Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 13 mars 2008

Champagne !


Le député homophobe Christian Vanneste, investi par l'UMP (parti du président Sarkozy) a été très largement battu aux élections municipales par un socialiste (M.Delannoy) élu avec 54% des voix.
En janvier 2006, le député avait affirmé que l’homosexualité était «inférieure à l’hétérosexualité». Et avait jugé que «si on la poussait à l’universel», l’homosexualité serait «dangereuse pour l’humanité.»
Sans se mêler de pure politique, Gay Cultes a ouvert sa meilleure bouteille de Champagne !

samedi 8 mars 2008

Un parisien à Prague

Une ville "jeune".


Café "Louvre"

Vue partielle, depuis le "château"


A Prague, la musique est dans ses murs !
De l'histoire de Prague, des procès de Prague, du "printemps de Prague", de la tentative Dubcek, de Jan Palach, cet étudiant qui s'immola par le feu en 1969 pour crier la soif de liberté d'un peuple suffoquant, de l'empreinte que le jeune Mozart laissa ici, indélébile, et donc, beaucoup plus tard, du tournage en ces murs du film "Amadeus" par le tchèque Forman, vous pourrez amplement vous documenter en wikipédiant à droite et à gauche.

On n'échappe pas, ici comme à Venise ou à Rome, aux groupes agglutinés autour des édifices obligatoires comme le "pont Charles" ou le "château" où la relève de la garde fait partie des incontournables de tout séjour qui se respecte.
Les italiens, en ce mois de mars, ont envahi la ville, peut-être pour échapper au spectre du revenant Berlusconi prêt à fondre à nouveau sur le pays de Verdi.
J'aurai en définitive entendu parler italien plus que n'importe quelle langue, mon séjour ici démontrant implacablement combien notre langue française s'apparente désormais plus à un dialecte moribond qu'à une langue vivante.
Il suffit pour s'en rendre compte de constater le sourire béat du serveur qui sait dire "au revoir" ou "merci", voire "merci beaucoup" quand le pourboire est jugé digne de courbettes.
En dehors de cela, si vous parlez ni allemand ni anglais (si vous êtes un "français lambda", quoi), vous vous révèlerez fervent émule du mime Marceau.
L'achat un appareil photo numérique dans une boutique du centre-ville, fut, à cet égard, révélateur au point que je me demandai si on n'allait pas lâcher les chiens sur votre serviteur incapable d'énoncer clairement ses desiderata.
Le regard suspicieux du vendeur lorsque je montrai du doigt le "Lumix" convoité, me fit un instant penser que j'allais terminer mon séjour à la manière d'Yves Montand dans "L'aveu" (encore les "procès de Prague").
Fort heureusement, ma "Visa" vint à mon secours en précieux "sésame" international de nature à consolider les liens d'amitié entre les peuples de notre (si) vieille Europe.
La République Tchèque n'est pas encore passée à l'Euro ; ce ne sera chose faite que dans quelques mois et l'on peut encore faire de bonnes affaires au pays de Smetana (mais si, vous savez, le compositeur de la "Moldau" !).

La "Musique" est toujours reine à Prague qui en fut une "plaque tournante" dans les siècles précédents, et surtout aux 18è et 19èmes.
Le soir, il vous sera beaucoup plus facile d'assister à un concert de musique symphonique ou "de chambre" qu'à une démonstration de "tektonic" : on vous distribue à chaque coin de rue des "flyer" vous conviant à une soirée "Mozart" ou, bien sûr, à un programme Smetana-Dvorak, les deux grandes gloires locales.

