Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


lundi 23 décembre 2024

Dans mon carnet de correspondance

 Je vous prie d'excuser notre petit-fils Silvano pour son manque d'assiduité, du lundi 23 au jeudi 26 décembre inclus. Notre enfant s'autorise, avec notre accord, une escapade dans notre famille gardoise.
Merci pour votre indulgence.
Et joyeux Noël !
Silvana et Luchino Manganao.

Ça t'apprendra !

    Mais euh, trois jours seulement !

samedi 21 décembre 2024

Dur labeur

Manuel, travailleur

António Casalinho :

 
En 2023, le jeune portugais António Casalinho était l'un des invités du prestigieux
Prix de Lausanne dont il fut l'heureux lauréat deux ans auparavant.
Il y offrait le solo de Grinding the Teeth de Goyo Montero, musique d'Owen Belton

Vue aérienne

 

Venezia - Venise - Venice - Venedig

vendredi 20 décembre 2024

Lire au lit


Dernières lectures, trois romans bouleversants :

Le bastion des larmes, d'Abdellah Taïa 
Houris, de Kamel Daoud
et, surtout : 
Mungo, de Douglas Stuart
(Les 30 premières pages ici : clic)

Piano du matin : Et Bach inventa le jazz !


Brad Meldhau After Bach, extrait d'un concert à la Philharmonie de Paris (2018)
Quoi de neuf ?
Bach

Effectivement

mercredi 18 décembre 2024

À Santo Stefano di Sessanio

Carnet de voyage du photographe Igor Mattio :

"Le voyage se poursuit jusqu'au village médiéval de Santo Stefano di Sessanio, un joyau architectural largement détruit lors du tremblement de terre de 2009, mais magistralement reconstruit grâce à la détermination d'individus tenaces engagés à préserver son patrimoine. Nous séjournons dans un "hôtel dispersé" (albergo diffuso), logeant dans une suite répartie soigneusement sur deux étages.



Le miroir se transforme en une passerelle métaphorique, non seulement une surface réfléchissante, mais un portail où le sujet affronte le poids de ses ambitions, l'ombre de ses peurs et l'espace inexploré entre sa réalité actuelle et son moi imaginé. La composition adoucit délibérément les frontières entre la réalité et l'imagination, nous laissant à méditer : est-ce un jugement brut, honnête, ou un aperçu fugace d'une version idéalisée qui n'existe qu'à l'intérieur de son esprit ? "

Santo Stefano di Sessanio (Abruzzes)

mardi 17 décembre 2024

Marisa de nos amours

Talons aiguilles

Marisa Paredes, l'actrice fétiche de Pedro Almodovar, a quitté ce monde, apprend-on ce mardi. On se souvient, entre autres chefs-d'œuvre, de ses rôles habités dans Tout sur ma mère, Talons aiguilles ou Parle avec elle. Marisa Paredes avait 78 ans. Tristesse infinie.

La fleur de mon secret


Entrelacés

Photo Igor Mattio 1986

"Leurs enfants après eux" : fulgurant !

J'avais lu le roman "goncourisé" de Nicolas Mathieu et redoutais quelque peu son adaptation cinématographique. Réalisé de mains de maîtres, avec, notamment, de beaux plans-séquence, une bande son qui faisait danser sur son siège un jeune spectateur et un final visuellement vertigineux (j'étais au deuxième rang) ! Paul Kircher, sublime, et toute la distribution sont formidables ! Mention spéciale à Gilles Lellouche qui se bonifie en vieillissant : c'est son meilleur rôle, à mon humble avis. Ludivine Sagnier est parfaite. Quant à Sayyid El Alami qui a le "mauvais rôle", c'est un jeune acteur exceptionnel. Un grand moment de cinéma.

Gilles Lellouche, Paul Kircher et Ludivine Sagnier

Paul Kircher

Paul Kircher, Angelina Woreth et Sayyid El Alami : magnifiques !

Voyage d'hiver

lundi 16 décembre 2024

Boucles noires

"Boucles noires", mort à la guerre


Vénéré de nos jours en Italie comme chanteur-poète majeur, Fabrizio de Andrè (1940-1999), anarchiste convaincu, influencé, disait-il, par Brassens ou Bob Dylan, lutta toute sa vie, à travers ses œuvres, pour combattre toutes les exclusions.
Avec la magnifique chanson Andrea, il chante la douleur d'un garçon qui a perdu son Ami soldat à la guerre, tué dans les montagnes du Trentin lors de la "grande" guerre.
Cette chanson courageuse, l'une des rares à célébrer une relation amoureuse entre hommes dans un pays réputé très homophobe, a finalement trouvé un public sur YouTube où le nombre de "vues" et les témoignages émus lui rendent justice.
La sincérité finit toujours par emporter l'adhésion.

Voici une traduction quelque peu approximative de ce très beau texte qui se réfère sans doute, donc, à la guerre des Alpes 1915-18 (l'Italie avait déclaré la guerre à l'empire austro-hongrois) qui fit environ 140 000 victimes, en particulier autour de la montagne appelée Cima Palon (Monte Pasubio).

Andrea s'est perdu, s'est perdu et ne sait pas revenir
Andrea avait un amour
Boucles noires
Andrea avait une douleur
Boucles noires.
Il était écrit sur la feuille qu'il était mort
sous les drapeaux
C'était écrit, la signature était en or,
une signature de roi
Tué dans les montagnes
de Trente
par la mitraille.
Yeux couleur forêt
paysan du royaume
profil français
yeux couleur forêt
soldat du royaume
profil français
Andrea a perdu, perdu l'amour
la perle la plus rare
Andrea a dans la bouche, dans la bouche une douleur
la perle la plus sombre.
Andrea cueillait, recueillait des violettes
au bord du puits
Andrea jetait les boucles noires
dans le cercle du puits
le seau lui dit, lui dit "Monsieur,
le puits est profond
il a plus de fond que le fond des yeux
de la nuit des larmes".
Lui répondit "il suffit, il suffit qu'il soit plus profond que moi".

Andrea est l'une des chansons de l'album Rimini (1978)

Rediffusion d'un billet de février 2018

Note ce jour, 16 décembre 2024

Le refrain de la chanson a été repris, note pour note, pour la chanson Je ne suis que de l'amour, chantée par Nicole Croisille sur un texte de Delanoë, "musique" de Pierre Bachelet (BO du film Histoire d'O). Dans les crédits, aucune mention de De Andrè, lequel, anarchiste, libertaire, n'était pas du genre procédurier. Pourtant, le plagiat est flagrant.