Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 27 février 2020

Court-vêtus, nous devisions gaiement

Vladimir Ivanov & Jamie Jewitt par Doug Inglish

"Je n'ai jamais voulu me cacher"


Chanson et film très appréciés dans la sphère LGBT transalpine.

Et pourtant, Liberato, sorte d'Elena Ferrante de la chanson italienne (nul n'a jamais vu ses traits, qu'il dissimule sous masque et capuche) reste un mystère pour la jeunesse de son pays que ses clips très cinématographiques ont émue ou galvanisée selon le sujet du moment.
Vous n'aurez pas grand mal à les voir sur le Tube, dont ceux qui, tournés à Capri comme un feuilleton, racontent des histoires d'amour qui finissent mal. Pour l'instant. 
Il est aisé de comprendre, en tout cas, pourquoi cet artiste napolitain, extrême, forcément, est devenu en peu de temps un véritable phénomène, porté aux nues, entre autres par Roberto Saviano, l'auteur du fulgurant Gomorra.

Ma, chi è ?

Merci à F. qui a suscité ce billet.


mardi 25 février 2020

J'ai failli oublier

qu'aujourd'hui, c'est 
Mardi Gras !


Mon canard

Photo Walter Jenkel
Nota 
W.Jenkel ne donne jamais le nom de ses modèles.
Si vous reconnaissez celui-ci, commentez, merci.
Si vous avez ses coordonnées, c'est encore mieux.

Rome : escaliers fliqués

La police romaine dans une tâche des plus enthousiasmantes.
Certes, l'attitude des touristes venus en masse photographier (on ne dit plus "visiter") la Ville Éternelle, est souvent, ici comme ailleurs, irrespectueuse, grossière, lourde de conséquences néfastes pour les lieux historiques que l'on restaure coûteusement, comme ce fut le cas, récemment, des escaliers de la place d'Espagne que l'on gravit pour accéder à Trinità dei Monti et, plus généralement, à la Villa Borghese. Il est vrai que le comportement des modernes vandales, ceux qui, par exemple, croient pouvoir casser la croûte au bord de la Barcaccacia, chef-d'oeuvre du Bernin quasiment détruit il y a peu par des supporteurs de foot embierrés, appelle les municipalités à prendre des mesures répressives.
Il est vrai aussi que le grand escalier, avant la restauration, logeait un magma humain qui imposait un véritable gymkhana à qui voulait l'emprunter conformément à sa destination initiale : monter à Monti.
Devant les flics romains dont la tâche enthousiasmante, sans aucun doute, consiste à dissuader les consommateurs de sandwiches de souiller les abords de la barque, et les fatigués de s'asseoir sur les fameuses marches, j'ai repensé au début du sublime navet de 1961 The roman spring of Mrs. Stone (Le visage du plaisir, titre français racoleur) d'après le roman de Tennessee Williams allègrement esquinté par un réal de seconde zone, mais dont le générique nous montre le fameux escalier où sont négligemment allongés des ragazzi dont on peut supputer qu'ils ne sont pas là dans le seul but de bayer aux corneilles. D'autant que le personnage principal, joué par Warren Beatty, est un gigolo qui séduit une actrice en fin de carrière qu'interprète Vivien Leigh. Les garçons de l'escalier figurent notamment sur l'affiche du film, et j'ai retrouvé une capture d'écran pour vous permettre d'apprécier que, de Tennessee, il reste finalement quelque chose.
Je suis donc farouchement pour que l'on rende les marches... aux seuls anges romains alanguis, tels ceux des illustrations ci-après.


On peut rêver de cette restauration-là...


lundi 24 février 2020

Carnavalesque

Izis Bidermanas, Carnaval de Nice, 1956

Magnifique, cette photo qui cadre ce bel adolescent au cœur d'une bataille de confettis. Le carnaval de Nice était une sortie obligée lorsque j'étais enfant (pas en 1956, non, perfides !) dont je me lassai rapidement, finissant pas détester cet étalage de complaisantes vulgarités, chars, bimbos, "grosses-têtes" de carton-pâte et fanfares assourdissantes.
Le carnaval de Venise* ressuscité il y a quelques années est, quant à lui, une manifestation destinée à relancer le tourisme dans la Sérénissime en période hivernale. 
Dans le romain Trastevere, jeudi dernier, un modeste "carnevale" faisait défiler les enfants des écoles modestement déguisés : c'était touchant de simplicité, visant à amuser ces tout-petits sous un soleil complice hors-saison. Distribution générale de gâteaux, applaudissements de la petite foule de spectateurs, petits yeux luisant de plaisir : c'est ça, le carnaval.

