selfiennes, la Piazza San Marco débarrassée des foules de l'irrespect, la via Toledo napolitaine abandonnée aux seuls pigeons, je n'oserais en rêver. Las, c'est à cette cochonnerie qu'on le doit, qui s'abat sur le pays de la beauté, et l'on aimerait que tous les cierges brûlés ici et là par les âmes dévotes aient pour effet une rapide et miraculeuse guérison.
Pour permettre simplement au pays le plus "vivant" d'Europe de retrouver toute sa verve, son entrain, sa "dolce vita".

 © Catherine Hédouin - Mars 2020 (via Tramezzinimag)

Photo Raymond Carrance (années 50)

La veuve poignée


Système exclusif double-"gantage" de chez Stöpler : le top !
Hier, je suis allé faire quelques emplettes chez mon épicière italienne préférée. Sa vendeuse, comme souvent, m'a fait de guanciale "bon poids", comme le chantonnait ma grand-mère. Je fis bien sûr référence à la situation en Italie où, me dit-elle, vivent ses parents âgés, reclus (confinés : ce mot est assez lourd, in fine, non ?) chez eux pour une durée indéterminée. Elle pense que nous, Français, gérons mieux la situation. Notre système de santé est, me dit-elle, bien meilleur qu'au-delà des Alpes, et son pays compte beaucoup de vieilles personnes.
Je ne sais trop qu'en penser, si ce n'est que j'ai plus tendance à faire confiance aux organismes officiels et médias traditionnels qu'aux réseaux asociaux où, d'ailleurs, je ne mets pratiquement plus les yeux.
Prenant le métro pour m'en aller faire mon marché, j'ai assisté à l'étrange ballet des voyageurs, lesquels se gardent d'ouvrir la porte de la voiture, attendant qu'une bonne âme le fasse pour eux, en actionnant la poignée métallique avec la main préalablement enfouie dans la manche de son pull, manteau ou autre blouson.
Je préconise des moufles, puisqu'il se dit (sur les réseaux sociaux ?) que les gants chirurgicaux n'auraient aucune utilité en ce domaine.
Dommage, j'imagine très bien, en nouvelle mode, mes concitoyens et yennes (je ne pratique pas l'inclusion) gantés de latex de couleurs vives si possible pour égayer quelque peu les sous-sols où règne une ambiance délétère.
Ce soir, le président fait une alllllocution : ça va tout arranger.
Bon, allez, on prend un bouquin , ça fait du bien !


jeudi 27 février 2020

"Je n'ai jamais voulu me cacher"


Chanson et film très appréciés dans la sphère LGBT transalpine.

Et pourtant, Liberato, sorte d'Elena Ferrante de la chanson italienne (nul n'a jamais vu ses traits, qu'il dissimule sous masque et capuche) reste un mystère pour la jeunesse de son pays que ses clips très cinématographiques ont émue ou galvanisée selon le sujet du moment.
Vous n'aurez pas grand mal à les voir sur le Tube, dont ceux qui, tournés à Capri comme un feuilleton, racontent des histoires d'amour qui finissent mal. Pour l'instant. 
Il est aisé de comprendre, en tout cas, pourquoi cet artiste napolitain, extrême, forcément, est devenu en peu de temps un véritable phénomène, porté aux nues, entre autres par Roberto Saviano, l'auteur du fulgurant Gomorra.

Ma, chi è ?

