Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 31 août 2023

Sculptural, pictural

 

Massimo Garon - Teatro alla Scala - Photo de  Giuseppe Riserbato

Diaboliquement angélique

Atterré, ou pas ?

 

Avant l'été, un "tract Gallimard" intitulé Le français va très bien, merci, a alimenté la chronique et reçu un accueil critique enthousiaste, du Monde à Télérama, en passant par France Inter. Ma première réaction fut de m'en irriter. Je ne sus si je devais m'en flageller, trouver qu'elle était celle d'un"boomer" refusant une "évolution" du langage, si je devais me borner à constater placidement que, depuis les années 1980, les chercheurs en sciences cognitives semblent partager le constat d’une inversion de l’effet Flynn, et d’une baisse du QI moyen.

Or, cherchant à me déculpabiliser, je finis par tomber sur ce texte, écrit en 2019, qui anticipait une réponse au tract :

La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps. La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression. Supprimer le mot « mademoiselle » est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme, il n’y a rien. Moins de mots et moins de verbes conjugués, c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée. « Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions. Sans mot pour construire un raisonnement, la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible. Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe. L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux, de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots. Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots. Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel ? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur ? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu ? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants : faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants. Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses « défauts », abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté. "

Christophe Clavé.

Quand la plage, enfin, sera déserte

Une robe d'été de François Ozon (1996)

Je ne sais pourquoi je pense à cette belle chanson :

mardi 29 août 2023

Un parquet bien entretenu

Cooper Dyer, photo Juan Retallack


Chatouilles

Cassandro : Gael Garcia Bernal en catcheur gay, ça promet !


Synopsis
Le film raconte l'histoire de Saúl Armendáriz, un lutteur amateur gay d'El Paso, devenu une célébrité internationale après avoir créé le personnage "Exotico", également appelé le "Liberace de Lucha Libre". Son personnage a bouleversé le monde machiste de la lutte et a changé sa vie.


Baiser torride entre Gael Garcia Bernal et le chanteur Bad Bunny

Sortie en septembre (Prime Video)
De l'autre côté de l'Atlantique,
on pourra aussi le voir en salles.
Pourquoi pas chez nous ?

Bad Bunny et Gael Garcia Bernal

Raul Castillo

lundi 28 août 2023

Chaleurs

Elite, saison 5/5 | De gauche bas en haut, Manu Rios et André Lamoglia

Tommy, nostalgie

Cette photo, dont je sais seulement qu'elle date de la fin des années soixante, m'en rappelle une autre, que je fis, dans un proche passé, d'un garçon qui vécut avec moi dans le sud de la France. Je l'avais surnommé Tommy. C'était le meilleur ami de mon chat. Et de moi, beaucoup plus. La photo perdue le montrait, dos à la fenêtre, plus souriant, dans la même attitude. 

 

Ah, ce Lancelot là !

 

Nicholas Clay
Arte diffuse ce soir Excalibur, le beau film de John Boorman (1981) : on n'a pas fait mieux, depuis, autour de la légende arthurienne, sauf, peut-être, le Sacré Graal des Monthy Piton sur le mode parodique. À la fois film-spectacle et film d'auteur épique, dramatique, sombre, flamboyant, Excalibur me laisse également le souvenir du plus beau Lancelot de l'histoire du cinéma, incarné par Nicholas Clay (1946-2000), acteur britannique qui fit ses débuts au théâtre (Shakespeare, of course, mais aussi Molière) sous la férule de Laurence Olivier, tourna (peu) pour le cinéma qui tenta d'exploiter maladroitement sa beauté, le distribuant, moustachu, dans un Amant de Lady Chatterley, navet destiné à surfer sur la vague d'érotisme déclenchée par Emmanuelle, avec la même Sylvia Kristel. Après ce film, sorti la même année qu'Excalibur, Clay tourna surtout pour la télévision.
Du film de Boormann, on retiendra, outre ses qualités intrinsèques, la beauté de cet acteur, dévoilée dans toute sa splendeur dans une scène d'amour filmée en extérieurs, où l'admirable plastique de l'acteur est de nature à troubler plus d'un garçon sensible malgré le caractère banalement hétérosexuel de la situation. J'en garde, quant à moi, un souvenir ému.

Ah, ce Lancelot là !

samedi 26 août 2023

Tous à la baille !

