Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura
"La gravité est le plaisir des sots"
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)
jeudi 12 octobre 2017
mercredi 11 octobre 2017
Un "mal aimé" sur Arte
Les lecteurs de mon ouvrage en papier recyclé se souviennent peut-être que le narrateur, Paul, aime à se déhancher sur les chansons de Claude François. C'est sa manière à lui de s'évader pour un instant des exercices de doigts journaliers imposés par l'apprentissage quelquefois contraignant du piano. Pour sa défense, si besoin était, on notera qu'à l'époque, la diffusion de la musique ne se faisait que par très peu de médias : radios dites périphériques et télévisions d'état soigneusement bétonnées, ne faisaient que peu de place à la chanson anglo-saxonne, et c'est à travers les adaptations de plus ou moins bonne facture des "idoles" que les jeunes des quartiers populaires avaient accès à la musique rythmée.
J'y pensais évidemment l'autre soir en découvrant une émission sur le gringalet frénétique diffusée sur... Arte !
Tant d'années après la mort du blondinet bondissant (c'était en 1978), une sorte de mea-culpa généralisé s'est répandu sur les ondes et dans la presse : il semble de moins bon ton, aujourd'hui, d'adopter une posture méprisante à l'égard du "populaire", telle qu'elle fut affichée par l'intelligentsia de l'époque.
L'émission de l'autre soir (que l'on peut voir en "replay" sur Arte+7) avait le mérite, bien regardée, de mettre l'accent sur la fantastique énergie de cet homme qui sut toucher au cœur une France que d'aucuns qualifieraient dédaigneusement de "profonde", qui sut lui donner du rêve, et fit de ses prestations des moments de spectacle au vrai sens du terme.
L'artiste était, paraît-il, un "sale bonhomme", caractériel, despotique sous couvert de perfectionnisme brandi en outil promotionnel ; c'est vrai, et le document de Karl Zero (un revenant ?) ne fait pas l'impasse sur cet aspect beaucoup moins pailleté de la personnalité du chanteur.
Ce qui est indéniable, c'est que nombre de chansons de l'histrion font encore frétiller les jeunes générations, qu'il a laissé une trace dont on peut se demander quand elle s'effacera, quand, de nos jours, on voit disparaître peu à peu celle d'un Bécaud qu'il considérait comme un maître, et dont les chansons ont, au niveau des textes, une tout autre portée.
Mystère ? Peut-être pas : "ça s'en va et ça revient" ensoleilla sans doute davantage les corons que bien des chansons "à texte".
Pas de bol, c'est au moment où le créateur de Comme d'habitude (on a entendu bien pire, au demeurant) préparait un album avec le grand Roda-Gil que la mort fit son œuvre de la manière que l'on sait. Pour un compliment dans Le Monde, caramba, encore raté !
En cadeau bonus, une perle : un joli "tube" de Claude François revu par Barbara.
Anecdotique et amusant.
J'y pensais évidemment l'autre soir en découvrant une émission sur le gringalet frénétique diffusée sur... Arte !
Tant d'années après la mort du blondinet bondissant (c'était en 1978), une sorte de mea-culpa généralisé s'est répandu sur les ondes et dans la presse : il semble de moins bon ton, aujourd'hui, d'adopter une posture méprisante à l'égard du "populaire", telle qu'elle fut affichée par l'intelligentsia de l'époque.
L'émission de l'autre soir (que l'on peut voir en "replay" sur Arte+7) avait le mérite, bien regardée, de mettre l'accent sur la fantastique énergie de cet homme qui sut toucher au cœur une France que d'aucuns qualifieraient dédaigneusement de "profonde", qui sut lui donner du rêve, et fit de ses prestations des moments de spectacle au vrai sens du terme.
L'artiste était, paraît-il, un "sale bonhomme", caractériel, despotique sous couvert de perfectionnisme brandi en outil promotionnel ; c'est vrai, et le document de Karl Zero (un revenant ?) ne fait pas l'impasse sur cet aspect beaucoup moins pailleté de la personnalité du chanteur.
Ce qui est indéniable, c'est que nombre de chansons de l'histrion font encore frétiller les jeunes générations, qu'il a laissé une trace dont on peut se demander quand elle s'effacera, quand, de nos jours, on voit disparaître peu à peu celle d'un Bécaud qu'il considérait comme un maître, et dont les chansons ont, au niveau des textes, une tout autre portée.
Mystère ? Peut-être pas : "ça s'en va et ça revient" ensoleilla sans doute davantage les corons que bien des chansons "à texte".
Pas de bol, c'est au moment où le créateur de Comme d'habitude (on a entendu bien pire, au demeurant) préparait un album avec le grand Roda-Gil que la mort fit son œuvre de la manière que l'on sait. Pour un compliment dans Le Monde, caramba, encore raté !
En cadeau bonus, une perle : un joli "tube" de Claude François revu par Barbara.