Hormis l'omniprésence de la musique, ce sont les "cafés" qui auront marqué heureusement cette brève incursion : vastes espaces hauts de plafond, de style souvent "art nouveau", ils sont à mille lieues de nos "brasseries", encore habités par les fantômes d'Einstein, de Kafka, et d'autre illustres clients.
Ici, les serveurs sont éminemment "cinématographiques", aux chemises blanches immaculées, amidonnées, qui ne laissent échapper aucun effluve d'aisselles douteux, suivez mon regard...
On n'attend pour passer commande que le temps nécessaire à la lecture de la carte et tout se passe dans l'efficacité sans cette hystérie qui caractérise aujourd'hui la vie parisienne.
Le chocolat chaud est onctueux, fabriqué selon d'antiques recettes, à des années-lumière de cette poudre que l'on dissout dans de l'eau chaude sous nos latitudes.
Il y a, vu les dimensions de ces endroits, des lieux pour fumeurs ou non-fumeurs et l'odeur des "blondes" ne vous prend pas à la gorge comme ce fut le cas chez nous avant le 1er janvier 2008.
Dans ces "cafés" d'immensité, on trouve sur les tables des carrés de papier et des crayons pour griffonner une symphonie future, l'esquisse d'un chef d'œuvre à venir de toute nature, ou, plus prosaïquement, les coordonnées d'un convive, sans avoir à solliciter "un papier et un crayon" que l'on vous fera attendre des heures durant.
On peut y savourer un authentique "goulasch" à toute heure de la journée ou une délicieuse pâtisserie sortie du chariot promené dans la salle par un serveur tout spécialement affecté à la tâche.

Signe du rayonnement aujourd'hui bien oublié de la France, les cafés et restaurants "bourgeois" s'affichent en noms "français", tels ce "Louvre" que j'ai beaucoup aimé (photos).
Le "restaurant français" de la "maison municipale", chef d'oeuvre "art nouveau", en témoigne, qui bénéficie du label de la "Présidence de la République", comme, en monarchies, ailleurs, l'estampille "royale" atteste du sérieux d'une maison.
J'ajouterai que les prix pratiqués dans ces restaurants et cafés luxueux, réservés aux touristes à l'époque communiste et aujourd'hui accessibles à tout un chacun, sont des plus abordables.
Jusqu'à quand ?
Jusqu'à l'arrivée prochaine, sans doute, de notre euro si fort...

Au rayon "gay", Prague est une ville très ouverte.
Les établissements ornés du "rainbow" y font florès : bars, discothèques, "mens club", saunas, chacun y trouve de quoi satisfaire ses goûts.
Ce qui frappe le français en vadrouille, c'est la place importante de la prostitution masculine : la publicité pour le sexe rémunéré s'étale dans les publications spécialisées et il existe même un hôtel où l'on peut faire appel à des prestations "en supplément" (ce n'est pas celui où nous sommes descendus !).
Pour l'amateur de jeunes gens, Prague est un paradis.
Ce n'est pas un hasard si les éphèbes des vidéos porno "Bel Ami" ou "Eurocrème" sont issus de ces contrées : les magnifiques paysages qui bordent la Vltava (Moldau) ont souvent servi de cadre à des ébats torrides dans ces productions "hot".
Voilà, pour les amateurs, une raison supplémentaire de découvrir cette ville toute en contrastes.

* Toutes photos par gay Cultes (DR)

vendredi 7 mars 2008

samedi 1 mars 2008

Angel


Bon week-end et bonne semaine !

Gay Cultes part visiter Prague
et
revient vendredi 7 mars.



En attendant, promenez-vous dans ces pages : bonne visite !




vendredi 29 février 2008

L'exilé de Capri (2)

Recueil de poèmes du baron Fersen

Caricature d'après scandale : on remarquera le poignet "cassé", symbole de la "folle" dans l'imaginaire populaire.


Nino Cesarini, alangui, Villa Lysis

jeudi 28 février 2008

L'exilé de Capri

Jacques d'Aldesward-Fersen


La villa Lysis à Capri : si les murs pouvaient parler !