*Amputé de ses deux dernières journées en raison du Coronavirus Covid-19 qui rôde ces jours-ci dans l'Italie du Nord, dont, notamment, le Veneto. Venise n'est pas à la fête, ces temps-ci !



Ce que l'on peut déplorer...


en parcourant le Trastevere en février, c'est de n'y point croiser, comme sur cette photo printanière, de jeunes touristes en shorts.
Vacances d'hiver obligent, la langue française s'y fait entendre quasiment à chaque pas, au point qu'on préfère fuir vers le Testaccio, San Lorenzo, ou autre quartier moins touristique pour s'y frotter à la langue-musique.

C'est lundi, mes chéris !

Ce tendre garçon est Sidney Dunk

dimanche 23 février 2020

Trop courtes, ces vacances !


Imaginez cette situation : vous êtes sur le départ et découvrez le nouvel occupant de la chambre contiguë !
Bon 
dimanche !

Victoires de la musique : Alexandre Kantorow consacré !

Photo Christoph De Barry / Afp

J'avais écrit ici tout le bien que je pense d'Alexandre Kantorow, 23 ans, premier pianiste français à avoir remporté (Premier Prix et Médaille d'or) le prestigieux concours Tchaïkovski de Moscou en juin 2019.
J'ai vanté la sensibilité et la stupéfiante technique qui font de son disque intitulé À la russe un grand moment de piano solo, mais aussi la "mise à neuf" époustouflante des concertos 3,4, et 5 de Camille Saint-Saëns (avec, à la baguette, son papa Jean-Jacques) dont le dernier, dit L’Égyptien, restera dans les annales discographiques.
Aux Victoires de la musique classique, vendredi soir, le jeune pianiste a fait coup double, emportant celle du meilleur soliste instrumental et celle du meilleur enregistrement, pour les Saint-Saëns ci-dessus dont il faut louer également la qualité technique.
Hormis le fait qu'on nous donne à subir, chaque année, en guise d'indicatif et de "jingle", le sempiternel Boléro de Maurice Ravel, la soirée fut d'un très haut niveau, avec, notamment, la présence de la grande soprano Anna Netrebko qui reçut un ovation-debout plus que méritée pour l'attribution d'une Victoire d'honneur, à l'instar de celle qui sanctionna les vingt ans de carrière du vibrionnant Philippe Jarousky.
Quant à Kantorow (!), n'hésitez pas à enrichir votre discothèque de ces deux trésors :


En cadeau-bonus, 
une étude de Chopin, la 8 de l'opus 10 :
on enlève !

À tomber... de honte !

Voici ce que découvre un Silvano rentrant de Rome un vendredi soir, non sans avoir fait provision de "pecorino romano" et de "guanciale" !
J'ai suffisamment dénoncé ici l'hérésie et n'y reviendrai pas.
Pour celles et ceux auxquels mes indignations carbonaresques ont échappé, Konbini food les partage en tous points ici, sous le titre (à cliquer) Non, Stéphane Plaza, tu n'es pas le "président des carbonaras" (le "s" final est offert gracieusement par le publicitaire).

mardi 18 février 2020

Anges : provision hebdomadaire !

M'absentant cette semaine,
je vous offre cette nuée d'anges :









De haut en bas :
1 Louis Göckenjan (photographe Hadar Pitchon)
2 Noah Brown par Igor Pjörrt
3 Georgy Galaeev
4 (?) PhotoToyin Ibidapo
5 Jalen Cuello par Gabe Araujo
6 Benjamin Dunphey (photo ?)

La mort, quelle garce !


Graeme Allwright est mort.
Chanson de lycée, chanson de juke-box, chanson inoubliable.

lundi 17 février 2020

Langue langue*

Photo Garrett Naccarato
* Comme on sait, j'adore le piano.