Merci à F. qui a suscité ce billet.


lundi 17 février 2020

Impressions d'hiver ; diverses, aussi

J. par mr.finkFlickr. 

SPQR


Étrange mois de février encore balbutiant, où les vacances scolaires ont fait le vide dans le quartier : il faut dire que ma rue est bordée d'un lycée professionnel, d'une école élémentaire, et d'une maternelle, tout ceci favorisant, en temps ordinaires, une joyeuse - ou vociférante, dans l'un des cas -  animation qui justifie les double-vitrages du salon-bureau-salle à manger où je passe le plus clair (j'habite en hauteur) de mon temps quand je ne suis pas dans mes locaux professionnels.
C'est ouaté comme s'il avait neigé, comme dans les anciens mois de février où il neigeait, avant que tout ne se réchauffe, et plus vite que prévu, comme on peut le constater.
Mon dernier séjour à Rome - vous savez, la ville où tous les Parisiens rêvent d'habiter ! - m'a laissé en mémoire des trottoirs verglacés, et une neige devenue bouillasse ; un Paris d'après flocons, quoi.
Cette année, il y fera beau et presque chaud, selon la météo : une tenue tee-shirt-chemise-veste suffira dans la journée pour battre le pavé, à laquelle j'ajouterai un pull léger de bonne confection pour les soirées grappa dans mes ombres rousses d'observation (les initiés sauront) où l'on a inscrit à la carte une salade "Pasolini". 
C'est cette semaine.
La dernière fois, pérégrinant, j'avisai un hôtel dans le Trastevere où, sans mettre à jour mes intentions, j'ai envoyé des amis aoûtiens en repérages l'été dernier : bien m'en a pris, le test s'avérant plus que positif. Les tarifs n'ayant rien à voir avec ceux pratiqués en pleine saison, je flaire la bonne affaire.
Pas de programme établi, puisque Rome n'a plus aucun secret pour moi. Je plaisante, bien sûr : qui peut le prétendre, même après cent séjours ?
Peut-être finirai-je par voir un pape, cette fois ?

Ce Julien Green, quel gros pédé !


J'ai commencé la lecture du pavé (1376 pages pour ce premier tome !) : le Journal intégral de Julien Green, que la commère Peyrefitte (Roger, pas Alain, le ministre abhorré de De Gaulle) avait "outé", comme on dit au jour d'aujourd'hui (parce qu'on dit aussi "au jour d'aujourd'hui, si !).
C'est très intéressant : on apprend plein de choses sur les contemporains de l'écrivain franco-américain, qui fréquenta tous les gens de lettre du siècle dernier, étant donnée sa notoriété qui n'était pas des moindres, son entregent et, le journal étant de ceux que l'on dit intimes, son entrejambes, lequel ne chôma guère, à une époque où l'on draguait dans les bus, en faisant du lèche-vitrines avant de passer à d'autres plaisirs des papilles... bref, bien avant qu'on programme ses coups ou ses amours par l'entremise des "applis" pour smartphones, c'étaient des pérégrinations dans Paris que l'écrivain appelait à juste titre "aventures", car cette quête, effrénée en ce qui le concernait, relevait de la chasse aux trésors ; et quel trésors leva-t-il si l'on en croit !
Je suis pour l'heure au cœur de ses années 30, où l'auteur confie à ce confessionnal (il était hyper-catho !) tous les plaisirs auxquels il s'adonnait, et ce avec force détails, au point que j'en suffoque, moi qui eus tant de scrupules quand je couchai (!) sur le papier virtuel les scènes érotiques de mon roman : mais de nos jours, où le pilori est de retour, on peut imaginer Green tenant blog et se retrouvant à la merci de la vindicte populaire, et enfin lynché à mort sous les vivats de la foule déchaînée.
Ce journal, outre qu'il est bien écrit, est suffisamment bandant pour faire couler beaucoup de sperme, mais dans le secret des chambres d'ados qui s'aventureraient - tiens, encore et heureusement l'aventure ! - à le lire sous la couette à la lueur de la torche de leur smartphone, comme nous le fîmes des Amitiés particulières, lesquelles étaient beaucoup moins évocatrices, un simple baiser sur la bouche suffisant à faire naître, entre les draps, ce que je nommerai pudiquement... des flots d'exaltation !
C'est bien rigolo, et, de page en page, entre deux rencontres avec Gide, Cocteau, et autres éminents pédés de l'époque, on est pris à témoins de joutes agréables avec des jeunes gens peu farouches, ce qui permet de mesurer à quel point notre époque, si elle a ses avantages, est tout de même celle d'un gigantesque pas en arrière en matière de mœurs, qui "permet" des avancées sociétales de mes deux, genre "ouais, c'est cool, now on peut se marier" juste avant de se faire casser la gueule au coin de la rue parce qu'on a tenu un mec par la main.
Bref, vu qu'il n'est pas l'oeuvre du premier écrivaillon venu, et que ça nous révèle beaucoup de choses sur le temps passé et, finalement, le temps présent, ce bouquin dont je viens d'entreprendre l'escalade par la face nord, me semble indispensable à tout vieux nostalgique et, surtout, à tout jeune mec doté d'une qualité essentielle : la curiosité.

