Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mercredi 31 octobre 2018

Le regard de Guy Gilles


Ce sont deux photos de Guy Gilles (1938-1996), cinéaste "maudit" qui ne connut jamais le succès (à l'exception de Le clair de terre en 1970) mais auquel beaucoup rendent un véritable culte. Il réalisa en 1974 un documentaire sur Jean Genet, Saint, poète et martyr, dont la première projection fut perturbée par des fachos qui frappèrent le cinéaste.
Guy Gilles eut une liaison avec Jeanne Moreau, et mourut du Sida.
Les deux photos ici, permettent d'apprécier, à mon sens, la qualité du regard qu'il porta sur les garçons.
La caméra du Pan coupé, dans le court extrait ci-dessous caresse Patrick Jouané, qui jouera dans tous les films de Guy Gilles




Raffinement


Allons, reconnaissons-le :
noires ou grises (ça va avec tout) avec des chaussures noires,
marron ou vert foncé avec des chaussures bordeaux, noisette ou acajou,
et basta cosi : ici s'arrête l'imagination masculine en la matière !
J'en possède néanmoins dans mes tiroirs des "rouge-Fillon" que je n'ai chaussées qu'une fois où j'arborai une cravate rouge, des "bayadère" plus fantaisie, et une paire, achetée à Rome, constellée de discrets 69, qui a beaucoup amusé l'un de mes visiteurs.

mardi 30 octobre 2018

Elio lit au lit


Rome, années 60



Pier Paolo Pasolini eût sans nul doute apprécié de disputer quelque partie de foot avec les ragazzi ci-dessus.
Ces images de Pathé British de 1967 nous mènent du Lido d'Ostie aux terrasses du Trastevere sans commentaire superflu. Les Romains, ici, sont égaux à eux-mêmes, des "riches", qui, au début peuvent s'offrir le restaurant sur la plage au "populo" du Trastevere, quand ce quartier n'avait pas encore subi les invasions touristiques.

Si vous avez envie de découvrir une Rome moins "éternelle" que celle des dépliants touristiques, de faire une retour en arrière sur ce qu'elle était au sortir de la seconde guerre mondiale, je ne saurais trop vous conseiller le très beau film de Luciano Emmer Dimanche d'août, tendre chronique de la seule journée de repos accordée, à l'époque, aux Romains, lesquels mettaient le cap sur les plages dans un joyeux désordre.
C'est l'un des premiers films de Mastroianni, et vous y découvrirez peut-être le charmant Massimo Serato, qui donna un fils à l'immense actrice Anna Magnani.



Extrait :



L'avenant Cellino "Luca" Serato, fils de Massimo, et l'éternelle Mamma Roma

lundi 29 octobre 2018

L'extrême droite, ça n'existe pas


"Nous ne sommes pas d'extrême droite, ce sont les journalistes qui nous désignent ainsi dans un sens péjoratif."
C'est peu ou prou ce que disait à la radio un maire de secteur marseillais ce matin, que l'on interrogeait sur l'arrivée de l'extrême droite (je t'emmerde) au pouvoir au Brésil.
Le type dédouanait dans la foulée les nervis de "Génération identitaire" qui se sont récemment illustrés en saccageant les locaux de SOS Méditerranée (l'Aquarius, c'est eux) dans la ville de la "bonne mère" : "oh, ce sont des jeunes, et les jeunes c'est toujours un peu vif, agité, sanguin !" résumerai-je. En Italie, (Benito) Salvini n'est pas d'extrême droite pas plus que ne l'est, chez nous, une Marion Maréchal-Le Pen, que je nommerai toujours ainsi pour rappeler l'adage "les chiens ne font pas des chats".
Bref, si l'on en croit les tenants de l'extrême droite (je te conchie), l'extrême droite, ça n'existe pas.
Au Brésil, encore moins ?

