Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


lundi 28 avril 2008

La tentation de Venise (2)


Juste quelques images pour mémoire.

Toujours là !

Ici aussi.

Seuls au monde.

Nostalgie

Incontournable

Obligatoire

Printemps

Soyez les bienvenus !

Bientôt la plage !

Vu sur "A Cause Des Garçons"...

vendredi 25 avril 2008

Ange des villes

La tentation de Venise...


Andy, oh Andy !


Etrange cuvette de WC...


Vierge à l'enfant ?


Devant le Palazzo Grassi

Ragazzi au repos, à San Marco

Partir de Venise est chaque fois un arrache-cœur.
Sous la pluie, lundi et mardi, la ville flottante avait un parfum de tragédie.
Mercredi, sous le soleil retrouvé, elle était à nouveau en fête.
Nous y avons croisé beaucoup de touristes pressés qui photographient beaucoup mais ne voient rien, et, heureusement, en cette période de vacances scolaires, des groupes d'anges en juvénile beauté.
La "vie gay" est "mezza-voce" ici : pas de lieu ouvertement "famille", mais nous y avons croisé beaucoup de couples masculins, dont un nombre non négligeable de français.
Nous avons assisté à un magnifique récital de piano à la Fenice par Paul Lewis, élève autrefois d'Arthur Brendel, qui donna une magnifique interprétation de la sonate en sol majeur 894 de Schubert et joua admirablement les 11 pièces de la "Musica Ricercata" de Gyorgy Ligeti pour un public désorienté venu surtout pour faire des photos du magnifique théâtre dévasté par les flammes il y a peu et restauré à l'identique.
Dans ce cadre étincelant du Phénix ressuscité de ses cendres, Lewis a offert un moment musical rare qui, en d'autres lieux et d'autres circonstances, lui aurait valu un véritable triomphe.

A Venise, il faut s'éloigner du circuit touristique obligatoire (Rialto, San Marco...), savoir faire un pas de côté, se perdre.
On y trouvera toujours un lieu désert pour méditer, s'aimer en sérénité dans la sérénissime.
On découvrira la "Giudecca", quartier ignoré du touriste de base, et l'on ira se mêler, entre chien et loup à la foule estudiantine joyeuse du Campo Santa Margherita.
Où l'on pourra lier conversation avec quelque beau ragazzo désireux de parfaire sa pratique de l'anglais et du français, quand vous avez décidé de vous exprimer le plus souvent possible en... italien.

samedi 19 avril 2008

Ange éblouissant

Nous avons beaucoup aimé cette photo, trouvée chez nos amis "ragazzi".
Résultat : Gay Cultes s'offre une escapade à Venise et revient
vendredi 25 avril !

Bacci !

(Nous emportons le livre de Rupert Everett et vous aurez droit à nos commentaires dès notre retour.)






vendredi 18 avril 2008

Nettoyage de printemps

C'est le moment de procéder à quelques menus travaux dans nos appartements :

Intolérances diverses et variées

Cette entreprise française affiche la diversité de notre société.
Mal lui en a pris : les pétitions affluent pour demander le retrait de cette publicité des panneaux d'affichage.
Que se passe-t-il dans ce pays ?

Voir aussi le blog de karedig, ici.

jeudi 17 avril 2008

Pardon, Monsieur Mozart

Comme autrefois Florence Foster Jenkins, cette "diva" massacre allègrement l'œuvre du génial compositeur.
On se demande combien furent payés les musiciens pour endurer cette véritable torture...

Folles à lier

Durant les "années folles", celles qui précédèrent la deuxième guerre mondiale, le duo Charpini & Brancato attire le "tout Paris" au Liberty's et au Bosphore ("Chez Charpini".
Avec beaucoup de talent, les duettistes parodient le répertoire lyrique, dont ce fameux "air des dindons" (1936) extrait de l'opérette "La mascotte".
Les deux artistes "gay" sont non seulement tolérés, mais adulés par un public désireux d'oublier les tressaillements d'un monde au bord du cataclysme :

lundi 14 avril 2008

Le retour de Rupert Everett





"Another Country"
Quoi d'autre ?


