Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


lundi 28 septembre 2020

Ecrire pour ceux* qui lisent



J'ai entrepris une réécriture de textes autrefois publiés ici sous les titres Louis, garçon facile et Le chemin des contrebandiers.
J'en ai inséré deux extraits ces jours-ci qui mettent en relief le personnage de Yann.
À la lueur (c'est le mot !) de cette redécouverte, mon imagination, en berne ces derniers temps, s'est enfin débridée, ouvrant la perspective d'un nouveau roman, qui pourrait être une suite de Tombe, Victor ! dans un style plus actuel ; Paul, le narrateur, ayant dépassé l'adolescence.
La direction que je viens de prendre rendent les deux extraits publiés précédemment "provisoires", qu'il me faudra réécrire, tant la rencontre avec Yann (le prénom changera sans doute) se révèlera déterminante.
Mais je ne peux promettre une régularité des publications :
laissez-moi faire plus ample connaissance avec ce Breton beaucoup moins prévisible que je ne pouvais le croire.

 * Un "ceux" à l'ancienne : on doit lire "celles et ceux", tant les femmes m'ont lu et soutenu lors de la publication du premier opus.

 

Impossible : Erri de Luca signe un chef-d'œuvre

Actuellement en surcroît d'activité professionnelle, je ne lis qu'au lit.
Habituellement, je sombre après quelques pages.
Avec le nouveau roman d'Erri de Luca, je lutte contre le sommeil au risque de le perdre.
Une suite de questions-réponses entre un procureur et un ancien des brigades rouges, déjà multi condamné, chacun disant sa vérité sur ce qui pourrait être le meurtre d'un "repenti" qui a balancé tous ses camarades de lutte... ou un accident.
La relation des interrogatoires est entrecoupée de lettres à la femme aimée.
C'est concis, rythmé, nerveux et tendre pendant les entractes amoureux.
C'est passionnant.
C'est un grand livre.

Impossible, par Erri de Luca chez Gallimard

 


dimanche 27 septembre 2020

Bon dimanche !


J'aime bien l'allure un peu gauche
qui ne semble pas être d'un modèle professionnel.
Et puis, bien sûr, quel corps fouloulesque !


Frissonnons ensemble avec JSB


C'est un version publique de cet Adagio du 1er Concerto Brandebourgeois de J.S Bach que j'ai choisi d'insérer ici. Dommage pour ce plan fixe qui ne nous permet pas de voir de plus près deux musiciens que vous ne manquerez pas de remarquer dans le fond.
Mais ce n'est pas le but, n'est-ce pas ?
Ma version préférée de ce BWV 1046, est celle de Café Zimmerman.
Le premier mouvement, Allegro, notamment, est d'un dynamisme qui emporte toute réticence.
De plus, la prise de son est exceptionnelle :



Pan bagnat


Les lecteurs de Tombe, Victor ! se
souviennent peut-être du passage
où j'évoque ce sandwich mythique.
 

Un dimanche qui s'annonce bien

Robert Gabriel Vrtík filmé par Jury Krajcik

 

samedi 26 septembre 2020

mercredi 23 septembre 2020

Bien choisir ses sous-vêtements...


exige le plus grand soin.


Cinque Terre, Liguria (It.)


 

C'est Joe Dallesandro...





qui fut
le modèle
du célèbre 
album des Stones
Sticky Fingers.
La première édition
comportait une véritable
fermeture à glissière.



Venu du porno (y compris gay), Joe Dallesandro, aujourd'hui âgé de 71 ans, fut repéré à 18 ans par Andy Wharol et les différents animateurs du milieu "underground" des années 70. 
Il fut littéralement un symbole sexuel, tournant également en Europe : on le vit (et l'apprécia) entre autres dans Je t'aime moi non plus de Serge Gainsbourg.
Après des années de dénégations, marié et père de 3 enfants, il se dit à présent bisexuel.
Il faut dire qu'entretemps, des scènes pornographiques gay ont refait surface dans le monde impitoyable de l'Internet.



mardi 22 septembre 2020

Bout d'essai

Aspirants modèles par Brian Oldham

 

Apaisant

Ce disque est l'un des soutiens de mes divagations littéraires.
Dimanche dernier, je n'ai pas écouté Richard Strauss.
Je n'ai pas écrit.

(J'aime aussi la version de Renée Fleming.)

Appelle-moi...

 

lundi 21 septembre 2020

dimanche 20 septembre 2020

Plus bleu que le bleu de tes yeux

 
Bon dimanche !

Eddy de Pretto est un garçon aimable

Jeudi soir, à quelques mètres de chez moi, Eddy de Pretto était attablé à la terrasse d'un bar où je prenais un verre avec un ami guitariste.
Je l'avais rencontré il y a peu dans le quartier et lui avais témoigné ma grande estime de son talent.
Une impulsion m'a fait monter à l'appartement, griffonner une courte phrase sur la page de garde, et lui offrir un exemplaire de Tombe, Victor ! .
L'interprète de Kid s'est montré heureux et visiblement touché de ce cadeau impromptu.

