Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


lundi 3 décembre 2012

Carbonara : fin d'une hérésie

Une jolie couleur jaune : ce sont des vraies
A Rome, le touriste en émerveillements artistiques et gustatifs se délecte de pâtes alla carbonara telles qu'il n'en avait jamais goûtées. De retour en France, il aura bien du mal à en retrouver la saveur. Et pour cause, nos cuisiniers croient bon de préparer cette spécialité romaine en y incorporant de la crème fraîche: ce sont des carbonara à la normande !
Ci-dessous la vraie recette telle que les romains se la transmettent de génération en génération.
Il est très important d'éviter le parmesan. On trouve maintenant dans les M......x (pas de publicité) du pecorino romano râpé à un prix (enfin) abordable.
Vous n'aurez donc plus d'excuses, et pourrez rosir de plaisir quand vos invités proclameront : "incroyable, on se croirait à Rome !".
Petit bémol, on aura quelque difficulté à trouver ailleurs que dans les épiceries italiennes, et à prix fort, de la guanciale di maiale au poivre, à base de joue de porc en salaison.
On pourra, si nul romain n'est au courant de cette entorse à la recette originale, se satisfaire de pancetta, qu'on commence à trouver sous forme de lardons, comme à Rome.
Je vous en prie.
Bon appétit !

Là, c'est vraiment une photo prise dans ma cuisine.
La recette pour 4 personnes :

Ingrédients : 
- "guanciale" au poivre (joue de porc) 
- 4 œufs extra-frais
- 150 g de "pecorino romano" : cherchez-bien, c'est ce qui donne le goût authentique.
- 500 g de spaghetti (on conseille des De Cecco n°12, assez gros) ; des "penne rigate", c'est bien aussi.
- 1/4 de verre de vin blanc sec
- du poivre noir fraîchement moulu

Mise en œuvre :
Dans une grande poêle, faites revenir vos lardons et ajoutez le vin blanc juszqu'à réduction
Dans une terrine ou un cul-de-poule, amalgamez 2 œufs entiers et 2 jaunes d’œuf (moi, j'en mets 3 !) avec 75 g de pecorino Faites cuire vos pâtes "al dente" dans une grande quantité d'eau bouillante salée (mais pas trop).
Égouttez vos pâtes (pas trop), et mettez-les dans la poêle encore tiède, feu éteint (sinon, vous allez faire une omelette !), poivrez (oui, encore !) et ajoutez les 75 g de pecorino qui attendaient, se demandant à quelle sauce ils seraient mangés, mélangez bien, puis au dernier moment, ajoutez votre mélange œufs- poivre-pecorino.
Servez immédiatement.
Bon appétit ! 

D'autres recettes gourmandes ici : clic !

11 commentaires:

The Narrow Corner a dit…

Merci pour ce post très sympa qui me donne instantanément envie d'aller faire un tour à Rome pour y prendre quelques kilos. :)

Avez-vous voté (non entre Fillon et Copé) mais dans mon petit quizz de Noël ? Quelle destination avez-vous choisie ?

Silvano a dit…

@A.C : j'ai voté, bien sûr. La 5 (Venise), évidemment !

Pierre a dit…

@ AC : Ayant déjà passé les fêtes à Venise, j’ai voté Neuschwanstein ! C’est dur à chauffer mais si on est accompagné...

@ Silvano : Sachant la susceptibilité italienne sur les pâtes, je ne ferai aucun commentaire – ayant déjà failli en venir aux mains avec un serveur à Rome sur les "penne all’arrabbiata". Habitant au bord de la mer, j’aime faire régulièrement des "linguine alle vongole". Mes convives ne s’en plaignent pas.

Silvano a dit…

Heureux convives, Pierre !
C'est excellent quand c'est bien préparé.

The Narrow Corner a dit…

Pierre, je suis disponible pour des linguine à Neuschwanstein. Je me charge du vin. Silvano, le dessert ou les mises-en-bouche ?...

Silvano a dit…

@another country : pas le dessert.

Xersex a dit…

Je souris en lisant la cuisine italienne chez vous. Mais c'est aimable et amusant!

Je vois que la cuisine italienne vous plait beacoup! (Vous devriez remercier les deux reines Medicis: Caterina & Maria: elles ont porté la cuisine italienne chez vous).

Je me démande si suis-je moi plus italien (né et vivant à Milan) que Silvano, un italien né pas hazard en France!! Evidemment j'adore ma cuisine comme la plus bonne de toutes!

Pierre a dit…

@ AC : Je ne suis pas sûr que les palourdes de Bavière soient des plus recommandables. Par contre, leurs saucisses atteignent des sommets !

@ Xersex : Catherine de Médicis n'a pas importé la cuisine italienne en France ! pour la bonne raison que cette cuisine n'existait pas. Les bons vivants l'attestent, de Boccace à l'Arétin. Là comme ailleurs, il ne restait à peu près rien de l'époque romaine, et rappelons que les pâtes sont une invention chinoise que Marco Polo rapporta en Italie. En occident, l'art culinaire (digne de ce nom) date de Louis XIV et est donc bien français. En revanche, Catherine nous a simplement apporté la civilisation ! celle de la Renaissance. C'était la deuxième fois que l'Italie transformait la France, après César, auquel il faut rendre ce qui lui est dû, sans aller jusqu’à lui attribuer la salade du même nom (laquelle n'est pas non plus de la cuisine).

Lester a dit…

Mon dieu, je me dois de tester ta recette au plus vite…!! Ma dernière carbonara était une tell catastrophe que ma chère petite sœur à refusé de se nourrir…
Par contre, j'avoue que mon amour pour la langue italienne n'équivaut pas pour autant mon vocabulaire… Oserais-je te demandé une petit traduction en bon français que je maîtrise ?

Silvano a dit…

Hou la, Lester : j'essaie de trouver un moment. Je vous poste ça ici-même dès que possible.

Silvano a dit…

J'ai trouvé un moment... plus de 3 ans après ! Tout vient à point...