Impressions d'hiver ; diverses, aussi

J. par mr.finkFlickr. 

SPQR


Étrange mois de février encore balbutiant, où les vacances scolaires ont fait le vide dans le quartier : il faut dire que ma rue est bordée d'un lycée professionnel, d'une école élémentaire, et d'une maternelle, tout ceci favorisant, en temps ordinaires, une joyeuse - ou vociférante, dans l'un des cas -  animation qui justifie les double-vitrages du salon-bureau-salle à manger où je passe le plus clair (j'habite en hauteur) de mon temps quand je ne suis pas dans mes locaux professionnels.
C'est ouaté comme s'il avait neigé, comme dans les anciens mois de février où il neigeait, avant que tout ne se réchauffe, et plus vite que prévu, comme on peut le constater.
Mon dernier séjour à Rome - vous savez, la ville où tous les Parisiens rêvent d'habiter ! - m'a laissé en mémoire des trottoirs verglacés, et une neige devenue bouillasse ; un Paris d'après flocons, quoi.
Cette année, il y fera beau et presque chaud, selon la météo : une tenue tee-shirt-chemise-veste suffira dans la journée pour battre le pavé, à laquelle j'ajouterai un pull léger de bonne confection pour les soirées grappa dans mes ombres rousses d'observation (les initiés sauront) où l'on a inscrit à la carte une salade "Pasolini". 
C'est cette semaine.
La dernière fois, pérégrinant, j'avisai un hôtel dans le Trastevere où, sans mettre à jour mes intentions, j'ai envoyé des amis aoûtiens en repérages l'été dernier : bien m'en a pris, le test s'avérant plus que positif. Les tarifs n'ayant rien à voir avec ceux pratiqués en pleine saison, je flaire la bonne affaire.
Pas de programme établi, puisque Rome n'a plus aucun secret pour moi. Je plaisante, bien sûr : qui peut le prétendre, même après cent séjours ?
Peut-être finirai-je par voir un pape, cette fois ?

Ce Julien Green, quel gros pédé !


J'ai commencé la lecture du pavé (1376 pages pour ce premier tome !) : le Journal intégral de Julien Green, que la commère Peyrefitte (Roger, pas Alain, le ministre abhorré de De Gaulle) avait "outé", comme on dit au jour d'aujourd'hui (parce qu'on dit aussi "au jour d'aujourd'hui, si !).
C'est très intéressant : on apprend plein de choses sur les contemporains de l'écrivain franco-américain, qui fréquenta tous les gens de lettre du siècle dernier, étant donnée sa notoriété qui n'était pas des moindres, son entregent et, le journal étant de ceux que l'on dit intimes, son entrejambes, lequel ne chôma guère, à une époque où l'on draguait dans les bus, en faisant du lèche-vitrines avant de passer à d'autres plaisirs des papilles... bref, bien avant qu'on programme ses coups ou ses amours par l'entremise des "applis" pour smartphones, c'étaient des pérégrinations dans Paris que l'écrivain appelait à juste titre "aventures", car cette quête, effrénée en ce qui le concernait, relevait de la chasse aux trésors ; et quel trésors leva-t-il si l'on en croit !
Je suis pour l'heure au cœur de ses années 30, où l'auteur confie à ce confessionnal (il était hyper-catho !) tous les plaisirs auxquels il s'adonnait, et ce avec force détails, au point que j'en suffoque, moi qui eus tant de scrupules quand je couchai (!) sur le papier virtuel les scènes érotiques de mon roman : mais de nos jours, où le pilori est de retour, on peut imaginer Green tenant blog et se retrouvant à la merci de la vindicte populaire, et enfin lynché à mort sous les vivats de la foule déchaînée.
Ce journal, outre qu'il est bien écrit, est suffisamment bandant pour faire couler beaucoup de sperme, mais dans le secret des chambres d'ados qui s'aventureraient - tiens, encore et heureusement l'aventure ! - à le lire sous la couette à la lueur de la torche de leur smartphone, comme nous le fîmes des Amitiés particulières, lesquelles étaient beaucoup moins évocatrices, un simple baiser sur la bouche suffisant à faire naître, entre les draps, ce que je nommerai pudiquement... des flots d'exaltation !
C'est bien rigolo, et, de page en page, entre deux rencontres avec Gide, Cocteau, et autres éminents pédés de l'époque, on est pris à témoins de joutes agréables avec des jeunes gens peu farouches, ce qui permet de mesurer à quel point notre époque, si elle a ses avantages, est tout de même celle d'un gigantesque pas en arrière en matière de mœurs, qui "permet" des avancées sociétales de mes deux, genre "ouais, c'est cool, now on peut se marier" juste avant de se faire casser la gueule au coin de la rue parce qu'on a tenu un mec par la main.
Bref, vu qu'il n'est pas l'oeuvre du premier écrivaillon venu, et que ça nous révèle beaucoup de choses sur le temps passé et, finalement, le temps présent, ce bouquin dont je viens d'entreprendre l'escalade par la face nord, me semble indispensable à tout vieux nostalgique et, surtout, à tout jeune mec doté d'une qualité essentielle : la curiosité.

