Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 29 juin 2023

Beauté naturelle


 

La vie est ainsi faite

 

Chez mes nouveaux
voisins, des fanions
du PSG ont remplacé
la bibliothèque de leur
prédécesseur.
Lequel s'est installé dans
mon cœur, et m'offre des
livres et des fleurs.

mercredi 28 juin 2023

Hard sans hardes


A.J Neu par Hard (si !) Ciner

 

Fou..........

 

Oscar Nilsson par Hedi Slimane

De Wilde à Brando, l'Hôtel


À "L'Hôtel", Oscar est omniprésent.
L'Hôtel, rue des Beaux Arts à Paris, est l'un des fleurons de l'hôtellerie de la capitale.
Pour peu que votre budget le permette, vous pourrez y louer une chambre "Mignon" (ça ne s'invente pas !) et réserver la piscine-hammam pour un usage privé dont vous ferez ce que bon vous semblera.
C'est ici qu'en novembre 1900  mourut un Oscar Wilde esseulé, criblé de dettes, mis au ban de la société britannique à la suite d'un scandale demeuré fameux.
L'hôtel propose, d'ailleurs, un parcours dans les rues de la capitale intitulé Dans les pas d'Oscar Wilde qui se conclut par un déjeuner dans son restaurant étoilé (85 € par personne) : un joli cadeau pour les fêtes.

Marlon Brando et Christian Marquand : plus qu'une amitié
En 1949 séjourna dans cet hôtel devenu mythique le jeune Marlon Brando, lequel, loin de Broadway où il venait de triompher dans Un tramway nommé désir, connut, à Paris, des amours hors normes, ce qui n'étonnera guère quand on sait que l'acteur à la beauté ravageuse, était sexuellement boulimique. Par la suite, devenu la star planétaire que l'on sait, ses conquêtes féminines n'auraient suffi à emplir un annuaire ! Mais, à Paris, juste avant d'accéder à la gloire internationale, Brando se "lâcha", et, c'est aujourd'hui révélé exact, eut une liaison passionnée avec l'acteur français Christian Marquand, au point, plus tard, de prénommer son premier fils Christian.
La chaîne Arte diffusa, il y a quelques mois, un excellent documentaire, Marlon Brando, un acteur nommé désir, qui ne faisait pas l'impasse sur les amours masculines de la star.


La chambre d'Oscar Wilde, où séjourna le beau Brando, est demeurée en l'état : au mur, encadrées, les lettres de la direction à l'écrivain et auteur lui réclamant ses arriérés !


Un moment intime dans la piscine-hammam, à la lueur des chandelles ?

Aujourd'hui en salles

 

Lui, je l'aime !

Synopsis : Giovanni, cinéaste italien renommé, s’apprête à tourner son nouveau film. Mais, entre son couple en crise, son producteur français au bord de la faillite et sa fille qui le délaisse, tout semble jouer contre lui. Toujours sur la corde raide, Giovanni va devoir repenser sa manière de faire s’il veut mener tout son petit monde vers un avenir radieux.