Anecdotique et amusant.
mardi 10 octobre 2017
Pierre Lapointe : l'indispensable nouvel album
Tu détestes ta jeunesse,
Tes beaux cheveux blonds juvéniles
Qui descendent comme la vie, près du mouvement de tes cils.
Tu détestes ceux qui grâce à l'amour ne sont plus les mêmes.
Tu préfères dire je t'aime à grands coups de bouquets de haine.
Tu n'es pas certain d'être bien, mais jamais tu ne l'avoueras
Avoir des gestes qui font rêver, c'est tout ce qui compte ici-bas.
Les magiciens des temps modernes savent bien comment mentir
Comment fabriquer le beau en tuant quelques souvenirs.
Tes amis sont bien, mais tu comprends le mal du Grand Savoir
Qu'eux-mêmes ne pourraient goûter malgré leurs forces noires.
Tous ensemble, vous jouerez sans malaise aux grands enfants blasés
Qui tanguent de la tête sur des rythmes fantomatiques saccadés.
Tu repenses à tes amours, à tous ceux que tu as baisés
À quel point ils avaient l'air heureux d'avoir pu te consommer.
Tu as pris un verre de trop, mais c'était pour équilibrer
Les sensations provoquées par tes rêveries colorées.
S'étourdir est un remède facile quand l'âme a la nausée
Face aux complications répétées par la vie imposées.
Tu danses, muet, près de ton ami, celui qui sait te parler
Te raisonner quand tes larmes reviennent au pas comme une armée.
C'est le seul moyen que tu as pu trouver pour oublier
Le poids de la solitude qui revient sans cesse te hanter.
Tu ne sais pas pourquoi, mais même les mouvements dictés par ton cœur
Font que tu te sens abandonné au milieu de tes peurs.
Crois-tu qu'un jour, malgré tout, tu seras capable d'aimer ?
Le seul moyen possible de le savoir c'est de recommencer.
La Science du cœur est un objet d'abstraction propulsé
Par la volonté qu'ont les gens tristes à se laisser toucher.
Ça fait déjà quatre jours que tu n'as pas dormi.
Dans ta tête, de la musique résonne, te réveille dans la nuit
Comme si ta peine avait donné naissance à une symphonie.
Est-ce là le signe annonciateur d'une prochaine folie ?
Tu repenses à ta grand-mère, tu dis qu'elle t'a vraiment aimé.
Tu revois sa couche pleine venant tout juste de déborder.
Le contraste est trop mince entre début et finalité
Mais tu te résignes sans peine devant cette fatalité.
Tu regardes tes vêtements et cette image immaculée
Que tu projettes sans vouloir comme un jeune enfant surdoué.
Tu te dis qu'un jour, c'est certain tout ça sera démodé
Que chacun des trophées que tu portes brûlera dans l'éternité
Que ton corps, devenu flasque et faible, aura tout effacé
Les traces de ta jeunesse, les traces trop fragiles de l'été.
lundi 9 octobre 2017
Jeu cinéma : la solution
Je suis fier de mes lecteurs, que je félicite.
Vous fûtes nombreux à identifier Teorema/Théorème le film de Pasolini à travers cette scène de lévitation, là où l'un d'entre vous, tout de même, a cru reconnaître un extrait de Monthy Pithon la vie de Brian : inexact, mais merci à lui de m'avoir déridé.
Très belle affiche d'époque, explicite :
Quant au synopsis, écoutons ce qu'en disait Guy Bedos après une diffusion à la télévision ; ça vaut son pesant de rigatoni :
Vous fûtes nombreux à identifier Teorema/Théorème le film de Pasolini à travers cette scène de lévitation, là où l'un d'entre vous, tout de même, a cru reconnaître un extrait de Monthy Pithon la vie de Brian : inexact, mais merci à lui de m'avoir déridé.
Très belle affiche d'époque, explicite :
Quant au synopsis, écoutons ce qu'en disait Guy Bedos après une diffusion à la télévision ; ça vaut son pesant de rigatoni :
Il m'arrive de regretter...
d'avoir écrit un billet chantant
les vertus de l'automne.
Hier, ce fut un dimanche de
froidure sous un ciel de plomb.
Samson François me fut d'un grand secours.
dimanche 8 octobre 2017
"La société du mystère" : Fernandez est revenu, alléluia !
Honte à moi de pas être revenu sur le dernier ouvrage du prolixe Dominique Fernandez, membre éminent de l'Académie, dont le denier livre chroniqué (Amants d'Apollon L'homosexualité dans la culture) m'avait quelque peu déçu ; irrité voire, par cette propension à voir des homos partout, fantasme paraît-il amplement répandu dans notre "confrérie".
Je moquais déjà ce travers dans un spectacle improvisé où j'affirmais à un partenaire qui jouait fort bien la berlue que Lino Ventura et Jean Gabin formaient un couple de honteuses savamment dissimulé aux médias.