Nous n'avons pas (encore) lu "Tapis rouges et autres peaux de bananes", le nouveau livre de Rupert Everett (K&B éd.).
La prestation de l'acteur anglais, l'autre soir sur une chaîne de télé française, en fait espérer le meilleur et... craindre le pire : les anecdotes, souvent croustillantes, voire égrillardes, sur les "people" au long d'une carrière finalement peu intéressante, ne sont pas notre "tasse de thé".
Pour le meilleur, on sera plus concerné par l'itinéraire de vie d'un personnage somme toute attachant auquel on ne jettera pas la pierre d'avoir mené une partie de sa vie en dilettante, en "mondain branché" dans le sillage de Warhol et de Madonna.
Aujourd'hui, paraît-il, Everett réalise qu'il n'est pas facile pour un gay de vieillir.
La belle affaire quand on est comme lui cultivé, bon pianiste, encore beau mec bien que légèrement empâté : nous connaissons ou connaitrons tous cela, cet ostracisme d'une soi-disant "communauté" vis à vis de qui a dépassé la quarantaine (voire avant !).
Mais l'on apprend également, à l'instar, en France, d'un Jean Claude Brialy, que le bel anglais a passé également une partie de son temps au lit des femmes (et non des moindres !).
Bref, Everett, comme l'auteur de ces lignes, se sera bien amusé.
L'âge mur étant venu, il aura tout loisir de réfléchir et d'écrire puisque, paraît-il, sa plume est talentueuse.
Ce que nous vérifierons en emportant son ouvrage pour notre escapade à Venise prévue en fin de semaine (oui, vous serez privé de Gay Cultes du 20 au 24 avril !).

On gardera à tout jamais de Rupert Everett le personnage transgressif, en absolue beauté, d'Another Country, le beau film de Marek Kanievska, qui ne dépareillera pas votre vidéothèque, rangé à côté du "Maurice" de James Ivory.

vendredi 11 avril 2008

Helvètes underground

Publicité suisse pour Télé2 :

Elections à l'italienne

On rappellera à nos lecteurs étrangers qu'en France "PD" sonne comme "pédé" qui est l'expression péjorative* qui désigne les "gays".
On savourera d'autant plus ce clip électoral qui, de plus, utilise la chanson disco des "Village People", groupe gay... culte !



* Expressions françaises : insultantes (homophobes, mais nous en usons entre nous avec humour, les détournant) : pédé (devient, en graffiti, PD), tapette, tafiole, tante, tarlouze, fiotte, folle, folasse, phoque (par erreur, la véritable expression étant "pédé comme un foc" par allusion à la marine) "à voile et à vapeur" (pour les "bi", encore une expression "maritime" !) sont les plus répandues.

jeudi 10 avril 2008

Jeux d'eau

Stanislas : Le Manège



Un tour de manège
Autour de nos vies
Nos vies
Qui tournent en rond
Un tour de magie
Pour voir
Si le voyage
Vaut le coup

Un tour de manège
Autour de nous qui
Tournons autour de nous
Un tour de toupie
Pour voir
Si notre amour
Vaut le tour
Voir si notre amour
Vaut le tour

Tourne
Tourne
Tourne
Tourne

Refrain:

Ce beau manège
Ce grand manège
Me met la tête
À l’envers
Me met la tête
À lenvers

Ce beau manège
Ce grand manège
Me met le cœur
En l’air
Me met le cœur
en l'air

La la la la la la

Un tour de manège
Autour de nous qui
Prenons tous les détours
Un tour de tournis
Pour voir
Si le voyage
Vaut le coup
Un tour de manège
Autour de nos vies
Qui montent et qui descendent
Un tour de looping
Pour voir
Si notre amour
Vaut le tour
Voir si notre amour
Vaut le tour

Tourne
Tourne
Tourne
Tourne

Refrain x2:

Ce beau manège
Ce grand manège
Me met la tête
À l’envers
Me met la tête
À l'envers

La la la la la la

Ce beau manège
Ce grand manège
Me met le cœur
En l’air
Me met le cœur
En l'air

La la la la la la ...

Me met la tête
À l'envers

La la la la la la

Ce beau manège
Ce grand manège
Me met le cœur
En l’air
Me met le cœur
En l'air

La la la la la la ....

Extrait de l'album "L'équilibre instable" - (c) Polydor - 2007

Après l'amour.

mercredi 9 avril 2008

Sebastiane

Vu par Pierre & Gilles

En 1975 sort sur les écrans un "ovni" cinématographique, le "Sebastiane" de Derek Jarman qui donne, en latin (!), une vision homo-érotique torride du martyre du jeune homme supplicié.



Plus de 30 ans après, la charge sensuelle est encore bouleversante.
(Le film a fait l'objet d'un transfert DVD.)

mardi 8 avril 2008

Magnifique !

