Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mercredi 31 août 2022

Nacho Penin* a beau dos, mais le reste ?

Photos Cole Fawcett

* Oui, l'orthographe est exacte.

Photo Saverio Cardia
Cadeau (sans les mains !) : 

Ces agrès m'agréent, mon canard !

L'émotion du Maestro

Peu de temps avant sa mort, le chœur d'enfants de la Scala de Milan rendait un hommage impromptu à Ennio Morricone, invité d'une émission de télévision en compagnie de Giuseppe Tornatore, réalisateur de Nuovo Cinema Paradiso
L'homme, réputé austère, manifestait son émotion :


Certains lecteurs n'ayant pu lire la vidéo (Facebook) directement, voici le lien pour y accéder : 
https://fb.watch/fhLPjnHSoV/

Actualité de Gay Cultes

Triste nouvelle

 Les vendredis très déshabillés, c'est fini. 

Bonne nouvelle

Les images de messieurs nus, dorénavant, c'est tous les après-midis à six heures.
Et on commence aujourd'hui !

Bientôt la rentrée !

lundi 29 août 2022

Mon amant de Saint-Jean | Chapitre II - Épisode 25 : Des nouvelles du pays

(...) torse nu, en plein travail...
Résumé
Octobre 1937
Pour un premier samedi soir de loisir après sa première semaine au lycée de garçons de la ville, Claude, le narrateur, est allé au cinéma Odéon avec ses deux "protecteurs" montpelliérains voir le film de Jean Renoir La grande illusion. Les décors en extérieurs ont ravivé les souvenirs d'un séjour de scouts en Alsace de Marcel, au cours duquel il a pris sous son aile un garçon plus jeune, Roland, avec lequel il n'a cessé de correspondre. Depuis une lettre où Roland, l'Alsacien, lui confiait à demi-mots ses penchants homosexuels, qu'il voulait dissimuler pour "rentrer dans le rang", et malgré sa réponse, plus aucun courrier n'est parvenu de Neuf-Brisach. Le lendemain, Claude va fêter en famille son seizième anniversaire au bord du Lez où son grand-oncle lui offre un déjeuner qui s'annonce plantureux.