La tombe du baron : l'église refusa l'inhumation en "terre chrétienne"

Nino Cesarini, "boy friend" en titre du baron Fersen

Au début des années 1900, le jeune baron Jacques d'Aldesward-Fersen (un descendant de l'amant suédois de la reine Marie Antoinette) défraye la chronique parisienne avec une affaire dite des "messes roses" : cet aristocrate fortuné organise en son hôtel particulier des "goûters" auxquels participent (consentants, dira-t-on) de jeunes garçons de la bourgeoisie parisienne.
Au cours de ces "agapes" diurnes, les jeunes gens reconstituent des "tableaux antiques", revêtant tuniques en mode grec plus qu'échancrées mettant en valeur leur anatomie.
Les garçons sont âgés de 15 ou 16 ans et le scandale est énorme.

Une fièvre pédérastique envahit l'Europe ces années-là où les "affaires" se succèdent : procès d'Oscar Wilde bien sûr, mais aussi, en Allemagne, le scandale des "soldatentante" et celui mettant en cause un membre de la fameuse famille Krupp.
Le baron Fersen sera aussi un "militant" homosexuel, créant une revue, "Akademos", dont la publication cessera faute d'abonnés (on "n'osait pas" !).

C'est à Capri qu'il se réfugiera, faisant construire la villa "Lysis" où se déroulèrent des bacchanales des plus effrénées.
A Capri se retrouvaient alors les "invertis" ayant eu maille à partir avec la justice de leur pays, Fersen jouant en quelque sorte un rôle fédérateur.
Le baron y finira ses jours, à l'âge de 44 ans, dans des conditions demeurées mystérieuses : overdose de cocaïne ? suicide ?
A cet opiomane distingué, poète, écrivain, illustre débauché, Roger Peyreffite consacra un roman, "L'exilé de Capri", fort bien documenté.
Nous reviendrons sur l'affaire Fersen, avec les témoignages d'époque d'Alfred Jarry, étrangement indulgent et de Charles-Louis Philippe.
A lire : "L'exilé de Capri" de R.Peyrefitte (toujours réédité)
et "Akademos - Jacques d'Adelswärd-Fersen et "La cause homosexuelle" de Lucien Mirande (éd. GKC).


Ce poème de Fersen reflète bien ses "préoccupations" de la période parisienne:

DAPHNIS ET CHLOE

Dans un clair bouquet de cytises
Que le soleil tache d'or fin,
Ce sont deux bergers, deux gamins,
Aux jolies poses indécises;

L'un est tout nu comme un faunin,
L'autre est rieur et le caresse
Mêlant les pleurs et la tendresse,
Dans des baisers pervers un brin;

L'un pique à son ventre impubère
Avec des yeux de gaîté pleins,
La senteur blanche d'un jasmin,
L'autre imite son petit frère.

Il ne manque plus rien : soyez
Très effrontés, mes jolis pages,
On verra si vous restez sages,
Comme dans Daphnis et Chloé.


( Bucoliques, L'hymnaire d'Adonis . )



mercredi 27 février 2008

Les Chansons d'amour

Je ne reviendrai pas sur le film dont on a beaucoup parlé ici.
Etonnant d'en trouver cette scène sur "youtube" : quid des "ayant droits" ?
Ne boudons pas notre plaisir tant que cet extrait est en ligne !

mardi 26 février 2008

Maurice

La scène de la certitude.

(Désolé que le format d'image anamorphique ne soit respecté ici ; la séquence garde néanmoins son intensité.)

Un peu plus sur Maurice.

lundi 25 février 2008

Bravo !

Depuis Simone Signoret (pour "Les chemins de la haute ville") en 1960, aucune actrice française n'avait remporté la fameuse statuette : c'est donc Marion Cotillard qui est sacrée meilleure actrice par la prestigieuse académie.
De "La môme" d'Olivier Dahan, c'est l'interprétation de la jeune actrice, habitée par le personnage d'Edith Piaf qu'on retiendra évidemment, car le film aura déçu les fans de la grande chanteuse disparue en 1963 le même jour que Jean Cocteau dont elle créa, à la scène, "Le bel indifférent" aux côtés de Paul Meurisse.
Ceux qui attendaient une biographie (aujourd'hui, on dit "biopic") de la bouleversante interprète de "La vie en rose" en furent pour leurs frais, le film mettant surtout l'accent sur les premières années de sa vie, et sur son histoire d'amour avec Marcel Cerdan, boxeur mort tragiquement.
Très "nouvelle qualité française", le film de Dahan a pour principaux atouts, outre la prestation de Marion, une très belle photo signée Tetsuo Nagata et un "casting" intéressant (Rouve, Sylvie Testud, Emmanuelle Seigner et l'inévitable Depardieu).
Mais ne boudons pas notre plaisir et saluons la performance de la comédienne, déjà récompensée chez nous par un"César" !


