Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
"La gravité est le plaisir des sots"
jeudi 18 août 2022
Qu'est-ce qu'une bonne chanson* (et une belle vidéo) ?
Silvano in Paris
Prenant un verre l'autre après-midi Place de Valois, je fus intrigué par la succession de touristes prenant en photo cet immeuble. Mon compagnon de table, un tantinet midinette, me dit : "Mais comment, tu connais pas ? C'est l'immeuble où bosse l'héroïne d'Emily in Paris, la série "culte" ! - aujourd'hui, tout est culte, sauf la culture - de Netflix. J'avouai mon ignorance, puis, menant l'enquête, j'ai découvert que l'Office du Tourisme parisien avait créé un parcours* pour les aficionados (aficionadas, plutôt) de cette saga qui fait vibrer, paraît-il, les instagrameuses du monde entier. N'écoutant que ma témérité, j'ai regardé quelques épisodes (une vingtaine, pas plus !) de cette merveilleuse série, où, entre deux panoramiques "carte postale", les parigots en prennent pour leur grade - ah, ma surprise de voir cette boulangère acariâtre jouée par l'une de mes amies ! -, mais, néanmoins, où les représentants du sexe mâle bleu-blanc-rouge sont "very exciting" et assurent vachement au lit. On se cultive tous les jours.
* Toi aussi, vis le Paris d'Emily : clic
Merci qui ?
mercredi 17 août 2022
Avec le sourire, c'est mieux
La photo du billet précédent, avec un Tom Holland contusionné, m'a causé quelques remords.
Soyons positifs.
Spiderman cherche de l'air
Les réseaux sociaux et leurs conséquences
L'acteur Tom Holland a annoncé qu'il avait désinstallé Instagram et Twitter afin de se concentrer sur sa santé mentale. « Je suis rattrapé et je tourne en spirale quand je lis des choses sur moi en ligne. Et finalement, c’est très préjudiciable à mon état mental. J’ai donc décidé de prendre du recul. Et de supprimer l’application ».Mystère de l'amour
Cette chanson de Sufjan Stevens berce Call me by your name.
Mystery of love épouse parfaitement, ici, les images extraites de l'émouvant Center of my world.
mardi 16 août 2022
lundi 15 août 2022
Mon amant de Saint-Jean | Chapitre II - Épisode 23 : Nathanaël
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Jusqu'à m'oublier moi-même. |
Lors de sa première journée au lycée de garçons de Montpellier, Claude Bertrand, le narrateur, a fait la connaissance d'Émile Boisselier, un beau camarade de classe ; lequel, apparemment, a les mêmes inclinations que lui. Le doute s'installe : Claude s'étonne de la soudaine admiration qu'il éprouve pour ce garçon, non dénuée d'arrière-pensées d'ordre peu orthodoxe. Rappelons qu'à Saint-Jean, son village de l'Aveyron, l'attend Jules, auquel il est lié par un pacte amoureux "à la vie, à la mort". À l'approche de son seizième anniversaire, Claude s'efforce de lutter contre une sensualité quelque peu débordante.
La
prestance, le soin qu'il apportait à son apparence
vestimentaire, la juste longueur, comme étudiée, de sa blonde chevelure, les quelques
centimètres carrés de son corps offerts, peut-être savamment, à ma juvénile
concupiscence, avaient eus pour conséquence d’exciter ce qu’il y avait de plus
masculin en moi. Était-ce la honte ou le désir de garder un secret des plus
intimes ou, plus sûrement, la crainte de sa réaction à la simple évocation
du nom de Boisselier, qui m’interdirent de mentionner cet épisode quand je rendis
compte de cette première journée à Marcel ? La nuit, je dus attendre
longtemps que le sommeil consente à venir m’apaiser. Je m’étais rendu à l’évidence
que tout au long de cette journée, ce diabolique voisinage m’avait fait oublier
Jules, Saint-Jean, mes parents, ma sœur et ma vie d’antan. Jusqu’à m’oublier
moi-même. Pour me distraire de pensées par trop lancinantes, j’allumai la
bougie qui permettait de désobscurcir ma chambre – on ne devait tourner l’interrupteur du
plafonnier qu’avec parcimonie – et tentai vainement de parcourir mon livre d’histoire.