J’étais encore lové dans les bras de Morphée quand se fit entendre la sonnette de l’entrée. Les éclats de voix provenant du rez-de-chaussée parvinrent à m’éveiller tout à fait. Le réveille-matin indiquait tout de même onze heures et demie et je devais faire une minutieuse toilette avant de revêtir ce que j’avais de plus convenable pour faire honneur aux festivités qui m’étaient dédiées. Je vérifiai que la salle d’eau était libre et m’abandonnai avec délice au ruissellement réparateur. Sur la poignée de ma porte, Mélanie avait accroché mon costume de cérémonies fraîchement repassé. Fringant, je descendis jusqu’au salon où j’eus la plus belle des surprises : Gabrielle, la maman la plus douce de la terre, m’y attendait, une tasse de café en main ! Elle avait quitté Saint-Jean aux aurores, pris l’autocar puis la Micheline et c’est à son arrivée que je devais ce réveil carillonnant. La maisonnée s’animait de maints préparatifs : autour de nous vibrionnaient tour à tour l’oncle et ma grand-tante. Magali tournoyait dans l’espace, changeant de robe toutes les dix minutes ; Mélanie, plus discrète, se cantonnait à son domaine de prédilection, la cuisine, où elle réchauffait le café sur demande. Je m’enfouis dans le giron de ma mère, réalisant à cet instant combien sa tendresse m’avait manqué tout au long de ces semaines de vie citadine. Elle m’informa de l’actualité villageoise, dont cette nouvelle sensationnelle que Solange Gleize avait épousé en mairie le berger Delmas ! N’assistaient au mariage que les tondeuses – il faudrait bien se faire embaucher en temps utile –, Jacob, le vieil excentrique des Aspres, Clément, le fils du boulanger  ce « pauvre petit », s’apitoyait-elle – et, ce qui n’avait pas manqué de l’étonner, « ton copain Goupil, celui qui va aux éclaireurs avec toi, avec qui tu fais des balades à vélo, l’été ».
   Elle ajouta qu’un chambard de tous les diables avait ameuté fin septembre le bon peuple devant la maison du Maire, Viguier. On ne sut pas de quoi il retournait, mais toujours est-il que Pierrette, la fille de l’édile, avait-été mise en pension chez les bonnes-sœurs de Ganges, dont la seule évocation faisait frémir d’effroi les gamines du village. Les nonnes de Sainte-Marie n’étaient pas des parangons de douceur. Elles avaient recours aux châtiments corporels, dont le moindre était le piquet, à genoux sur une règle en fer. Elles avaient recours à des sévices qui justifiaient leur réputation, au nombre desquels des stations debout dans la cour, qu’elles infligeaient aux « sales petites morveuses », de préférence au plus froid de l’hiver, sous la pluie ou, mieux encore, pour satisfaire leur sadisme, sous les bourrasques de neige de janvier. « Si tu ne te tiens pas correctement, je t’envoie à Ganges ! » était une menace proférée couramment par les parents à court d’arguments quand leur progéniture leur donnait quelque souci. Mon père, toujours prêt à moquer ceux qu’il appelait culs-bénits, utilisait l’expression pour plaisanter, la chantonnant comiquement quand je mettais les coudes sur la table ; et ça suffisait pour que je rectifie la position en riant. J’avais réprimé un frisson à l’évocation de celui qui ne quittait pas mes plus tendres pensées. Quant à la fille du Maire, je pouvais supposer sans craindre de me tromper que « Clarabelle », dont on se souvient des agissements peu catholiques, avait fait l’objet de colportages malveillants parvenus aux oreilles de son père, ou, pire, qu’elle avait été prise en flagrant délit.
   Pour finir, maman m’informa que ma sœur Madeleine, de trois ans mon aînée, « fréquentait ». L’élu de son cœur n’était autre que Jean-Paul Raynal, avec lequel je l’avais surprise l’été dernier en posture équivoque dans la grange qui jouxtait la bergerie. « Ce sera un beau couple » affirmai-je doctement, songeant qu’accouplement il y avait eu, et sous mes yeux, encore ! En dépit de cet empressement à prendre une avance sur la nuit de noces, c'était un bon garçon, robuste, qui ne rechignait pas à l’effort. Il travaillait pour la commune, en indispensable factotum, sciant, clouant, maçonnant, jardinant, quel que soit le temps. Il assurait l’entretien de la Mairie et de la salle communale où il participait à l’organisation de manifestations variées. Il prêtait la main, bon an mal an, à l’organisation de la fête votive sans pour autant fréquenter la paroisse. C’est en employé municipal que mon futur beau-frère y participait, chargé notamment de monter l’estrade pour l’orchestre et de préparer le traditionnel feu d’artifice. Sans pouvoir revendiquer le qualificatif de « bon parti », le jeune homme gagnait de quoi faire vivre un ménage. Etienne Jacob l’ayant aperçu un matin torse nu, en plein travail, nous avait dit dans un soupir le trouver fort à son goût.
(À suivre) 
©  Louis Arjaillès - Gay Cultes 2022

dimanche 28 août 2022

Taorminstagram

 

Voici quelques années, j'avais passé une belle journée à Taormina, cette petite cité célébrée à la fin du dix-neuvième siècle par la bonne société homo de l'époque, Oscar Wilde en tête, qui venait y admirer et acquérir les photographies du baron von Gloeden qui fixa pour l'éternité la nudité des jeunes (un peu trop, souvent !) siciliens. J'avais le souvenir d'une jolie bourgade arrosée d'un soleil d'avril suffisamment dispensateur d'une chaleur supportable. Quelle vespa* m'a piqué pour que je choisisse, cette année, d'y séjourner en août ? 
Là, comme ailleurs, le tourisme dit "de masse" fait des ravages qui semblent irréparables : Corso Umberto ou Via del Teatro, où se côtoient boutiques de souvenirs "made in China", magasins de fringues hors de prix, trattorie attrape-touristes affichant pour la plupart les mêmes spécialités locales à des prix variant du simple au double selon que l'établissement dispose d'une vue sur la mer - sur les immeubles de béton de Giardini-Naxos -, la foule se presse de jour comme de nuit, rappelant au Parisien les heures de pointe de la fameuse ligne 13 du métropolitain. Il faut une belle sagacité pour dénicher le havre de paix qui permet de promener son regard sur le plus beau ciel du monde et se dire "je suis en Italie". Heureusement, les jardins de la Villa Communale le permettent, où j'ai passé quelques heures précieuses à lire loin du vacarme incessant des motos pétaradantes, des bus (ah, les circuits touristiques de ces autocars rouges "hop on off", les mêmes que dans toutes les villes à pigeons !), des scooters, des terrasses et de leur rumeur assourdissante. L'époque étant au narcissisme, les gens font des photos. Photos de tout, photos de rien, photos d'eux-mêmes, surtout. Un matin, une armée de jeunes faisait le siège d'une boutique branchée pour y acquérir, apparemment, quelque nouveau produit (le mot est bien choisi) ou pour y profiter d'une offre spéciale, peut-être pour d'immondes chaussures que l'on admirera plus bas. Certain(e)s devaient être là depuis l'aube comme en témoignaient les sièges pliants dont ils s'étaient munis !
... une armée de jeunes...