Oblique


C'est dans la poche

Via Simone Righi

Automnal


Già mi parla l’autunno. Al davanzale
buio, tacendo, ascolto i miei pensieri
piegarsi sotto il vento occidentale
che scroscia sulle foglie dei miei neri
alberi solo vivi nella notte.
Poi mi chiudo nel letto. E mi saluta
il canto di un ragazzo che la notte,
immite, alleva : la vita non muta.



L’automne me parle déjà. À la fenêtre
sombre j’écoute dans le silence mes pensées
fléchir sous le vent d’ouest
qui ruisselle sur les feuilles de mes arbres
noires présences seules vivantes dans la nuit.
Puis je m’enferme dans mon lit. Salué
par le chant d’un garçon que la nuit,
violente, amplifie : la vie ne change pas.

 Sandro Penna (in Poesie - Traduction française Dominique Fernandez)

C'est lundi !


Passez une bonne semaine !

dimanche 28 octobre 2018

Très orageux


Art de vivre dominical (II)


Je me souviens

qu'en septembre, un ami m'a 
offert le livre de John Perry
intitulé La procrastination, et
sous-titré Pourquoi faire aujourd'hui
ce que l'on pourrait remettre à demain ?
(Editions autrement)
Il faudra bien que je l'ouvre un jour.






Johan van der Keuken, 1960


Boulevard Saint Martin,

je suis passé par là maintes fois.
Le cinéma n'existe plus, qui connut une fin de vie 
en baisodrome gay, je crois bien, et le bar, 
à droite, ne vend plus de tabac. 
Mais l'on y sert encore à boire.
Le salon de coiffure a disparu, dont subsiste pourtant, après tant d'années, l'enseigne de lettres noires sur un marbre décati.
La photo, non "sourcée", doit dater du début des années soixante.







Bonheur du soir

J'ai rédigé ce billet au son de ce disque marqué du sceau de la RTF (!), que j' ai déniché dans un vide-grenier. C'est une merveille absolue dont la radiodiffusion télévision française a pris le plus grand soin : juste quelques craquements. Dont le mien.




Dormir une heure de plus ?

Quelle blague : hier, en cours de soirée, j'ai reculé tous mes compteurs de temps d'une heure, pour me coucher finalement comme à l'accoutumée.
Et je vais me sentir mal à l'aise 
pendant deux ou trois jours.
Ce devrait être le dernier 
changement d'heure, paraît-il.
Pas trop tôt.






Ce garçon 

semble plongé dans des abîmes de réflexion.
Ou peut-être pense-t-il à la meilleure
manière de procrastiner. 

Bon 
dimanche !

La dernière folie...

des hommes-à-barbe
en costume slim-fit
vue par Alfred H. :


vendredi 26 octobre 2018

jeudi 25 octobre 2018

Sans artifice


On pourra comparer avec la photographie
insérée lundi dernier sous le titre Arts décoratifs.
En ce qui me concerne, voilà qui me conforte dans mon aversion pour les corps peints.

Tendre

Gador & Rob Wright dans Job Site (1984)

mardi 23 octobre 2018

Danois

Lasse Jensen, comédien et modèle danois

"Girl" : double révélation



Victor Polster, l'inoubliable Lara de Girl

Un réalisateur de 26 ans récompensé par la Caméra d'Or et son acteur de 16 ans par le prix d'interprétation "Un certain regard" : rarement lauriers remportés à Cannes n'auront été si mérités.
Victor Polster, désormais inoubliable Lara, a la lucidité de reconnaître qu'il lui sera difficile de trouver un rôle de même niveau, tant, avant lui, les interprètes de Jésus Christ, de Napoléon ou de Mozart dans des films marquants de l'histoire du cinéma, eurent bien du mal à survivre artistiquement à leur personnage.
Victor Polster  est danseur. C'est ainsi qu'il veut être considéré. Mais sait-on jamais...
Quant à Lukas Dhont, le cinéaste, une belle carrière s'ouvre à lui.

