Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mercredi 30 août 2017

La guerre sans boutons

On trouve des images stupéfiantes sur la Toile.
Souvent, hélas, elles ne sont ni expliquées, ni créditées.
Ainsi cette série d'images, dont on aimerait bien savoir à
quel événement elle se réfère.
Ceci posé, on peut aussi laisser libre cours à l'imagination
et réinventer la situation.
Allez, amusez-vous et donnez votre explication !

José Luis -3-

Jose Luis Lucero par Jade Danielle Smith

- Je suis sur Saint Raph', lol

C'est une carte postale envoyée de St Raphaël  par Pablo Picasso à Jean Cocteau en 1919.
On n'ose imaginer la valeur actuelle de l'objet.
Cela me pose un problème de taille : j'ai beau me tournebouler la cervelle, je ne parviens pas à déterminer duquel de mes contemporains j'aimerais recevoir une carte de ce genre...
Et c'est désespérant.


Charmeur

Jean-Jules-Antoine LECOMTE du NOUŸ : Le charmeur (1873)

mardi 29 août 2017

Le secret derrière la porte


José Luis -2-

Jose Luis Lucero par Jade Danielle Smith

Alberto, né en Trastevere

Rome voue un véritable culte à l'immense acteur Alberto Sordi.
Au point de lui avoir dédié la très belle galerie de la Via del Corso.
La maison où il naquit, dans le Trastevere a subi la pioche des démolisseurs, mais une plaque a été posée en face, en gage de dévotion.



Dans cette scène inoubliable de Une vie difficile, de Dino Risi, le couple vedette du film est convié à dîner chez des royalistes, le soir-même où, par leur vote, les italiens abolissent la monarchie. C'est une aubaine : ils sont fauchés et littéralement affamés !
À la radio, on annonce les résultats du référendum.
Silvio (Sordi), notre anti-héros, ne peut cacher sa fibre... républicaine :


Énorme !

Coquinou, va !


lundi 28 août 2017

Yul Brynner intégral

Photos de George Platt Lynes (1942)

Ces photos datent de l'époque où Yul Brynner s'installa aux USA, en provenance de Paris, 
où il fréquenta notamment Jean Cocteau.
On ne manquera pas d'être intrigué : pourquoi ces photos de nu pour un photographe spécialisé dans l’homo-érotisme ?
L'acteur au crâne rasé (qui n'était pas chauve) tourna son premier film 7 ans après cette séance de pose.
Il se maria quatre fois et eut cinq enfants, mais aucun avec Marlène Dietrich avec laquelle il eut un liaison.


José Luis

Jose Luis Lucero par Jade Danielle Smith

120 battements de cœur

Tout a déjà été dit ou écrit sur le film de Robin Campillo 120 battements par minute.
Je n'en rajouterai pas, car il y a des émotions difficiles à partager, et il y avait, j'en suis sûr, des dizaines de gorges nouées dans la salle (pleine, ça rassure).
J'aime bien le titre de la chronique de Thomas Sotinel dans Le Monde du 22 août : "une contagion de la colère, de l’amour et du partage".
Car oui, le film est aussi (et surtout ?) un film sur l'amour : un bel amour, un véritable amour.

Sean (Nahuel Perez Biscayart) et Nathan (Arnaud Valois) : un véritable amour.

À la nuit tombée

Photo Deborah Drexler
Photo très "rebloguée" ces temps-ci, et notamment par notre fidèle Palomar.
La photographe a su saisir un moment de grâce dans un superbe noir et blanc très "argentique".
On peut voir ses travaux ici : clic

dimanche 27 août 2017

Orest(e), un demi-dieu


Orest Daszo est un "modèle" américain des années cinquante qui posait pour ces revues prétendument sportives qui s'adressaient essentiellement à un public gay.
Les photos sont de Danny Fitzgerald, lequel, avec son partenaire Richard Bennett, les publia sous le pseudonyme Les demi-dieux.


Je veux bien...

relire
Thomas
Mann
avec vous.
Bon dimanche !