Proust Ballet - Morel et Saint-Loup ou le combat des anges


Découvert... A Cause des Garçons
(Musique de Gabriel Fauré : Elégie op.24 pour violoncelle et orchestre)

GC à l'heure espagnole

Depuis quelques mois, une folle rumeur court les milieux de la corrida : le torero Cayetano Rivera serait gay !
Des forums se sont créés autour de cette question qui semble préoccuper nos voisins espagnols au plus au point : ¿Es o no es?
Voir ici.
Voilà en tout cas de quoi s'interroger sur le machisme qui règnerait dans ces milieux... ou se féliciter de l'évolution des mœurs dans un pays qui, sous l'impulsion du gouvern
ement progressiste de M. Zapatero, a légalisé les unions homosexuelles à l'heure où, chez nous, en France, la plus grande frilosité règne en ce domaine.
On attend avec impatience le jour où un footbaleur célèbre fera son "comi
ng out" : à quelles banderoles aura-t-il droit dans les stades ?

Pedro Almodovar sur le tournage de "Matador" (1986)


Oooooooooooooooolé !

Bientôt Pedro

Couleur sang pour "Attache moi" (1990)

Gael Garcia Bernal dans "La mauvaise éducation"

Il y aura beaucoup à dire sur Pedro Almodovar : le grand cinéaste européen, fils de la "movida", attire les foules à chaque nouvelle production, remporte les plus prestigieuses récompenses internationales au fil des ans.
Aucun de ses films ne peut laisser indifférent, car ce diable d'homme sait pimenter chacune de son œuvre de moments de grâce comme celui-ci :

dimanche 6 avril 2008

Mort de Charlton Heston

Tout gay qui se respecte connaît l'anecdote : pour cette scène de retrouvailles entre Messala (Stephen Boyd, à gauche) et Judah Ben Hur, il fut entendu entre Boyd et les auteurs du film que la situation serait jouée en mode "gay" par Boyd à l'insu d'Heston dont on connaît les idées ultra-conservatrices en tous domaines.

Ici, Gore Vidal, dans un extrait de "The celluloid closet" explique comment fut montée cette sympathique conspiration :






Le cinéma perd aujourd'hui l'une de ses "stars" de l'âge d'or, et le lobby des armes aux USA l'un de ses plus ardents défenseurs.
On préfèrera retenir l'acteur viril des superproductions en CinemaScope de notre enfance.

vendredi 4 avril 2008

Les années disco (2)

Marc Cerrone, jeune musicien français avait monté un groupe, Kongas, qui remportait un vif succès en discothèques.
Devant l'accueil négatif des "majors", il pressa lui même son titre "Love in C minor" que les DJ français pouvaient se procurer chez "Champs Disques", boutique spécialisée... dans les importations !
Un nuage de fumée entourait ce produit (américain ?) qui le rendit tout de suite "culte" : les "clubber" lui firent immédiatement un accueil délirant.
Le titre revint ensuite dans les bacs, importé des USA (!) où il avait conquis la clientèle des clubs les plus "in" comme on le disait à l'époque.
Considéré comme l'un des hymnes fondateurs du disco, "Love in C minor" connut un destin planétaire et le petit batteur français devint une star incontestée pour de longues années.
Cerrone se produit encore à travers le monde dans des shows spectaculaires qui attirent les grandes foules... sentimentales.

Ce "clip" de l'époque est malheureusement amputé de la première partie, car, il faut le signaler, "Love in C minor", comme le "Love to love..." de Donna Summer, fut l'un des premiers titres "longs", annonçant la vogue des "maxi 45t".

jeudi 3 avril 2008

Ange "disco" ?


Ryan Philippe évidemment.
(Lire ci-dessous "Les années disco...")

Les années "disco" : avant le virus.


La sortie sur les écrans français d'un film controversé - certains critiques déplorent le regard sans aménité posé sur le "français moyen" quand d'autres, dont nous sommes, s'en réjouissent - remet la période "disco" sur le devant de la scène.
Comme dans tout genre musical, il y eut à boire et à manger dans la production pléthorique de ces années-là : on peut situer l'origine du disco au Philadelphia Sound (The Spinners...) puis au "Love to love you baby" de Donna Summer et au "Love in C minor" du français Marc Cerrone.
Ce furent les clubs gay qui lancèrent la tendance, car il fut un temps où, notamment à Paris au "7" puis au "Palace", la follitude pouvait prétendre à l'innovation quand, aujourd'hui, les homos se déhanchent sur des scies débilitantes braillées par des chanteuses ébahies de se voir à nouveau adulées.
Aux USA, le fameux '54' reste la référence absolue en la matière.
On verra sur le sujet le film à demi-réussi de Mark Christopher (?) illuminé par un Ryan Philippe en pleine beauté post-adolescente.