 Comme je l'écrivais plus haut, quelle difficulté pour dénicher l'estaminet tranquille où l'on peut déguster un arancino vraiment "maison" et boire une eau pétillante à prix raisonnable (1€50, ça va, et c'est nettement moins ruineux qu'un "Perrier" en France). Heureusement, on repèrera les lieux incontournables que contournent les voyageurs de ce temps : la naumachie romaine et ses environs, aux immeubles sicilianissimes, et on grimpera (en bus) jusqu'à Castelmola, joli village préservé qui offre un point de vue extraordinaire sur l'Etna. On pourra, sur la place du Duomo manger une vraie pizza napolitaine croustillante chez Ciccino, et faire une halte au bar Turrisi, véritable musée du pénis (!) qui attire évidemment de nombreux visiteurs (photos à venir). Joie absolue, au cours de ce séjour, les "spaghetti al ricci" (aux oursins) de Da Nino, l'oursin étant, à Paris, une friandise réservée aux bourses (c'est Turrisi qui m'inspire !) bien garnies. Pour résumer, un pèlerinage à Taormina n'est pas à négliger, mais une journée suffit et, de préférence, hors saison touristique. 
L'hôtel Victoria où descendait Oscar Wilde, est toujours là. Jusqu'à quand ?

L'Etna au crépuscule, depuis Castelmola
* vespa = guêpe, oui !

Arcobaleno (rainbow, arc-en-ciel) : un symbole ?

J'ai déjà fini les oursins !

Chaussures "fashion" très jolies, non ?

Pour finir en beauté, le carrelage du Bar Turrisi : j'y reviendrai.

Bon dimanche !

Photo Eber Figueira

 Je suis de retour et ce journal reprend sa fréquence de publication habituelle.
Traversant Paris en voiture, hier en fin d'après-midi, j'ai pris conscience de la beauté de notre capitale.
L'air était doux et le ciel d'un bleu couleur pastel. Les foules n'étaient pas encore revenues de leurs vacances d'été. 
J'ai choisi cette photo parce que j'ai le même maillot. Je suis tout de même mieux gaulé que ce gringalet.

Tellement napolitain

Photo Pier Luigi

lundi 22 août 2022

Mon amant de Saint-Jean | Chapitre II - Épisode 24 : La grande illusion

 

(...) son désarroi de ne pouvoir être ce qu’il était.
Résumé
Montpellier, octobre 1937
Pendant que Jules, son amoureux, se morfondait à Saint-Jean, leur village de l'Aveyron, Claude, le narrateur, est entré au lycée de garçons où il a cru déceler en Émile Boisselier, un camarade de classe, les mêmes inclinations que les siennes. Boisselier est également le nom de Désiré, peu avenant personnage, réputé adepte des théories de l'extrême droite, qui s'était présenté, peu avant, à la table d'un café où avaient pris place Claude et ses deux "protecteurs". Mais pour l'heure, la fin de cette première semaine de classe est consacrée aux divertissements, d'autant plus que le dimanche est celui du seizième anniversaire de Claude. 

    