Cadeau(x) : Dolce tormento



Un lecteur (de hasard, sans doute) commentant un billet de 2011 (!) où j'offrais (oui, c'est ma rubrique Cadeau, vous savez ?!) cette sublime mélodie de Monteverdi en version féminine, me donne gentiment liens vers trois autres versions.
Dont celle, ci-dessus, qui a ma préférence.
On est loin, ici, des "prouesses" vocales d'un Jaroussky ou d'un Villazon dans la même aria : Marco Beasley la chante dans toute sa simplicité, sans effets inutiles, rendant justice à l'épure "monteverdienne", faisant entendre le texte dans sa douloureuse limpidité.

Traduction :

... ni joie ni paix ne descendront sur moi.
Le tourment de mon cœur
est si doux
que je vis comblé
pour une cruelle beauté

Dans le ciel de beauté
la cruauté peut bien augmenter
et la pitié manquer,
tel un écueil,
ma fidélité se maintiendra
dans l'océan d'orgueil

Le fallacieux espoir
peut bien me revenir
ni joie ni paix
ne descendront sur moi

Et la cruelle que j'adore
peut bien me refuser
un juste réconfort,
ma fidélité vivra
entre douleur infinie
et espoir trahi.

Je ne trouve de repos
ni dans le feu, ni dans le gel ;
je connaîtrai le repos
au port du ciel

Si une flèche acerbe
m'a frappé au cœur
d'un coup mortel
je changerai mon sort
et soignerai mon cœur
avec le trait de la mort

La version de  Raquel Andueza avec Jesús Fernández Baena (guitare) : 




Le baba, c'est cool !



Avec mes plus vifs remerciements à Stanislas Leszczynski, Duc de Lorraine et Roi de Pologne. La recette du baba-au-rhum lui vint à l'esprit alors que son pâtissier s'affairait à la réalisation d'un vulgaire (et lourd) kouglof.
Il donna à son invention le nom d'Ali Baba.
J'ai le souvenir d'un baba à la crème de limoncello, dégusté à Naples (qui se proclame capitale du baba, si !) dégusté en compagnie de deux acolytes émerveillés.  

Photos :  le baba de chez Stohrer à Paris (2è) qui fait référence.




samedi 26 août 2017

Au choix


J'aime le blanc

Sean Ford (merci à "tequila sunrise" pour le crédit.)



Dans peu de temps,
on ne pourra plus en porter.
Je profite de la saison idoine
pour m'habiller de blanc.
Certes, je n'ai pas le physique
de rêve de ce modèle, mais je
me sens plus avenant ainsi vêtu.
Je mets tout de même une chemise.
C'était ma rubrique frivolités.
 Que j'ai failli intituler :
immaculons-nous !

Crypto-gay ?

Harold Lloyd, à droite

jeudi 24 août 2017

Un œil vers l'infini

Et l'autre ?

Une bibliothèque bien garnie

Il suffit de trois fois rien
pour mettre en valeur une
banale bibliothèque de fabriquant suédois.

"If" (Lindsay Anderson 1968) : quand l'amour cogne si fort...



Dans le grenier de Gay Cultes subsiste un billet que j'avais consacré à ce film : clic
Évidemment, cette scène n'aura pas manqué d'émouvoir  ceux d'entre vous qui ont vu (ou revu) le film sur Arte lundi dernier.
J'ai préféré cette version anglaise sous-titrée en Espagnol à l'autre, doublée en Français, qui en amoindrit le sens, en dénature l'esprit.