Björge Stein :  Jump

La classe

Plus jeune (c'était hier), quand je vivais dans le sud de la France, j'aimais me vêtir de cette façon : un blazer de bonne coupe et une culotte courte (short pour les nombreux français anglophones*).
La photo ci-contre date d'une douzaine d'années : ce jeune homme est Robbie Wadge, modèle, poète et chanteur britannique.


Je publierai la semaine prochaine une compilation de mes "Wadgeries" préférées.
* Ironie, quand tu me tiens !

Pasta buonissima !

 Pour cette recette simplissime, utilisez des "rigatoni" ou, mieux, des "paccheri".

Les "paccheri" absorbent mieux la sauce !
1. Faites cuire votre pasta (vos pâtes) al dente dans une grande quantité d'eau salée*
2. Ajoutez 1 cuillère à soupe d'huile d'olive dans une poêle à feu moyen avec +/- 122 grammes de tomates cerises de San Marzano (j'suis snob) coupées en deux parties strictement égales (ou non) et deux gousses d'ail hachées
3. Faites cuire jusqu'à ce que les tomates soient tendres puis écrasez-les avec une fourchette et faites cuire encore quelques minutes.
4. Ajoutez 2 cuillères à café de concentré de tomates et mélangez
5. Ajoutez un petit pot de crème épaisse (pas le pot : son contenu !) et mélangez bien. Quand ça mijote, assaisonnez votre sauce.
6. Ajoutez les pâtes al dente (on ne le dira jamais assez) et 112,5 grammes (à vous de voir, en fait !) de parmesan râpé et une ou deux cuillères d'eau de pâtes, comme toujours dans toute sauce.
7. Cuisinez à deux, c'est mieux, pendant toute l'opération et profitez-en ! Personnellement, j'ai fréquemment (mais pas assez souvent) un commis joli-gentil qui m'aime et que j'aime.


* Pour l'anecdote, je fus invité pour trois jours chez un pianiste célèbre. Je décidai de lui préparer une "buona pasta". Las, il n'avait dans sa cuisine qu'une petite casserole ridicule : il mangeait tous les jours au restaurant ! Nous dînâmes dans un pseudo "ristorante"  comme il s'en crée chaque jour en France : mes pâtes sont bien meilleures. 

vendredi 25 août 2023

Rhys


Rhys Kosakowski
est un danseur et chorégraphe
qui fut le "Billy Elliot" de
la version australienne de ce spectacle musical et dansé :



Il a fort bien grandi.

Recadrage d'une photo diffusée récemment 

Lauraro nous plaît

Lauraro Castello | Photo Diego Bigolin.
Cette photo du bel argentin Lauraro Castello 
fait un malheur dans l'annexe photos de Gay Cultes (Tumblr).
En voici deux autres, issues de la même séance :



Barbie queer

 


Un joli pied-de-nez aux réacs de tout poil qui attaquent le film au succès planétaire.
Confidence : je deviens de plus en plus "woke".

Vis comica

 

Buster Keaton - College (1927)

jeudi 24 août 2023

Se "rincer l'œil", c'est ça :

St. Kilda Baths - Melbourne - Australie, années 30

Sandro Penna - Une ardente solitude

Come è bello seguirti
o giovine che ondeggi
calmo nella città notturna.
Se ti fermi in un angolo, lontano
io restero', lontano
dalla tua pace, - o ardente
solitudine mia.

Qu'il est beau de te suivre
ô jeune homme qui ondoies
sans hâte dans la ville nocturne.
Si tu t'arrêtes au coin d'une rue,
je resterai, loin de ta paix - ô mon ardente solitude.
Sandro Penna
Traduction Bernard Simeone
Une ardente Solitude
(La Différence 1997)

mercredi 23 août 2023

Le tour du propriétaire

 


Cas d'école (hôtelière)


Alex Lange, le bien nommé

D'un lecteur pèlerin

À Pesaro (Marches)

M., lecteur attentif depuis plusieurs années, a eu des pensées pour moi lors d'un séjour récent en Italie. Il m'a envoyé ses photos dédiées, dont cette bibliothèque, réalisée en polystyrène expansé !
Se souvenant peut-être que je collectionnais les petits sachets de sucre italiens (je bois mon café "nature"), il m'envoie celle-ci, symbolique. J'espère qu'il me les a gardés.

Détails subtils. Merci à M.A