   Après trois jours de terribles atermoiements où j’avais eu à endurer, dans ses regards embués, la tristesse d’Émile - et la mienne de ne pouvoir, ou de ne vouloir tout à fait, assumer l’attirance qu’il exerçait sur moi -, vint le samedi. Nous avions hésité entre Pépé le moko et La grande illusion. C’est Marcel qui trancha, plaidant qu’il avait quelques raisons de voir un film qui avait été tourné dans cette région d’Alsace où il avait séjourné autrefois avec les Éclaireurs. Et puis, dit-il pour achever de nous convaincre, Renoir était le cinéaste le mieux accordé à nos convictions, tandis que l’autre film se déroulait dans une France coloniale qu’il condamnait. Le film était projeté finalement à l’Odéon. Pendant le passionnant documentaire de première partie sur l’épuration des eaux d’égout, Marcel attira mon attention sur le promenoir où tournait le manège des hommes entre eux. Je lui dis que je trouvais cela sordide. « Les coups, ici, sont parfois de foudre. » répliqua son alter ego. Je me souvins qu’ils m’avaient conté leur rencontre décisive en ce lieu et m’enfonçai, contrit, dans mon fauteuil. Pendant le film, Fabre me poussa du coude pour me chuchoter qu’il connaissait bien le château-forteresse du Haut Koenigsbourg où sont reclus les prisonniers de guerre français. Nous sortîmes du cinéma dans un très vif état d’exaltation. Sur le chemin du Faubourg où l’on me raccompagnait, nous nous remémorions ce spectacle empreint d’humanisme, pacifiste. Je vantai le jeu des acteurs, dont celui de Gabin, qui incarnait Maréchal, l’aviateur prolétaire, avec cette gouaille qui en avait fait la vedette masculine préférée de tous les gagne-petit qui se reconnaissaient en lui. La figure d’ordinaire joviale de Marcel s’assombrit quand il évoqua ce « petit frère » qu’il avait rencontré lors de son séjour alsacien. Ils avaient correspondu ensuite régulièrement, jusqu’au dernier courrier expédié par lui et resté sans réponse. Il fit état de la dernière lettre du jeune Roland Sieffert qui exprimait son désarroi de ne pouvoir être ce qu’il était : « Tu te rends compte ? Alors que nous sommes censés reconnaître cette chose chez autrui, je n’avais rien décelé. » Je m’inquiétai de savoir si, chez moi, ça se voyait, s’il me « reconnaissait ». Ce à quoi il répondit que ses instruments de mesure étaient faussés par la présentation qui lui avait été faite par Etienne Jacob avant mon arrivée en ville. Mais il affirma très sérieusement que j’avais des côtés « chochotte » qui ne pouvaient échapper à la sagacité des initiés. J’en fus vexé, ce qui déclencha un éclat de rire simultané de mes deux compères. « Petit Claude, tu n’es pas seulement gracieux, tu es le contraire d’un rustre, mais ton accent te protège de toute suspicion ! ». Arrivé à ce qui était désormais ma maison, je tombai sur Magali : « La grande illusion, quelle chance ! Je voulais aller le voir avec une amie qui m’a dit que ce n’était pas un film pour les femmes. C'est complètement idiot. Nous sommes allées au Régent voir Mayerling avec Danièle Darrieux, un mélo prétendument historique ; quelle barbe ! Heureusement qu’il y avait Charles Boyer ; à fondre ! On célèbre tes seize ans, demain, gentil cousin. Sais-tu que tu as le droit de dormir jusqu’à point d’heure, si tu veux ? Je te réveillerai en temps utile pour nous rendre en voiture à la guinguette. Marcel Fabre n’est pas invité, que je sache. » Je relevai l’ironie malicieuse de la dernière phrase. « Oh, tu sais, je le vois tous les jours. Je n’en suis pas plus contrarié que toi. » répliquai-je, mordant à mon tour. Nous nous quittâmes très en joie et mon sommeil fut peuplé de rêves où des militaires allemands et français s’embrassaient passionnément.
(À suivre) 
©  Louis Arjaillès - Gay Cultes 2022





Illustrations :
1/ Photo d'Herbert List 
2/ Via le site Où sortir en Alsace
3/ Pierre Fresnay et Erich Von Stroheim (image extraite du film)
Les extérieurs de La grande illusion ont été tournés à la caserne de Colmar, à Neuf-Brisach/Volgelsheim, sur les hauteurs de Fréland, et bien-sûr au château du Haut-Koenigsbourg.

BONUS
(Pour comprendre l'importance de ce film dans cette histoire, on pourra se donner la peine de chercher et de lire les épisodes 1 à 4 de ce chapitre 2.)

dimanche 21 août 2022

Soupirs d'aise


 C'est Yann Faucher qui a fait cette photo.

Bon dimanche !

Je pars pour la Sicile demain.
Votre feuilleton sera au rendez-vous, néanmoins.