Un caffè e un cornetto, prego !


C'est l'amour à la plage


samedi 19 septembre 2020

Fichtre !

Photo Steve Meisel - L'Uomo Vogue mai-juin 1995

Le visage, je ne sais pas,
mais le reste !

Angora tu*

Timothée Chalamet et son pull angora

* Les admirateurs de Lucio Battisti apprécieront.
Si vous ne le connaissez pas, lisez ce bel article de Diane Lisarelli
dans Libération (septembre 2018) : cliquez ici.

Christique (2) : la mort d'Enrique

Enrique Izaroqui, le Christ inoubliable de Pasolini

Douloureuse coïncidence :  je faisais jeudi dernier référence à L'évangile selon Saint-Matthieu de Pier Paolo Pasolini. (ici)Or j'ai appris hier la mort d'Enrique Irazoqui, que PPP avait choisi pour interpréter le rôle du Christ : acteur non professionnel ( il était étudiant à l'époque), Izaroqui est certainement le plus "vraisemblable" Jésus Christ de l'histoire du cinéma. Pour les suppléments du DVD de l'Evangile..., l'excellent éditeur Carlotta Films avait rencontré l'acteur à Cadaquès en 2003, document qui vient d'être mis en accès libre ici : cliquer

Avec Pasolini sur le tournage 

Photos Cineteca di Bologna


vendredi 18 septembre 2020

J'aime beaucoup...


ces brosses-à-dents de couleurs
se reflétant dans le miroir de cette salle de bains.

Piquant

 

Est-ce ma tournure d'esprit,
mais il y a du symbole, non ?.

Peindre et faire l'amour

Cette photo datée de 1910 est de l'historien et illustrateur suédois Einar Bager (1887-1990). 
Elle se trouve au musée de Malmö (Suéde)
(Merci à Ugo)

jeudi 17 septembre 2020

mercredi 16 septembre 2020

Boudioukilémignon !

John Michael par Pat Supsiri.

Il est joli
et porte (un peu) chemise,
inde i like it (je suis bilingue).

Christique ?


La scène finale d'Accatone, de Pier Paolo Pasolini, a inspiré de nombreux cinéastes, et non des moindres : Martin Scorsese, entre autres, voue un véritable culte au cinéaste-poète et à son premier "vrai" film.
Si l'on a connaissance des conflits intérieurs de PPP (marxisme et religion), on n'aura aucun mal à mesurer la dimension chrétienne de ce final exemplaire.
Par ailleurs, à mon sens, L'Evangile selon Saint-Matthieu, du même Pasolini, est le meilleur film traitant de l'histoire du Christ.
Voire le seul ; à mille lieues des enluminures hollywoodiennes et, paradoxalement, du plus mauvais film de... Martin Scorsese.

On n'est pas arrivés !

La photo date des années soixante-dix du siècle précédant notre sublime vingt et unième siècle.
C'est un mariage en pied-de-nez au sein de la communauté gay d'une Amérique du nord qui réprouvait le droit à la différence.
En France, il y a sept ans, la loi sur le mariage pour tous déchaînait les passions et toute une partie de la population défilait pour la combattre.

Aujourd'hui, on apprend par un sondage que plus de 50% des Français sont favorables au rétablissement de la peine de mort*.
On n'arrête pas le progrès.

* On me rapporte qu'un journaliste-animateur d'un chaîne d'information (!) en continu, a cru bon d'illustrer ce sondage par une vieille chanson d'un certain Sardou intitulée Je suis pour.
Le "journaliste" en question a sans doute oublié que la plus belle réponse chantée à cette œuvrette, à l'époque, est un pur chef-d'oeuvre signé Jean-Loup Dabadie et Julien Clerc intitulé L'assassin assassiné.
Je rappelle de plus qu'il est impossible de rétablir la peine de mort en France, l'abolition étant inscrite dans la Constitution et, également que l'Union Européenne, par un traité commun s'y oppose et combat son application à travers le monde.
Le seul pays de notre continent qui la pratique encore est... la Biélorussie.

mardi 15 septembre 2020

J'ose espérer...


que ce beau gosse n'a pas jeté
sa bouteille en plastique à la mer.

Je l'ai trouvée sur l'instant gramme :
photo publiée par Eduard Galia
sous le titre Transparent Marti.
Le monsieur se nomme Marti Delgado.


Le chemin des contrebandiers (extrait 2)

 Ange ou démon ?


 ...sa peau qui fleurait bon le sel d’une récente baignade.
Ils ont vu tous les bateaux du port, bu tant de bolées dans les troquets avoisinant que la nuit vint, puis les premières lueurs de l’aube.
Yann lui a demandé s’il pouvait dormir chez lui, « en tout bien tout honneur ».