lundi 26 juin 2023

Mon amant de Saint-Jean | Épisode 78 : L'ignorance tue

    Il était peu probable que les villageois aient lu le roman de Jean Giono Jean le bleu, dont Marcel Pagnol avait écrit l’adaptation, qu’il tournait depuis le printemps au Castellet avec Raimu, sous le titre La femme du boulanger. Était-ce la crainte de manquer de pain, comme dans cette nouvelle dans laquelle le cocu cesse son activité, qui les incita à assister, en si grand nombre, aux obsèques du jeune Clément ? Le bon sens paysan leur avait-il chuchoté que l’évènement pouvait se produire ? Toujours est-il que le ban et l’arrière-ban de Saint-Jean avaient formé un cortège qui s’étirait de la mairie jusqu’au cimetière, au bas de la rue principale, dans un silence que rompaient seulement le martèlement des sabots d’un vieux percheron fatigué d’attendre, entre deux décès, de pouvoir reprendre du service, et le grincement des roues du fourgon mortuaire dont on usait depuis la fin du siècle précédent. Si leur Sainte Mère l'Église réprouvait le suicide et ne pouvait accueillir le défunt entre ses murs, ses fidèles se mêlaient aux bouffeurs de curés dans le défilé funèbre. Même l’abbé Duquesne en était, revêtu de sa soutane, en civil, en somme.
   Le sort avait voulu, avec cette ironie cruelle qui, souvent, l’inspire, que la mise en terre de Clément ait lieu une semaine avant le mariage de ma sœur. Les grandes vacances débutaient dix jours plus tard, mais, grâce à l’intervention de mon grand-oncle et à mes excellents résultats scolaires, j’avais obtenu de quitter Montpellier avec quelques jours d’avance et j’étais arrivé juste avant cette procession surréaliste. Je me revois avec les miens, cheminant sous l’implacable soleil d’un été tout neuf, ma mère et mon père sincèrement affligés, Madeleine et son futur, celui-là même qui avait fait la macabre découverte, partagés entre la douleur du jour et la perspective joyeuse des épousailles.
   Jules nous devançait, encadré par ses parents : mon bel ami, d’ordinaire si vigoureux, si alerte, ployait sous le poids du chagrin. Le chêne semblait s’affaisser, pliait à se rompre, vacillait sur sa base, agité par une bourrasque intérieure.
À Saint-Jean, il n’avait plus personne, hormis notre vieil Étienne qui fermait la marche, arborant son éternel nœud-papillon à pois, claudiquant encore, des suites de l’accident qui avait failli lui prendre la vie. On se souviendra que c’est Clément qui l’avait trouvé, inerte, au bas des marches renégates de son refuge et lui avait prodigué les premiers soins. Leur vieux complice allait avec dignité, un vague sourire aux lèvres, qui paraissait vouloir faire barrage à ce torrent de larmes dans lequel il pourrait se noyer sitôt l’intimité retrouvée. Au cimetière, c’est notre instituteur, Monsieur Benoît, qui prit la parole. La voix, tout d’abord doucereuse, s’enfla peu à peu. C'était une leçon aux hommes de mauvaise volonté :
   « C’est l’ignorance qui a tué notre Clément. La sienne, quand il a commis une faute dont il n’a pas mesuré les conséquences ; et la nôtre, surtout. Il y a quelque temps, je me suis plongé dans mes livres jusqu’à la réponse aux questions que je me posais sur l’affection dont souffrait ce garçon : qu’était cette lèpre, cette peau de serpent qui en faisait une sorte de renégat, celui que l'on évitait, qui s’excluait lui-même de notre petite et misérable société ? Cette maladie qui couvrait son épiderme de cette sorte de croûtes dont le nom savant est squames, s’appelle le psoriasis. Elle atteint un grand nombre de personnes, de petite condition ou illustres, couvre, selon les cas, une plus ou moins grande partie de leur corps. Elle peut, ou non, occasionner des démangeaisons, et nuit gravement à la santé morale de ceux qu’elle affecte. On pense qu’elle n’est pas héréditaire. Dans tous les cas, elle n’est pas contagieuse. Pas contagieuse, répéta-t-il en articulant chaque syllabe. S’il a été un gentil cancre, que je regardais sans égards du haut de mon estrade, ce dont je prie ses parents de m’excuser, car je me suis beaucoup reproché mon attitude pitoyablement condescendante, Clément, ces derniers temps, m’avait étonné, enfin curieux, intéressé quand je parlais des grands auteurs, des savants qui, au fil du temps, actionnent le moteur du progrès. J’assistais à un prodige qui m’émerveillait. Monsieur l’abbé, je ne suis qu’un mécréant, et je sais que vous verrez là quelque miracle divin. Je pense plus simplement que le petit Chaumard a su écouter et observer les meilleurs d’entre mes élèves, que des conversations avec les deux seuls qui ne l’ont pas traité en paria, l’ont galvanisé. Je projetai de le présenter au certificat d’études, lui qui, tant de fois, aurait mérité de revêtir le bonnet d’âne. Monsieur l’abbé, votre église excommunie les suicidés. En d’autres temps, on refusait l’extrême onction aux comédiens, on les enterrait la nuit, comme le grand Molière. Aujourd’hui, votre présence est un signe encourageant. De la mort que Clément s’est donnée, nous pouvons tous, ici présents, nous sentir fautifs. Vous devez, nous devons, réfléchir avant de réprouver. Plus jamais nous ne condamnerons les êtres différents de nous. Adieu Clément. Au nom de tous, je te demande pardon. »
   Le cercueil fabriqué par Goupil père, que les Chaumard avaient voulu blanc, pareil à celui des petits enfants, glissa dans la tombe. L’une des deux cordes destinées à l’opération était-elle celle qui l’avait tué ?
Jules s’était redressé pendant le discours du maître. Il me regarda et je vis qu’il m’adressait un clin d’œil qui ne m’étonna guère, malgré les circonstances.
Il s’approcha de moi, et me souffla : « Tes parents m’ont invité au mariage. Je t’aime. »
Non loin de nous, l’instituteur était en vive conversation avec son père.
 (À suivre)    ©  Louis Arjaillès - Gay Cultes 2022-2023
Épisodes précédents : cliquer
Si vous êtes perdu(e) : clic    

NB : Un regain d'activité professionnelle ne me permettra pas d'écrire la suite avant le lundi 10 juillet.

samedi 24 juin 2023

Les raboteurs de parquet en chair et en os

La reconstitution


En 2014, la compagnie Clarance (en sommeil depuis 2019) donnait vie au célèbre tableau de Gustave Caillebotte.
J'ai retrouvé ces photos dans les archives de Gay Cultes.