Victor avec son réalisateur Lukas Dhont

Oubliettes



Une fausse manœuvre a envoyé en cul-de-basse-fosse les commentaires relevés hier matin ; dont ceux d'un amusant lecteur adepte de l'almanach Vermot*, ouvrage annuel qui fut, autrefois, si cher à mon arrière grand-mère.
Cet hilarant commentateur voudra bien m'excuser pour cette bévue ainsi que mes lecteurs, privés, ce (mal)faisant de cette prose essentielle.
Par-dessus mon épaule, on me souffle qu'il ne peut s'agir que d'un acte manqué.
Mauvais esprit, va !



* Pour donner aux néophytes une idée de l'humour "almanach Vermot", on rappellera que c'est dans cet ouvrage que l'on put lire pour la première fois la fameuse blague d'anthologie "Comment vas-tu... yau de poêle ?".
Ce n'est pas peu.


Un peu d'Italie (21)

Rives du Tibre en septembre 2016, Rome - Silvano Mangana

dimanche 21 octobre 2018

... se ramassent à la pelle, vraiment ?


Bon dimanche !

Cadeau : oh oui vraiment, c'en est un !



Ces pages musicales sont parmi les plus belles que je connaisse.
C'est le mouvement lent (Andante cantabile ma pero con moto) du Trio avec piano n°7 "à l'Archiduc" de Beethoven, dédié à l'archiduc Rodolphe de Hasbourg qui fut l'un des principaux mécènes du compositeur, mais aussi son élève et ami.
Quand il écrivit cette œuvre, son plus célèbre trio, le génial (là, oui !) musicien assistait, impuissant, à l'évolution de sa surdité. Lorsque le trio fut créé en public par le Maître lui-même, le mal était presque total. 
J'aime beaucoup la version ci-dessus (Daniel Barenboim, piano, Pinchas Zukerman, violon, et Jacqueline du Pré, violoncelle), à la fois sereine et douloureuse ; j'aime aussi qu'on l'ait illustrée avec la photo d'un vieux fauteuil fatigué.
Installez-vous confortablement, fermez les yeux, écoutez, partageons.

© Beethoven-Haus Bonn

Tout simple


Blogue toujours, tu m'intéresses


samedi 20 octobre 2018

En écoutant Gustav Mahler

Garçon à Genève par Pavel Simkin

Ivo, Pogo, Ivo Pogorelich a soixante ans aujourd'hui



L'immense pianiste né à Belgrade le 20 octobre 1958 a gravé cet enregistrement de la titanesque Sonate en si mineur de Franz Liszt en 1990.
Cette œuvre, l'un des sommets du répertoire pour piano, a été jouée et enregistrée par les plus grands. La version Pogorelich est sans doute la plus habitée, la plus visionnaire, la plus "lisztienne". Le pianiste, en effet, semble avoir suivi de près, en une première vie, la composition, entre 1852 et 1853, de cette sonate si peu conventionnelle où l'on trouvera à la fois des accents beethovéniens dernière manière et la préfiguration du renouveau musical post-romantisme, de Scriabine à, osons-le, Bartok. Bref, l’œuvre moderne par excellence, sous les doigts du plus iconoclaste des musiciens. Lequel, rien d'étonnant à cela, est également le grand interprète de Scriabine.

J'ai failli tout d'abord insérer une Mephisto Waltz hallucinée enregistrée salle Gaveau il y a quelques années, mais la qualité du son et de l'image étaient déplorables.
On ne dira jamais assez combien les enregistrements sauvages, au smartphone à présent, d'auditeurs soucieux de faire savoir qu'ils "y étaient", peuvent nuire au premier chef à l'artiste lui-même, outre qu'elles le privent de tous ses droits.

Fugitivement


Un peu d'Italie (19)

Spritz en solo bien accompagné - Torino, Caffè Stratta