« Défense de toucher ! » avait-il prévenu avant de sombrer dans le plus profond des sommeils.
Ce fut un délicieux supplice d’être allongé, là, aux côtés de ce jeune dieu vêtu d’un simple slip blanc.
La jambe rampait sous le drap, millimètre par millimètre ; se rapprocher, être au contact de sa peau, sentir son souffle, veiller à ne pas brusquer les mouvements, souffrir.
C’était bon.
Le sommeil ne vint pas apaiser cette agréable douleur.
Au lever, le Breton balbutia un « bien dormi ? » qui appela un mensonge.
Il fit un bond hors du lit.
Bill, à son tour éveillé, jappa et montra son bonheur de retrouver son maître.
Paul vit son camarade en petite tenue se diriger vers la salle de bains ; Yann se savait observé, détaillé de pied en cap ; peut-être souriait-il.
On n’entendit pas le bruit du verrou de la pièce d’eau avant que le ruissellement sur la peau de Yann ne soit perceptible, finissant d’achever la victime.
Le brunissime surgissait maintenant à toute heure du jour, « pour parler » ; il avait trouvé en Paul l’interlocuteur idéal, le complice auquel il racontait ses histoires de cœur, inconscient des souffrances qu’il lui faisait endurer.
Parfois, lorsque il était trop tard pour repartir, Yann dormait chez Paul ; et chaque fois recommençait ce jeu dont on ne sait s’il était innocent ou pervers ; le beau noiraud eut quelque temps cette attitude ambiguë ; quelques siècles pour Paul s’écoulèrent.

Yann sortait alors avec une fille blonde, de celles qui font rêver les jeunes mâles aimantés par le sexe opposé.
Josepha était membre d’une famille corse qui possédait quelques-unes des plus belles affaires de bars, restaurants et autres night-clubs de la contrée.
Pour ses camarades, admiratifs et envieux à la fois, elle était « la fille G. ».
Au premier abord, on pouvait penser qu’elle était une fille à papa frivole ; quand elle se déhanchait, short en jean effrangé, chemise nouée au-dessus du nombril, devant le Jukebox de la plage des Grandes Rives, mille cœurs masculins battaient de concert.
Yann l’avait conquise d’un seul regard, tant l'archange celte irradiait parmi le tout venant des baigneurs.
Jo l’aimait, comme elle le gardera au cœur pour toujours, avec cette gratitude que l’on éprouve pour qui vous a fait découvrir l’amour à seize ans.
Sûr du pouvoir qu’il exerçait sur un Paul envoûté, une réelle amitié unissant à présent les deux garçons, Yann en vint, un été, à solliciter le prêt de son studio pour héberger de temps à autre ses amours avec la belle lycéenne.
La remise des clés se faisait au bar de la plage et l’on convenait d’une heure limite, en fin d’après-midi, où Paul pouvait regagner la garçonnière.
Il rentrait à l’heure prévue, trouvant les deux amants rassasiés conversant sur le canapé de simili cuir.
Un jour, ce jour, le garçon, ponctuel pourtant, les surprit sur le lit, nus, en grande conversation.
Interloqué, Paul n’était pas au bout de ses surprises.« Ah, Paul, tu vas pas me croire, ricana l’archange, Jo est nulle en fellation ! »
Josepha levait les yeux au ciel, gestes de dénégation à l’appui.
« Je lui ai expliqué pourtant cent fois, pas moyen ! Comme si ça la dégoûtait.
Montre-lui ! 
Oui, montre-lui comment on fait, je suis sûr que tu fais ça super bien. Et toi, ma chérie, tu regardes et t’apprends, c’est pas compliqué ! »
L’embarras de Paul, qui n’était plus à un supplice près, n’était pas feint, bégayant à son ami « d’arrêter ses conneries ».
Inconscient de l’incongruité de la situation, Yann insistait, avec une soudaine fermeté.
Jo souriait ; son regard s’était fait interrogateur : c’était clair, elle consentait.
Paul finalement chavira, se penchant sur son ami et fit se redresser le membre inopportunément alangui.
Yann ne donna à entendre le moindre son, yeux clos, sourire aux lèvres, pendant que son ami le menait à l’extase ; Paul sentit que pendant qu’il s’en occupait, Jo les observait, pétrifiée.
Yann jouit à flots tumultueux sur sa peau qui fleurait bon le sel d’une récente baignade.
Souriant, admiratif, extatique, il dit :
« Eh ben voilà : ça c’est une pipe ! »

(à suivre)
(c) Louis Arjaillès pour Gay Cultes

Illustration : le plongeur Takeshi Katana photographié par Ken Kasuga 

Mostra

 (AMY SUSSMAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Je l'adore !
Le film Nomadland, produit et interprété par Frances McDormand (l'inoubliable femme-flic du Fargo des frères Cohen) repart de Venise avec le Lion d'Or.
Le film a été réalisé par Chloé Zhao, à laquelle on doit l'excellent The Rider (2017) que j'avais chroniqué ici.
Frances McDormand y incarne une femme brisée qui plaque tout pour vivre dans sa camionnette aménagée, son "rêve américain" à elle, aux marges de l'Amérique.

Bande-annonce :