Je m’endormis enfin à une heure avancée et présentai le lendemain à mes
convives du déjeuner la triste figure que je n’étais pas parvenu à défroisser.
Mélanie me demanda si j’avais encore lu toute la nuit : « Quand je
passe le balai dans votre chambre, Claude, je sais bien, à l’usure de la
bougie, si vous avez dormi comme on le doit ! ». Mon grand-oncle m’annonça
gaiement que nous fêterions mes seize ans dimanche au bord du Lez, où l’on
pouvait faire bombance et danser au bal musette. J’aurais dû être comblé,
car, avec sa permission, j’irais la veille au soir au cinéma, avec Marcel. Et André,
dont seule ma cousine connaissait l’existence.
Il ne faut pas tenter le
diable. Au lycée, ce jour-là, feignant
la distraction, je me suis débrouillé pour changer de place et m’installai au
fond de la salle. Tout au long de la semaine, « Émile- Olivier »,
à quatre rangs de ma table désormais, se retournait de temps à autre et me lançait à la dérobée des regards mouillés de dépit. Je retardais ma sortie de midi de
façon à ne pas le croiser à l’extérieur du bâtiment. Je m’efforçais d’être fier
de mon attitude. Mais j’avais le cœur au bord des larmes.
Le jeudi, je pris une collation de midi
au Peyrou avec mes deux amis montpelliérains. Fabre avait subtilisé chez son père
une bouteille d’un vin rouge capiteux que nous dégustâmes dans les timbales de
fer blanc qu’il avait apportées. Le breuvage fit son effet, qui me grisa en peu
de temps. J'avais décidé, ce jour-là, pour leur plus grande joie, de les marier en
un nom unique : « Dorénavant, quand je parlerai de vous deux ensemble, je vous
réunirai en un seul nom, Nathanaël ! » J’obtins aussitôt leur adhésion. Gide – encore lui ! – était politiquement des nôtres. Et pas seulement
politiquement. Je tins bon et me gardai bien de faire allusion aux accointances
« gidiennes » qui m’avaient rapproché du jeune Boisselier. Le lecteur
est désormais averti que, par la suite, le prénom Nathanaël sera toujours suivi d’un
pluriel. Car pluriels ils étaient. Et ne faisaient qu'un.
(À suivre)
© Louis Arjaillès - Gay Cultes 2022
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(...) le soin qu'il apportait à son apparence vestimentaire... |
dimanche 14 août 2022
Pretty de Pretto
C'est un gentil voisin avec lequel je converse de temps à autre.
L'autre soir, un jeune et joli copain "à garçons" attablé à l'air libre
d'une aire très libre de mon quartier
était tout chaviré de l'avoir vu passer.
Il a dit : "Je le trouve joli, de Pretto".
J'ai dit "oui, appelons-le Pretty de Pretto désormais".
Cette chanson me touche.
Je pense à mon père qui me voyait suivre une autre route que lui :
Jose de Barcelone
De plus, il n'a pas de barbe et il sait lire.
sera fidèle à son rendez-vous hebdomadaire
samedi 13 août 2022
Sempé ne dessinera plus. Il était musique.
Bien sûr, il y eut Le petit Nicolas que je suivais, enfant, avec assiduité.
Avant-hier, par une sombre prémonition, j'ai mis ce livre en évidence ; je trouvais qu'il méritait plus de visibilité. Je le recommande :
vendredi 12 août 2022
Les lecteurs de Gay Cultes s'impliquent
Sous le titre Cherche source, j'étais en quête de crédit pour une photo publiée vendredi dernier en noir et blanc. C'est Marius Magnus, lecteur des États-Unis, qui en a retrouvé la source. Il s'agit d'une photographie extraite de l'ouvrage Alpha Male du photographe Henning von Berg (Bruno Gmunder éditeur). Merci à ce Marius qui n'est pas marseillais.
Douche en (c)(g)roupes*
La photo ci-dessus semblerait provenir des YMCA ricains.
jeudi 11 août 2022
Durassien