Gloire du passé

Serge Lifar dans Le ballet de Boris Kochno
L'auteur de cette photo du grand Serge Lifar fut le grand amour du compositeur injustement méconnu Karol Szymanowski auquel je consacrai un billet hier.
Le ballet en France du quinzième siècle à nos jours, véritable somme de 378 pages, fut édité en 1954 par Hachette.

En frontispice, une lithographie originale de Pablo Picasso.
On trouve encore l'ouvrage à un prix peu accessible (de 300 à 1000 € selon l'état) ; dans les premiers prix, il faut s'assurer que la litho de Picasso n'a pas été retirée.
Pour un amateur plus argenté que je ne le suis, on en trouve un exemplaire ici : clic

vendredi 23 juin 2023

Révisions en toute décontraction

Quand Karol Szymanowski photographiait son cousin

Jarosław Iwaszkiewicz photographié par son cousin Karol Szymanowski en 1921
(Iwaszkiewicz a écrit le livret de l'opéra de Szimanowski Le roi Roger, très "connoté".

Voir billet précédent.

Karol Szymanowski, un gay de génie

Karol Szymanowski à 15 ans - Bibliothèque universitaire de Varsovie
Karol Szymanowski Maciej (1882 - 1936) est l'un des compositeurs les plus importants de la musique du XXe siècle. Il est intéressant non seulement pour sa musique, mais aussi parce qu'il était un homosexuel notoire ; son développement artistique est clairement lié à son orientation.
C'est au cours de ses voyages en Sicile et en Algérie qu'il découvre son homosexualité. Rentré en Europe après cette révélation, il tombe amoureux de Boris Kochno qui devient son amant avant de collaborer (et plus encore) avec Serge Diaghilev.
Szymanovski ne fera jamais mystère de ses inclinations, dédiant à son cher Boris tout un chapitre de son roman Efebos, chapitre intitulé Symposion.
Suite à un incendie, le roman a été détruit ; seul le chapitre concernant Kochno (auquel il dédia deux poèmes en français :  a été sauvé.
Pour écrire son roman, Szymanoski s'éloigne de la composition pendant deux ans, de 1917 à 1919.
Boris Kochno à l'époque de sa liaison
avec Szymanowski, qui lui dédia
3 poèmes en Français :
GanymèdeBaedeckerVagabond et N'importe où
Il y revient (heureusement pour la musique), produisant une somme d’œuvres qui en font un compositeur très important du 20è siècle, influencé, les premiers temps, par Mahler, Wagner et autres grands Viennois (il réside d'ailleurs à Vienne pendant plusieurs années) puis par la musique française (Debussy et Ravel au premier chef). Il compose notamment un Opéra très "gay", Le roi Roger, mais aussi un très beau Stabat Mater, quatre symphonies dont la dernière est dédiée au pianiste Arthur Rubinstein, son compatriote. On lui doit également de nombreuses musiques de ballet dont certaines pour les Ballets Russes de Diaghilev.
Né en Ukraine, mais de nationalité polonaise, c'est à Lausanne que, tuberculeux depuis l'enfance, ce grand musicien (de grands critiques et musicologues le tiennent pour un génie méconnu !) s'éteint en 1936.
Malgré son homosexualité assumée, Karol Szymanovski eut droit, de son vivant, à la reconnaissance de ses pairs et de son pays, où lui fut décernée, à titre posthume, la Grand Croix de l'ordre Polonia Restituta, l'équivalent de notre Grand Croix de la Légion d'Honneur. 
Pour l'anecdote, il avait prévu de placer son cœur près de celui de Chopin en l'église Sainte Croix, mais le cœur fut brûlé lors de l'insurrection de Varsovie en 1944.

Szymanowski à 18 ans

et un peu plus tard.

Diverses sources pour ce billet, dont l'important travail de Colin de la Motte-Sherman pour Erato.
Les erreurs éventuelles seraient dues à ma piètre maîtrise de la langue anglo-saxonne.
J'ai fait appel à mes souvenirs scolaires pour traduire les textes en langue germanique.
Pour l'italien, ce fut plus facile.
La notice de Wikipédia ne contient pas d'erreurs flagrantes, semble-t-il.
C'est ici : clic
Silvano

Les pièces pour piano du compositeur sont fréquemment au programme des concours les plus difficiles, dont celui de notre CNSM.
Voici un Prélude, le n°2 de l'opus 1, interprété par le grand Krystian Zimerman. Cette œuvre de jeunesse tient d'un romantisme très fin de siècle. Par la suite, sa production sera nettement plus "moderne".