Amûr tujurs


mercredi 23 août 2017

Siciliano

Herbert List, Sicile 1949

Guerriers

Le film de Robin Campillo*, très attendu, sort aujourd'hui en France.
Quand je suis arrivé à Paris, en 91, c'était l'hécatombe (des amis me disaient qu'ils avaient pris abonnement au Père Lachaise !).
Les activistes (dans le  vrai sens du terme) d'Act Up furent traités tour à tour de fascistes et de gauchistes.
Leur action a eu un impact indéniable, avec le recul, sur l'évolution des mentalités au regard du fléau.
La réalisation d'un film sur le sujet, avec la "fiction" pour parti-pris, est une bonne idée, selon moi. Certains objecteront qu'un documentaire de long métrage eût été préférable : encore faut-il disposer de la matière, à savoir de traces filmées de cette incroyable aventure.
Je vous donnerai mon humble avis dès que je l'aurai vu.
Humble, parce que j'ai échappé à la maladie qui a décimé toute une population de gens heureux, libres, qui se croyaient invincibles. Plutôt "spécialisé" dans les relations hors-milieu, lassé, dès la période, de la vie nocturne, et non adepte des rencontres sans lendemain, je n'ai pas contracté le terrible virus. Humble, parce que, de ce fait, je ne suis pas le mieux placé pour en parler, et encore moins pour juger.

Robin Campillo est le réalisateur du formidable Eastern Boys (2013) diffusé ce soir sur Arte.

Un beau garçon triste

Niks Gerbasevskis

C'est un Premier Ministre

" Bonne Fierté Montréal! 🏳️‍🌈Happy Pride Montreal! "
Justin Trudeau (journal Facebook)

Respire !


mardi 22 août 2017

Parfois il faut...

Photo Ph. Clifford Prince King (majestueux)
regarder
plus haut.

Oui, une seconde...



j'apporte la serviette !

Cinema per tutti | Cinéma pour tous


J'ai fait cette photo l'an dernier à Palerme.
On trouve encore, en Sicile, des "petits métiers" qui permettent, peut-être, de joindre les deux bouts.
Dans ce cas précis, c'est une personne qui dispose d'un projecteur 16 mm et, sans doute, de quelques bobines, et propose des projections chez l'habitant pour anniversaires et autres fêtes de famille. À l'ère des cinémas-maison sophistiqués et de la Haute Définition, cet anachronisme m'est délicieux.
Il est précisé que le spectacle est "sonore".
Je me souviens des écriteaux "parlant Français", apposés sur les affiches de films, dans le hall des cinémas de mon enfance.
Je ne savais pas, alors, que je préfèrerais un jour les versions originales aux versions doublées.

Les clowns ont du génie

Je me souviens de mes rires et trépignements de joie.
Est un très grand artiste celui qui fait rire les enfants.
Merci à vous, Docteur Jerry !
Merci à vous, "Fufu" : vous allez bien vous amuser tous deux, là-haut.



Florilège (impressionnant) en musique :

lundi 21 août 2017

Chut !


Unrgence cinématographique

Ce soir lundi sur Arte.
Avec un Malcolm McDowell période Orange mécanique,
et des garçons sensibles mais rebelles en internat.

Malcom McDowell - If
Jusque là, tout va bien.

Indémodable

Photo Bruce Weber (et oui !)



À l'inter-saison qui se profile, la chemise en jean sera adaptée au climat.
Elle a une place légitime dans toute garde-robe qui se respecte : solide, quasiment infroissable, on la portera sur le pantalon (ça fait jeune, mais pas seulement).
Si vous en possédez plusieurs, libre à vous de la porter comme ce garçon, qui est si peu ridicule que c'en est agaçant.

La musique et la France : une relation en dents de scie

Au cours de la soirée musicale au Castel Meraccio de Bolzano/Bozen, je rencontrai Marco Mandolini (si !), premier violon de l'orchestre symphonique Haydn de Bolzano e Trento, orchestre de la région, donc, l'une des plus prestigieuses phalanges de la Péninsule.
Marco Mandolini est né au Québec de parents italiens, fut formé dans la "belle province" et retourna à ses racines pour jouer dans le prestigieux orchestre de la Scala de Milan, avant de rejoindre sa formation actuelle.
Marco Mandolini
Au cours de notre brève mais vivace conversation, nous nous livrâmes à une sorte d'état des lieux de la musique en nos contrées respectives. Je lui avais dit auparavant combien j'avais été émerveillé de l'excellente tenue du "petit" orchestre de cordes local qui occupait la scène ce soir là.
Il me dit que l'influence de l'Autriche et de l'Allemagne avait été déterminante en sa belle région, où tout était fait en matière d'éducation musicale, où, vous l'avez-vu dans mes carnets de voyage, la proximité, entre autres, de Salzbourg, fait qu'on y honore Mozart jusqu'à donner son nom à un café proche du théâtre communal, lequel, soit dit en passant, est un hideux cube de béton indigne des édifices avoisinants.
Ainsi, actuellement, à Bolzano, de jeunes musiciens sont en résidence jusqu'à la fin du mois, dont l'Orchestre Européen des Jeunes et le prestigieux Gustav Mahler Jugendorchester, dit GMJO.

