Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
"La gravité est le plaisir des sots"
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)
dimanche 31 mai 2015
Le garçon de la Piazza del Popolo
Rome, Février 2012 - Silvano |
La table voisine.
Il doit avoir vingt-deux ans, pas plus.
Et pourtant, j'en suis sûr, il y a presque le même nombre d'années, oui, j'ai possédé ce corps-là.
Il ne s'agit nullement d'une exaspération du désir. Je viens, du reste, à peine d'entrer dans le casino ; je n'ai pas eu non plus le temps de beaucoup boire. Ce corps-là, moi, je l'ai connu.
Et que je ne me rappelle pas où – cela n'y change rien. Ah, voilà, maintenant qu'il s'est assis à la table voisine, je reconnais ses moindres gestes – et sous les vêtements,
je revois nus les membres bien-aimés.
Constantin Cavafy
J'avais pris cette photo (déjà publiée en 2012) depuis le Café Canova, là où se rencontraient autrefois Pier Paolo Pasolini, Alberto Moravia, et Federico Fellini, entre autres inoubliables figures.
Sous l'image, j'avais écrit le texte suivant :
Assis au Canova, je sursautai, à la grande surprise de mes convives.
Je leur dis que je photographiais la place, fort animée en ce mardi gras, mais c'est lui que j'immortalisai.
Ce n'était pas possible, ce ne pouvait être lui, surgi de mon passé ?
Et pourtant, mon appareil-photo moderne, numérique -par quel philtre
sorcier ?- me le restitua ainsi, telle une vieille photo d'autrefois,
issue d'un vieux Leica ou d'un Rolleiflex antédiluvien.
Élégant ragazzo, tu ne sauras jamais à quel point tu lui ressembles.
C'est le blogueur Another Country qui, me lisant, a pensé au beau texte de Cavafy.
Le touriste pressé ne le sait pas : à l'arrière du Canova, sous le Pincio, se trouve une terrasse pour converser tranquillement, échanger des mots tendres, bâtir des projets faramineux ; le soir, on peut y dîner "à la fraiche" :
Un vrai grand champion
Il faut toujours être gentil avec les anges.
C'était en 2014 à Roland Garros.Ce très grand joueur de tennis, honorant ici les obscurs ramasseurs de balles, donne ici tout son sens à l'expression "esprit sportif" ; un grand Monsieur.
Irrépressiblement
Ces images me parlent : comme moi, vous avez peut-être vécu cette situation.
Nota : j'insèrerai le clip dont elles sont extraites dès mercredi (merci à Gilbert, lecteur attentif).
Scène comique d'anthologie
L'essentiel de la trame du Corniaud de Gérard Oury (1964)se déroule en Italie : la photo d'Henri Decae met en valeur, notamment, les jardins de Tivoli et de la Villa d'Este : la scène nocturne, dans ce magnifique décor, est, elle aussi, un grand moment de cinéma burlesque.
Ci-dessus, le partenaire de Louis De Funès, Robert (Bobby) Duranton, catcheur et culturiste décédé en 2005, était notoirement gay : le sachant, la scène n'en a que plus de sel.
samedi 30 mai 2015
vendredi 29 mai 2015
Gay mais pas vraiment gai : "Nuits d'ivresse printanière", beau film méconnu
Synopsis :
La femme de Wang Ping le soupçonne d'infidélité. Elle engage Luo Haitao pour l'espionner et découvre l'amour que son mari porte à un homme. C'est avec lui que Luo Haitao et sa petite amie, se jettent à corps perdu dans une folle équipée amoureuse.
Attachant, le héros de "Nuit d'ivresse printanière", qui fait naître le désir chez les garçons incertains d'eux-même.
Malgré lui, ou par négligence, il sèmera le drame sur sa route.
Réduire cette histoire à "une folle équipée amoureuse" comme le fait le synopsis ci-dessus (Allo Ciné), c'est négliger les multiples thématiques de You Le, tourné à la dérobée en Chine peu démocratique.
On effet bien loin de l'agréable et finalement inoffensif Y tu mama tambien d'Alfonso Cuaron chroniqué il y a (déjà !) longtemps ici-même.
Il y a à la fois du Truffaut (dans la manière de filmer) et du Fassbinder dans ce beau film plus automnal que printanier.
La confusion des genres y règne qui dévaste Luo Haiatao, l'espion fasciné par l'objet de son enquête.
Ce n'est pas rien pour une femme, chinoise de surcroît, d'apprendre que son époux la trompe avec un garçon.
On en connaît (et même personnellement, chut !) en terres occidentales qui s'en accommodent (tant que c'est pas une nana !); là-bas, c'est différent car on touche à l'ultime tabou.
Le film de Lou Ye est hautement homosexuel, nous laissant stupéfaits qu'il ait pu être tourné.
Rien que pour cela, il mérite qu'on fasse l'effort de se le procurer (DVD France Télévisions), en acte quasiment politique.
Il nous laissera le goût amer de l'homosexualité "maudite" chère à une certaine littérature : que veux-tu, lecteur, nous sommes voués aux flammes de l'enfer et faut faire avec ça !
Il y a, au coeur de ces nuits, des étreintes entre garçons dont le cinéaste ne nous cache quasiment rien, dont une scène "sous la douche" d'une torride crudité.
On perçoit, cependant, que ces scènes ne sont pas placées ici pour allécher le chaland.
Elles crient : "je baise avec des hommes, j'aime ça, j'emmerde toutes les censures !"
Tout le film est un cri, d'ailleurs, beau film désespéré, beau film de liberté ou d'aspiration à la liberté.
A méditer.
Amours cachées en dictature rampante...
Première publication : 22 novembre 2010
Sous les toits de Paris
jeudi 28 mai 2015
Floralies
Colin Firth ose le jaillissement de couleurs.
C'est le bouquet !*
*Je n'ai pas très bien dormi, désolé.
mardi 26 mai 2015
Garçon nu rediffusé
J'avais déjà inséré cette photo (en 2011 ou 2012, je ne sais plus). En priver les lecteurs récents me fendait le cœur* ; alors, la revoici.
Il faudra que je pense à un "best of" de mes anges nus, cet été.
*Je suis né dans le sud de la France, l'auriez-vous compris ?
lundi 25 mai 2015
Le salut dans la Salute
Basilica Santa Maria della Salute, Venezia |
Pour m'aider à oublier une cruelle déception, tu m'as dit : on fera une photo sur les marches, identique à celle que tu dois remplacer ; j'adopterai la même pose, garderai mes lunettes de soleil, poserai mon sac à côté de moi, comme lui.
Lors de notre séjour à Venise, tu m'as rappelé la promesse et nous fîmes la photo.
Elle a chassé, dans mon salon, le mauvais souvenir de la précédente.
J'ai un ami, un fils, un disciple, qui sait panser mes blessures.
Cadeau : et cette vieille "canzone" dans ma tête...
C'est délicieux, d'une classe désarmante, d'une belle justesse, d'une vraie maîtrise vocale, et ce "look" des années 70 !
Vous l'aurez compris : j'aime, à en fondre de bonheur à chaque écoute.
dimanche 24 mai 2015
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