vendredi 22 février 2008

Jean Cocteau : un dilettante de génie (2)

Jean Desbordes dans "Le sang d'un poète".
Selon C. Arnaud, il fut le pr
emier amour "partagé" de Cocteau.


Edouard Dermithe (ou Edouard Dermit), à gauche, dans "Les enfants terribles", fut acteur, ami-amant et collaborateur de Jean Cocteau : c'est lui qui termina la chapelle de Fréjus après la disparition du Maître.


Ce billet fait suite à l'article : Un dilettante de génie.

mercredi 20 février 2008

Contribuez à ce blog !

Merci de contribuer à Gay Cultes qui n'est pas omniscient : n'hésitez pas à apporter les rectifications ou précisions que vous semble appeler tel ou tel article en usant du lien "commentaires".

Jean Cocteau : un dilettante de génie.

Avec Jean Marais : "nous faisions l'amitié" dira celui-ci


Chapelle Notre Dame de Jérusalem à Fréjus (France)



Sous deux dessins extraits du "Livre blanc", lire entre les lignes...

On ne se lancera pas dans une biographie ni dans une exégèse de son œuvre tant elle fut pléthorique : on se réfèrera pour cela à l'excellent ouvrage de Claude Arnaud "Jean Cocteau" (éd.NRF-Gallimard) qui fait référence à ce jour ; ce livre est une mine d'or pour qui s'intéresse à la vie et à l'œuvre de celui qui fut poète, romancier, plasticien, peintre, décorateur, cinéaste...
Pour le cinéma, on verra bien sûr "Le sang d'un poète", l'immortel "La belle et la bête" ou "Les enfants terribles" où la "patte" de Cocteau est omniprésente sous la cinématographie de J.Pierre Melville.

On sera surpris par le personnage, fascinant, opiomane invétéré, mystique, cherchant à refouler dans un premier temps son homosexualité puis tombant fou amoureux du jeune Raymond Radiguet : en pure "perte" au plan sexuel, puisque leur amour demeurera platonique jusqu'à la mort prématurée de l'auteur du "Diable au corps".

Sa plus belle histoire d'amour, partagé cette fois, il la vivra avec l'acteur Jean Marais qu'il convoquera peu après leur première rencontre pour lui dire "je crois que je suis amoureux de vous" !
Les deux Jean formeront un couple tout en visibilité, Marais n'hésitant pas, pendant l'occupation, à "casser la gueule" à un critique "collabo" qui avait éreinté son amant-ami-père.
L'anecdote, transposée, est relatée dans le film de François Truffaut "Le dernier métro".

Comme le "Corydon" d'André Gide, "Le livre blanc" publié "sous le manteau" pendant l'entre-deux-guerres, fera l'objet de dénégations de la part de son auteur (voir illustration autographe) suffisamment ambigües pour que l'on n'ait plus le moindre doute sur l'authenticité de sa paternité.
Le livre est d'ailleurs publié depuis quelques années sous sa signature (éditions Le Pré aux Clercs).
La puissance érotique qui se dégage des illustrations de" Jean" est stupéfiante.
Vous n'en voyez ici que deux exemples des plus "soft", la plupart des autres dessins ne cachant rien des différentes formes de l'amour entre hommes.

Nous aurons bien des occasions de revenir ici sur Jean Cocteau qui demeure, à travers les temps, un "esprit libre", un formidable révélateur de talents, un touche-à-tout de génie.

Voir aussi sur Gay Cultes : clic.