Non, ce n'est pas un club de foot !
Jean-Yves Thibaudet
Si, chez nous, fleurissent les banderoles célébrant la tenue à Paris des jeux olympiques, ou l'intégration au Qatari-Saint-Germain d'un footballeur "acquis" pour plus de cent Millions d'euros, ici, la commune et la population ne craignent pas d'afficher sur la Place Walther leur fierté d'accueillir ces musiciens qui interprèteront du Messiaen (un Français !), du Schoenberg, et le Concerto en Fa de Georges Gershwin avec Jean-Yves Thibaudet, grand pianiste français de mère allemande qui vit entre Los Angeles et Paris avec Paul, son compagnon. Pour la petite histoire, Thibaudet décline, depuis très longtemps, toute invitation si son partenaire ne lui est pas associé !
Avec mon interlocuteur, nous dressâmes un bref panorama de la musique européenne, où domine toujours l'Orchestre Philharmonique de Berlin, dont la direction musicale, de sa création à nos jours fut assurée par les plus grands Chefs de l'histoire de la musique contemporaine.
Avant que l'on m'accuse de déclinisme ou de débiter des "clichés" (j'ai pris la mouche, l'autre jour !), je précise que je lui dressai un tableau flatteur de notre récente Philharmonie de Paris qui, selon moi, permet au mélomane d'assister à des concerts dans les meilleures conditions et d'applaudir dans une salle à leur mesure les meilleurs chefs et les plus grands solistes internationaux.
Jean-Philippe Rameau par Greuze
Même si, de nos jours, la musique, et la culture, en général, semblent si éloignées des préoccupations de nos concitoyens et des pouvoirs publics (notre nouveau Président tiendra-t-il ses promesses en la matière ?), l'histoire de la musique française (mais aussi, c'est mon "job", du piano français) est faite de grandes pages, nonobstant (content de l'avoir placé, celui-là !) des périodes de vide sidéral et sidérant : concerto grosso modo, la période baroque vit l'éclosion de musiciens de génie tel Jean-Philippe Rameau (le plus grand, selon moi), Couperin, Lully (venu d'Italie, certo !), et tant d'autres qui bénéficièrent de la munificence du Roi Soleil (j'affame, mais j'aide les Arts !). Puis, plus rien pendant plus d'un siècle, juste des petits-maîtres, éclipsés par les génies classiques allemands et les maîtres de l'opéra italien,  avant l'arrivée d'un Berlioz qui n'est pas l'un de mes préférés, mais qui n'est pas rien tout de même.

C'est l'après-romantisme qui marque la résurgence, et là, c'est un feu d'artifice : comment, citant ceux qui me viennent, Franck, Saint-Saëns, Fauré, Bizet, Gounod, Debussy, Ravel, Satie, Poulenc,  ne pas en oublier ?
La période que l'on appellera "moderne" se fait plus chiche, nous donnant Dutilleux (que je vénère !), Boulez, Olivier Messiaen, ou, en récupération, Xenakis et Varese. (1)
Des hauts et des bas, en attendant avec optimisme, que revienne une musique française... au top ! 

Francis Poulenc


Supplément gratuit joli : 


(1) Note (vers midi) : 
j'aurais pu ajouter des compositeurs qui œuvrèrent notamment pour le cinéma, comme Henri Sauguet, Arthur Honegger, Georges Auric... (je ne peux être exhaustif).