Fernandez publie beaucoup, dont des ouvrages qui relèvent du guide touristique littéraire, son très intéressant Piéton de Rome, par exemple, pouvant se substituer aux Promenades dans Rome de Stendhal devenues aujourd'hui pratiquement illisibles, ayant le mérite, hormis les adresses de restaurants, de remplacer avantageusement dans une valise le sempiternel Routard ou le plus affûté Lonely Planet.
Un grand reproche à cette Société du mystère qui fut l'une de mes lectures de l'été (vite) passé : quand on apprécie de lire au lit (c'est mon cas) ce pavé de 593 pages n'est guère facile à manipuler, sauf à disposer du lutrin adéquat (faudra que je m'en trouve un, mais je crains la cherté d'un objet qui, en ces temps numériques, ne doit guère trouver d'acquéreurs).
La Société du mystère affiche sa qualité de roman ce qui permet à l'auteur de donner libre cours à une imagination fertile et de fantasmer à loisir sur les intentions cachées des membres de la "meute" (terme utilisé pour identifier cette mystérieuse société de peintres unis par leur "bougrerie"), dont beaucoup furent les authentiques génies du "cinquecento", le seizième siècle des Italiens. Le roman se présente comme mémoires apocryphes d'Agnolo Bronzino, l'un des maîtres de la période, élève et frère en "mauvaises" mœurs de Jacopo Pontormo, les deux hommes, et nombre de leurs confrères ayant bénéficié de la protection des Médicis, sans lesquels, le spectre de l'Inquisition rôdant, ils eussent connu un sort des plus funestes.
Gourmand, Dominique Fernandez, leur prête un culte de la "coda" (traduisez, tiens !) qu'ils se seraient efforcés de transmettre à la postérité, par touches subtiles, dans leurs œuvres, sacrées le plus souvent, exploit remarquable s'il en est, et vive les romanciers !
Le livre tient la gageure de mêler fiction parfois délirante (mais on aimera !) et références artistiques, rendant un hommage sincère au métier de l'Art : c'est à Florence, en effet, que les peintres durent lutter pour passer du statut d'artisans à celui d'artiste, terme dont Fernandez nous dit que c'est ici qu'il fut créé.
On croise au fil des pages, en chair et en os si je puis dire ou en référence, les peintre et sculpteurs les plus illustres, dont Michel Ange, Vasari (le seul "hétéro", présenté comme un hypocrite de première), Benvenuto Cellini, le Parmigianino et autres Donatello dont le David nous vaut une description enflammée (et bien venue) de l'écrivain.
Intrigues de cour, vie privée des fameux Ducs de Florence (Cosme 1er principalement), avec pour décor l'encore prestigieuse Florence, meurtres et détails de nature à nous "parler" sur les rapports entre Pontormo et son disciple Bronzino, lequel entretiendra à son tour des rapports pas uniquement pédagogiques avec son élève Sandro (Alessandro Allori surnommé également Il Bronzino), rapports du même type que ceux de Pier Paolo Pasolini avec Ninetto Davoli, petit clin d’œil de l'auteur de Dans la main de l'ange, voilà enfin un Fernandez passionnant, rythmé malgré sa longueur, qui ne fait certes pas œuvre d'historien, mais nous emmène au cœur de l'une des périodes les plus fascinantes de l'Histoire, comme dirait l'ampoulé Stéphane Bern dont, au passage, l'émission entrevue récemment sur Laurent le Magnifique, entrecoupée de témoignages de prétendus "spécialistes", illustrée par une musak anachronique, est de nature à nous faire prendre les jambes au cou ; ce que je fis, encore sous le charme de ce précieux ouvrage.
La société du mystère, par Dominique Fernandez (Grasset)
Illustrations : détails de la Déposition de Pontormo ; de beaux éphèbes à la manœuvre (deux portent le corps du Christ), comme par hasard, tiens !
![]() |
Autoportrait de "Sandro" Allori, l'amant selon Fernandez - Galerie des Offices, Florence |
samedi 7 octobre 2017
Jeu cinéma
vendredi 6 octobre 2017
jeudi 5 octobre 2017
Cadeau : deux jeunes hommes
En bis, mon Nocturne de Chopin préféré.
Que demander de mieux ?
mercredi 4 octobre 2017
Elie Grekoff, illustrations pour Tirésias
![]() |
Pour en savoir plus sur l'ouvrage sans équivoque de Jouhandeau, pour découvrir des illustrations encore plus "parlantes", on ira lire le billet très complet publié en 2010 par l'excellllllente Bibliothèque Gay. C'est ici : clic.
mardi 3 octobre 2017
Forte récompense
Perdu au retour d'une promenade en mer
sac de plage contenant divers bijoux
de famille de grande valeur.
Mail à Silvano qui transmettra, merci.
lundi 2 octobre 2017
Certes
" Tous ces gens qui n'ont pas de talent, que deviendraient-ils sans tous ces gens qui n'ont pas de goût ? "
Gilbert Cesbron
Gilbert Cesbron
Petite musique de vie
dimanche 1 octobre 2017
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