Pierres qui roulent

 

Pochette d'anthologie
pour album historique.
Et vice versa.

samedi 20 août 2022

Très inspiré

Jakob Jokerst par Giuseppe Riserbato

 

Centenaire

 


Belle affiche du Festival de cinéma de La Rochelle, qui a eu lieu du 1er au 7 juillet. Le festival a rendu hommage au poète assassiné, né en 1922, avec six films. L'affiche officielle du festival utilisait une photo du jeune et beau Delon des années soixante. Je préfère cent fois celle-ci. Le 7 août, j'écrivais ces pensées venues à moi lors d'une halte au Palais Royal : [ Je lis, j'écris. Plutôt mal que bien, mais j'écris. Je suis musicien. Je réfléchis tout le temps, aussi. Pour beaucoup, je suis donc un intellectuel. Je suis destiné au bûcher.]
Pasolini au bûcher ferait un bon titre pour un hommage.
Un Oratorio, par exemple, non ?

Pianiste heureux

 


Ce cher Alexandre Malofeev, le 7 août dernier au Festival de Musique d'Aspen (États-Unis)

La chambre de Giovanni

Rien n'indique que le garçon de cette photo glanée sur la toile, soit italien.
Ça me permet simplement une allusion à un grand roman de la littérature américaine.
Vous avez la référence, bien sûr, cultivés (vrais) lecteurs.

jeudi 18 août 2022

Ne jamais se soumettre


Exemple d'insoumission par Sempé :


Qu'est-ce qu'une bonne chanson* (et une belle vidéo) ?



* En français 2022 : C'est quoi, une bonne chanson ? (Joli, non ?)

Silvano in Paris

Prenant un verre l'autre après-midi Place de Valois, je fus intrigué par la succession de touristes prenant en photo cet immeuble. Mon compagnon de table, un tantinet midinette, me dit : "Mais comment, tu connais pas ? C'est l'immeuble où bosse l'héroïne d'Emily in Paris, la série "culte" ! - aujourd'hui, tout est culte, sauf la culture - de Netflix. J'avouai mon ignorance, puis, menant l'enquête, j'ai découvert que l'Office du Tourisme parisien avait créé un parcours* pour les aficionados (aficionadas, plutôt)  de cette saga qui fait vibrer, paraît-il, les instagrameuses du monde entier. N'écoutant que ma témérité, j'ai regardé quelques épisodes (une vingtaine, pas plus !) de cette merveilleuse série, où, entre deux panoramiques "carte postale", les parigots en prennent pour leur grade - ah, ma surprise de voir cette boulangère acariâtre jouée par l'une de mes amies ! -, mais, néanmoins, où les représentants du sexe mâle bleu-blanc-rouge sont "very exciting" et assurent vachement au lit. On se cultive tous les jours.

* Toi aussi, vis le Paris d'Emily : clic
Merci qui ?

mercredi 17 août 2022

Avec le sourire, c'est mieux


La photo du billet précédent, avec un Tom Holland contusionné, m'a causé quelques remords.
Soyons positifs.

Spiderman cherche de l'air

 



Les réseaux sociaux et leurs conséquences

L'acteur Tom Holland a annoncé qu'il avait désinstallé Instagram et Twitter afin de se concentrer sur sa santé mentale.
« Je suis rattrapé et je tourne en spirale quand je lis des choses sur moi en ligne. Et finalement, c’est très préjudiciable à mon état mental. J’ai donc décidé de prendre du recul. Et de supprimer l’application ».

Mystère de l'amour



Cette chanson de Sufjan Stevens berce Call me by your name.
Mystery of love épouse parfaitement, ici, les images extraites de l'émouvant Center of my world.

lundi 15 août 2022

Car pluriels ils étaient. Et ne faisaient qu'un.

 


Mon amant de Saint-Jean | Chapitre II - Épisode 23 : Nathanaël

Jusqu'à m'oublier moi-même.
Résumé
Lors de sa première journée au lycée de garçons de Montpellier, Claude Bertrand, le narrateur, a fait la connaissance d'Émile Boisselier, un beau camarade de classe ; lequel, apparemment, a les mêmes inclinations que lui. Le doute s'installe : Claude s'étonne de la soudaine admiration qu'il éprouve pour ce garçon, non dénuée d'arrière-pensées d'ordre peu orthodoxe. Rappelons qu'à Saint-Jean, son village de l'Aveyron, l'attend Jules, auquel il est lié par un pacte amoureux "à la vie, à la mort". À l'approche de son seizième anniversaire, Claude s'efforce de lutter contre une sensualité quelque peu débordante. 