Une vision trop fugitive


J'ai souvent dénoncé ici la négligence vestimentaire qui fait l'ordinaire - c'est le cas de l'écrire - de nos concitoyens, jeunes et moins jeunes. J'avais relevé l'extrême élégance des Milanais de tous âges lors de mon dernier séjour dans la cité des Sforza (ou du risotto, c'est selon).
J'y notai que, même si l'on y croisait des modèles professionnels vêtus haute-couture, le quidam mettait un soin particulier à sa mise, sans pour cela se ruiner en marques de luxe (quoique...), mais qu'une tenue en prêt-à-porter choisie avec goût indiquait un respect de soi et des autres qui le distinguait du touriste de base, français notamment.
Arpentant l'autre après-midi la rue commerçante de mon quartier, j'avisai un jeune mec de seize ou dix-sept ans y cheminant au bras d'une jolie maman, un garçon pas plus beau qu'un autre, peut-être, mais vêtu de telle façon que j'en restai interdit : habillé "jeune", certes, mais avec recherche, et coiffé d'un feutre d'un coloris parfaitement assorti à sa tenue du moment.
Ça ne laisse pas de surprendre en ces temps uniformes, d'autant que, personnellement, je n'ai pas "une tête à chapeau" comme on dit.
Pour cette allure qui le sublimait, j'eus envie de dire merci à ce garçon.

De la tête aux pieds, tant qu'à faire.

Vie violente


Sur l'affaire Griveaux, pour lequel je n'avais nulle intention de voter, au demeurant, c'est, en quelques mots, Raphaël Glucksmann qui, dans fesses book, traduit le mieux ma pensée.
Je le cite donc : " Peu importe ce qu’on pense de Benjamin Griveaux, cette histoire est profondément dégueulasse, et inquiétante pour la suite. On s’en fiche de la vie sexuelle (totalement légale) de nos adversaires, on doit combattre sur le terrain des idées et des projets.
La politique, cela ne doit pas, cela ne peut pas être ça. Ressaisissons-nous collectivement ou nous allons tous nous noyer dans la fange. "

Si vous commentez*, merci de citer le paragraphe de référence.
Détendons-nous un peu, après tout ça, avec ce long jeune homme nommé Joland Novaj.


* Je m'efforcerai de publier les commentaires pendant mon court séjour romain, mais ne vous impatientez pas si j'ai quelque retard.


   

Sais-tu que c'est lundi, mon chéri ?


dimanche 16 février 2020

Phillip vous souhaite...

un
bon
dimanche !

Phillip Mayberry (photo Ken Jones)

Tiseure : et demain lundi, du sexe texte !

Cadeau : musique apaisante

Très belle transcription d'Arcadi Volodos (qui l'interprète) de la mélodie Damunt de tu, només les flors (Au-dessus de toi, seules les fleurs...) du grand compositeur catalan Federico Mompou.
Par ces temps qui suintent la haine, puisse cette eau fraîche et pure vous faire passer un moment musical apaisant.

1+1=1

Bruce Weber

samedi 15 février 2020

Chaude féchione

Chaude et très gay, la série de photos réalisée par Kito Muñoz et Luca Guarini pour L'Officiel Homme Italia.
Je n'ai pas le nom de tous les modèles, mais je sais seulement que celui qui se fait dépouiller (voire plus ? Fantasmons !) se nomme Jesu (ben, tiens !) Moreno.





Images qui bougent si on appuie sur la grosse flèche blanche.

(En cliquant quelque part - donnez-vous un peu de mal, que diable ! -
dans le texte, là-haut, on accède au très joli portfolio.)

Chat, c'est la vie !


vendredi 14 février 2020