mercredi 21 juin 2023

Fée du logis


 " J'ai lavé, cuisiné, repassé. Je n'attends plus que lui. "

Rêver d'un monde meilleur


La voix de son maître


Si le retour du phonographe se fait encore attendre, on constate, en revanche, celui des platines pour disques vinyle ; elles séduisent de plus en plus. À preuve : ces derniers mois, les ventes ont explosé.
Bien qu'ouvert aux nouvelles technologies, j'ai conservé ma bonne vieille Thorens et l'utilise fréquemment.
Les plus âgés d'entre vous ont connu les tourne-disques Teppaz qui firent florès dans les surprise-parties de nos aînés des années soixante :

Electrophone Teppaz

(...) j'ai conservé ma bonne vieille Thorens

lundi 19 juin 2023

Mon amant de Saint-Jean | Épisode 77 : Le goût amer des chaussons aux pommes

   C’était une lettre de quatre pages, rédigées d’une écriture serrée, comme est inscrite l’indication « stretto » dans une partition de musique. Ainsi en est-il de ce passage d’un prélude de Chopin que j’avais écouté, retransmis par le pavillon du phonographe, haletant, suffoquant, à vous briser le cœur.
J’ai posé les feuillets. Une sourde angoisse infusant tout mon être, j’appréhendais la lecture des derniers paragraphes. Je pressentais la suite, tentant de conjurer la funeste, l’impensable prémonition. Ce ne pouvait être.
   Et ce fut, pourtant, lorsque mes yeux parcoururent les phrases écrites à l’encre bleue que des larmes avaient lessivée, presque. Le cinquième jour après l’entrevue, la mère, à grands renforts de hurlements de bête blessée, avait réussi, non sans mal, à rassembler la population de Saint-Jean. Tous étaient de cette partie de chasse à l’enfant, le Maire, le curé, le pasteur, les paysans, et même -ils en étaient tous stupéfaits- ce vieux cinglé de Jacob, dont nul ne savait qu’il était pour le fugitif un mentor, un maître, qu’il était l’hôte compatissant, l’homme de la maison des Aspres où « peau de serpent » se lovait, tel un chat, quand les petites haines du quotidien l’avaient accablé, une fois de plus jusqu’à la fois de trop, inéluctable.
   La petite troupe, conduite par le garde - on appelait ainsi le garde-champêtre - avait battu et rebattu les chemins de traverse, les champs et les vignes, le bois de pins, là-haut, où l’on savait qu’en été l’adolescent avait délimité une illusoire contrée où ne régnaient que bienveillance et tolérance, où les arbres, généreux, se penchaient pour écouter sa lancinante plainte, où, allongé sur la mousse, à leurs pieds, il jouait entre ses doigts avec la lumière, où l’oiseau de passage lui chantait un joyeux refrain pour qu’enfin, il sourie.
   Oh, Chaumard Clément n’était pas de ceux que la méchanceté anime. S’il était victime des vilénies infligées par des humains qui n’en avaient que le nom, il était la bonté faite homme. C’est par bonté, sans mesurer les effets de son larcin, qu’il avait agi, pensant préserver notre amour.
 Les recherches, jusqu’aux eaux de la Dourbie, apaisées en cette saison, ne donnèrent aucun résultat. Et l'on renonça.
   Le sixième jour, Jean-Paul Raynal, le promis de ma sœur Madeleine, reprit son travail d’homme-à-tout-faire de la municipalité. Remontant le chemin où Delmas, chaque jour que qui l’on veut fait – le diable, parfois – menait son troupeau, il vit que la porte de la remise dans laquelle on gare le corbillard du village était à demi ouverte. Comme il était de son devoir, il voulut s’assurer que rien d’anormal ne s’était produit. C’est lui qui découvrit l’inimaginable : Clément Chaumard était là. Il était monté sur le fourgon mortuaire, avait enroulé autour d’une poutre l’une des cordes dont se sert le fossoyeur pour descendre les cercueils et s’était pendu avec méthode, certain de ne pas être dérangé en ce lieu où personne ne vient à s’aventurer, quand tous, au village, vivent de leur belle vie.
   Mon atroce pressentiment se confirmait. Je m’assis sur le petit lit où je me recroquevillai, incapable de pleurer, de penser, d’être. Les sanglots ne vinrent que plus tard, soudain irrépressibles, convulsifs. Magali, jaillissant de la chambre voisine, ne put m’approcher. J’aurais frappé violemment quiconque aurait voulu s’apitoyer, tenté de partager ma douleur. Je haïssais la compassion, je me haïssais, je haïssais Jules et tout l’amour du monde.
 (À suivre)    ©  Louis Arjaillès - Gay Cultes 2022-2023
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