   La prestance, le soin qu'il apportait à son apparence vestimentaire, la juste longueur, comme étudiée, de sa blonde chevelure, les quelques centimètres carrés de son corps offerts, peut-être savamment, à ma juvénile concupiscence, avaient eus pour conséquence d’exciter ce qu’il y avait de plus masculin en moi. Était-ce la honte ou le désir de garder un secret des plus intimes ou, plus sûrement, la crainte de sa réaction à la simple évocation du nom de Boisselier, qui m’interdirent de mentionner cet épisode quand je rendis compte de cette première journée à Marcel ? La nuit, je dus attendre longtemps que le sommeil consente à venir m’apaiser. Je m’étais rendu à l’évidence que tout au long de cette journée, ce diabolique voisinage m’avait fait oublier Jules, Saint-Jean, mes parents, ma sœur et ma vie d’antan. Jusqu’à m’oublier moi-même. Pour me distraire de pensées par trop lancinantes, j’allumai la bougie qui permettait de désobscurcir ma chambre – on ne devait tourner l’interrupteur du plafonnier qu’avec parcimonie – et tentai vainement de parcourir mon livre d’histoire. Je m’endormis enfin à une heure avancée et présentai le lendemain à mes convives du déjeuner la triste figure que je n’étais pas parvenu à défroisser. Mélanie me demanda si j’avais encore lu toute la nuit : « Quand je passe le balai dans votre chambre, Claude, je sais bien, à l’usure de la bougie, si vous avez dormi comme on le doit ! ». Mon grand-oncle m’annonça gaiement que nous fêterions mes seize ans dimanche au bord du Lez, où l’on pouvait faire bombance et danser au bal musette. J’aurais dû être comblé, car, avec sa permission, j’irais la veille au soir au cinéma, avec Marcel. Et André, dont seule ma cousine connaissait l’existence.
  
Il ne faut pas tenter le diable. Au lycée, ce jour-là, feignant la distraction, je me suis débrouillé pour changer de place et m’installai au fond de la salle. Tout au long de la semaine, « Émile- Olivier », à quatre rangs de ma table désormais, se retournait de temps à autre et me lançait à la dérobée des regards mouillés de dépit. Je retardais ma sortie de midi de façon à ne pas le croiser à l’extérieur du bâtiment. Je m’efforçais d’être fier de mon attitude. Mais j’avais le cœur au bord des larmes.
 
Le jeudi, je pris une collation de midi au Peyrou avec mes deux amis montpelliérains. Fabre avait subtilisé chez son père une bouteille d’un vin rouge capiteux que nous dégustâmes dans les timbales de fer blanc qu’il avait apportées. Le breuvage fit son effet, qui me grisa en peu de temps. J'avais décidé, ce jour-là, pour leur plus grande joie, de les marier en un nom unique : « Dorénavant, quand je parlerai de vous deux ensemble, je vous réunirai en un seul nom, Nathanaël ! » J’obtins aussitôt leur adhésion. Gide – encore lui ! – était politiquement des nôtres. Et pas seulement politiquement. Je tins bon et me gardai bien de faire allusion aux accointances « gidiennes » qui m’avaient rapproché du jeune Boisselier. Le lecteur est désormais averti que, par la suite, le prénom Nathanaël sera toujours suivi d’un pluriel. Car pluriels ils étaient. Et ne faisaient qu'un.
(À suivre) 
©  Louis Arjaillès - Gay Cultes 2022

(...) le soin qu'il apportait à son apparence vestimentaire...

dimanche 14 août 2022

Pretty de Pretto

C'est un gentil voisin avec lequel je converse de temps à autre.
L'autre soir, un jeune et joli copain "à garçons" attablé à l'air libre
d'une aire très libre de mon quartier
était tout chaviré de l'avoir vu passer.
Il a dit : "Je le trouve joli, de Pretto".
J'ai dit "oui, appelons-le Pretty de Pretto désormais".
Cette chanson me touche.
Je pense à mon père qui me voyait suivre une autre route que lui :


J’ai jamais fait comme tu m’as dit J’ai juste cherché la belle vie J’ai juste cherché la folle vie

Jose de Barcelone






Jose Luis Lucero est un très joli modèle catalan qui me plaît bien.
De plus, il n'a pas de barbe et il sait lire.


Demain lundi, 15 août ou pas, Mon amant de Saint-Jean
sera fidèle à son rendez-vous hebdomadaire

Bon
dimanche !

Faites de l'art, pas la guerre

 

Guerrino Santulliana par Sam Cosmai

Intrusion

 

Andrii Shine
Hey, ho, laisse-nous lire ce blog tranquillement, toi !