Une vision trop fugitive


J'ai souvent dénoncé ici la négligence vestimentaire qui fait l'ordinaire - c'est le cas de l'écrire - de nos concitoyens, jeunes et moins jeunes. J'avais relevé l'extrême élégance des Milanais de tous âges lors de mon dernier séjour dans la cité des Sforza (ou du risotto, c'est selon).
J'y notai que, même si l'on y croisait des modèles professionnels vêtus haute-couture, le quidam mettait un soin particulier à sa mise, sans pour cela se ruiner en marques de luxe (quoique...), mais qu'une tenue en prêt-à-porter choisie avec goût indiquait un respect de soi et des autres qui le distinguait du touriste de base, français notamment.
Arpentant l'autre après-midi la rue commerçante de mon quartier, j'avisai un jeune mec de seize ou dix-sept ans y cheminant au bras d'une jolie maman, un garçon pas plus beau qu'un autre, peut-être, mais vêtu de telle façon que j'en restai interdit : habillé "jeune", certes, mais avec recherche, et coiffé d'un feutre d'un coloris parfaitement assorti à sa tenue du moment.
Ça ne laisse pas de surprendre en ces temps uniformes, d'autant que, personnellement, je n'ai pas "une tête à chapeau" comme on dit.
Pour cette allure qui le sublimait, j'eus envie de dire merci à ce garçon.

De la tête aux pieds, tant qu'à faire.

Vie violente


Sur l'affaire Griveaux, pour lequel je n'avais nulle intention de voter, au demeurant, c'est, en quelques mots, Raphaël Glucksmann qui, dans fesses book, traduit le mieux ma pensée.
Je le cite donc : " Peu importe ce qu’on pense de Benjamin Griveaux, cette histoire est profondément dégueulasse, et inquiétante pour la suite. On s’en fiche de la vie sexuelle (totalement légale) de nos adversaires, on doit combattre sur le terrain des idées et des projets.
La politique, cela ne doit pas, cela ne peut pas être ça. Ressaisissons-nous collectivement ou nous allons tous nous noyer dans la fange. "

Si vous commentez*, merci de citer le paragraphe de référence.
Détendons-nous un peu, après tout ça, avec ce long jeune homme nommé Joland Novaj.


* Je m'efforcerai de publier les commentaires pendant mon court séjour romain, mais ne vous impatientez pas si j'ai quelque retard.


   

lundi 23 décembre 2019

"Sardines" à l'italienne : pas de drapeau, pas de parti, pas d'insultes

Rassemblement pro-"sardines" à Florence le 30 novembre dernier

Évincé du pouvoir, Salvini, encouragé par de "bons" sondages et son score impressionnant lors des récentes élections régionales en Ombrie, piaffe de repartir à l'assaut de celui-ci.
Tout allait pour le mieux pour le chef de la "Ligue" jusqu'à l'arrivée de sardines assez grosses pour boucher l'horizon politique du facho-populiste.
Si vous aviez le regard uniquement rivé sur l'actualité franco-française ces jours derniers, vous pouvez vous faire une idée de ce que représente, en terme d'espoir, le mouvement des sardines entraîné par le jeune Mattia Santori (32 ans) en lisant cet article du Monde : clic

Photos Filippo Monteforte/ AFP