Le disco fut un véritable phénomène de société éminemment "gay" qui se transmit à toutes les couches de la population : le savant mélange des genres pratiqué au "studio 54" et au "Palace" permit à des individus issus de tous les milieux sociaux de se côtoyer pour une fête-happening libératrice tellement significative de ces années-là qu'elle fait encore l'objet, de nos jours, de films documentaires d'inégale qualité.
Ce "sens de la fête" aujourd'hui oublié, tout au moins à Paris où ces "milieux" et "genres" restent calfeutrés dans leurs différents "ghettos", génère inévitablement une nostalgie qui permet de produire des films comme celui qui vient de s'afficher à la devanture des salles obscures.
Toute médaille ayant son revers, la période connut des excès, vulgarisant l'usage de drogues pas toujours douces qui aboutit à la fermeture de la plupart des lieux mythiques.
Mais il s'agit d'une autre époque, où le libéralisme économique sauvage actuel et son cortège d'exclusion et de précarité n'avait pas encore ravagé nos sociétés occidentales.
Après la guerre du Vietnam et les bouleversements de 1968, l'ère "disco" fit exploser des forces de joie jusqu'alors inhibées.
Mais vint le SIDA et l'on ne chanta plus.

Aux origines du disco, ce genre de chanson :


Mais surtout :


Pour les noctambules de l'époque, Love's Theme fut une véritable révolution : l'utilisation de l'orchestre symphonique sur une rythmique "dance" était une nouveauté.
Jusqu'alors, on dansait sur de la "pop music" ou du "Rythm and blues" (ne pas confondre avec le pitoyable ersatz actuel appelé "R&B").

* On ne reviendra pas, ici, sur "Saturday Night Fever" : on sait combien le film et sa b.o participèrent triomphalement au phénomène.


mardi 1 avril 2008

Sunday Bloody Sunday




John Schlesinger et Peter Finch

Aucun rapport avec la célèbre chanson de U2, ni même avec l'excellent film de Paul Greengrass ("Bloody sunday") : il s'agit ici du film de John Schlesinger sorti en 1971, avec Peter Finch, Glenda Jackson et Murray Head (qui devait ensuite faire une carrière chaotique de chanteur).
Le film fit quelque peu scandale dans les 70's, abordant un sujet peu exploité à l'écran, la bisexualité.
Le premier baiser amoureux échangé par Peter Finch (Daniel) et Bob (Murray Head) soulevait immanquablement des cris d'indignation dans les salles obscures, d'autant que le premier était un homme mûr et le second un garçon à peine adulte !
Glenda Jackson (Alex), l'autre liaison amoureuse de Bob, était alors l'actrice britannique "à la mode" : on l'avait remarquée dans le film de Ken Russel "Women in love" (en France, "Love") et on la vit peu après dans "Music Lovers" du même Russel auquel nous avons consacré un billet (clic)
Sorti en France sous le titre "Un dimanche comme les autres", "Sunday Bloody Sunday" reste un film attachant, révélateur de la tolérance en matière sexuelle née de 1968.
Deux ans auparavant, Schlesinger avait signé un "Midnight Cowboy" qui connut un immense succès international.
Mis à part "Marathon man" (en 1976), il ne renoua plus jamais avec la tête du box office.
Pour l'anecdote, signalons que, dans un rôle de gamin dévastateur, un certain Daniel Day Lewis faisait ses débuts à l'écran dans "Sunday bloody sunday".

Synopsis : Daniel Hirsh, médecin londonien, fait partie de la communauté juive dont il suit pieusement les rites. Ce quinquagénaire désormais bien établi dans la petite bourgeoisie, entretient des relations homosexuelles avec Bob Elkin, un jeune sculpteur-designer en mobiles et jeux d'eau. Bob est également l'amant d'une divorcée, Alex Greville, qui travaille dans un bureau de placement et, accessoirement, garde des enfants pendant le week-end. Un téléphone omni-présent assure la liaison entre les personnages. Daniel et Alex ne se connaissent pas, mais ils n'ignorent pas leur existence respective. La ville de Londres, dans sa déprimante banalité quotidienne, avec le petit peuple désœuvré de Piccadilly Circus, ses pharmacies nocturnes envahies par les drogués, son ennui gluant du dimanche, sert de cadre à cette double liaison.

Bande annonce originale :