Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


samedi 20 décembre 2025

Nights in brown satin

Il y a des caresses qui se perdent !

Manu Rios : bon anniversaire !


Manu Rios, acteur et chanteur, vient de fêter ses 27 ans.
Cette photo de 2022 est signée Bruce La Bruce.
(La fourrure est synthétique, bien sûr.)

vendredi 19 décembre 2025

Mathis

 


Photos de Jörg Brücker



Ce soir, grand moment de cinéma sur France 5

Delphine Seyrig (1932-1990)

France 5 a la bonne idée de diffuser ce soir, en début de soirée*, et en version restaurée, le film de Jacques Demy Peau d'Âne. Dans la distribution**, on trouve entre autres Catherine Deneuve, Jean Marais, Micheline Presles et une grande comédienne, belle, dotée d'une voix incroyable, et évidemment déjà oubliée du plus grand nombre, Delphine Seyrig en fée délicieusement perverse.
Le film n'a pas pris l'ombre d'une ride, la musique de Michel Legrand est formidable, les couleurs ravivées somptueuses, et l'on comprend que certain(e)s aient pu se pâmer sur un Jacques Perrin (le Prince charmant) qui portait le collant pourpre comme personne.
Un régal.

Ah, la voix de Delphine Seyrig !



Jacques Perrin (le Prince charmant) portait le collant pourpre comme personne.


* "prime"
** "casting"
C'est agaçant, à la fin, de devoir traduire du français à certains compatriotes !

mardi 16 décembre 2025

Le garçon qui t'attend

 

Lawrence d'Arabie : et au début, il meurt

Lawrence-Peter éveilla en moi un trouble non identifié alors.


C’était le cinéma de mon enfance, une grande et belle salle où l’on voyait sur écran géant les films tournés en 70 mm, superproductions chamarrées que l’on projetait en roadshow à l’américaine : les lumières s’éteignaient en diminuendo, puis, sous l’écran, jaillissaient des jets d’eaux éclairés par des spots multicolores pendant l’ouverture ; car il y avait une ouverture musicale, comme à l’Opéra, qui permettait d’entrer doucement dans le rêve en technicolor. Il y avait un entracte, puis, à nouveau la musique et l’on s’emmitouflait à nouveau dans l’irréel.
Le cinéma était alors un spectacle total.
La belle partition de Maurice Jarre, à jamais gravée dans la mémoire des amoureux du 7ème art, déroulait ses harmonies dès le pré-générique. Lui succédait, avec les images cette fois, le ronronnement du moteur de la motocyclette du colonel Lawrence. D’emblée, on entrait dans le drame : la machine sur la petite route de campagne, l’obstacle, l’embardée, la mort. David Lean et son scénariste, Robert Bolt, avaient choisi de commencer ainsi leur narration, par la mort du héros, dont on découvrirait l’épopée par un flashback qui nous transporterait là-bas, dans une Arabie au bord de l’explosion, exsangue, divisée en tribus que Lawrence parviendrait à fédérer pour faire refluer l’envahisseur ottoman.
 Lawrence était beau
 Lawrence était beau, vaillant, et quelque peu torturé de nature. A l’écran, on lui donna les traits de Peter O’Toole, et, plus jamais, Lawrence n’aura d’autre visage. De mes icônes d’adolescent, je garde une infinie tendresse pour Peter O’Toole et pour Audrey Heburn, que William Wyler réunirait plus tard dans une comédie assez moyenne (Comment voler un million de dollars). Au sortir de l’enfance, quand on ne s’est pas encore trouvé, Lawrence-Peter éveilla en moi un trouble non identifié alors.


... l'un de ces deux petits mendiants...
Je me surpris à désirer ardemment entrer dans la peau de l’un de ces deux petits mendiants qui se mettent au service de l’homme blond.
Une scène m’a marqué à jamais, celle où Lawrence et son petit compagnon, en haillons, exténués de leur long périple, entrent, au Caire, dans le mess des officiers sous le regard méprisant des gradés : Lawrence , agrippant la manche du barman, exige deux limonades pour lui et ce « sauvage » que l’on ne saurait accueillir dans ce cercle (We want two large glasses of lemonade !).

Avec le jeune Michel de Carvalho
C’est à ce moment précis, plus qu’ailleurs dans le film, que Lawrence devint mon héros pour toujours et O’Toole avec lui, que l’on ne doit surtout pas réduire à cette seule interprétation. On le revit dans un très honorable « Lord Jim » réalisé par l’excellent Richard Brooks, dans cette comédie de Wyler (voir plus haut) avec ma chère Audrey, dans une comédie musicale improbable (Goodbye, Mr Chips), dans « La nuit des généraux » d’Anatole Litvak où il retrouvait Omar Sharif, en ange dans « La Bible » de John Huston et , pour faire bonne mesure, en pervers Tibère dans le porno-chic « Caligula » de Tinto Brass ( !) puis, en précepteur du « Dernier empereur » de Bernardo Bertolucci.
À la fin, le 14 décembre 2013,  Peter O’Toole est mort. Le cinéma permet le plus beau des flashbacks : je serai de nouveau, ce soir, le petit traîne-savates des sables émouvants. Et je boirai un grand verre de limonade en l’honneur de mon cher disparu.
Silvano Mangana


Le vrai Thomas Edward Lawrence à Damas
 
Une passion fatale pour les motocyclettes

« Je t’aimais, c’est pourquoi, tirant de mes mains ces marées d’hommes,
j’ai tracé en étoiles ma volonté dans le ciel. »
(T.E Lawrence)
La photo à Damas et cette citation m'ont été envoyées par Roger B., lecteur fidèle

Quelques passages du film.
En fond sonore la musique d'ouverture de Maurice Jarre :

lundi 15 décembre 2025

Le jeune homme à l'hôtel Metro (Berlin)

Cette photo de 1954 est d'Herbert Tobias, né le 14 décembre 1924.
Le photographe, connu pour ses œuvres homoérotiques, fut l'une des premières victimes européennes du SIDA et décéda le 14 août 1982 à Berlin. 

Du nouveau à Venise en avril

 

Perché sur le Grand Canal entre le pont Rialto et Ca’ Foscari, le Palazzo Pisani Moretta est un trésor de l’architecture vénitienne.
Il conserve toujours des meubles et des œuvres d'art originales, dont des œuvres de Giambattista Tiepolo, Jacopo Guarana, Gaspare Diziani et Giuseppe Angeli.
À l'intérieur de ces murs historiques, la Fondazione Dries Van Noten veut prolonger l'héritage du palazzo et ouvrira ses salles historiques au public grâce à des programmes et des activités organisés.

Fondazione Dries Van Noten
Ouverture à Venise, avril 2026

Loi de 1905 : à chacun sa république


Autrefois, ce genre de « film » n'était projeté
que dans les salles paroissiales.

dimanche 14 décembre 2025

Marseille, années 30

À Marseille, 1933 | Photo Herbert List

Bah, heureusement qu'on a Mozart !

Un Insta avec vous

 Salut les jeunes (à tous, quoi) !
Je développe mon compte Instagram silvanomangana.
J'y ai ajouté des billets et des photos déjà parus ici, mais j'y insérerai des publications spécifiques. La première concerne William Shakespeare, une copine.
Je vous remercie de devenir un(e) follower (je suis bilingue) : venez nombreux et cliquez sur
« suivre ».
Voici le lien : cliquez !  

Sur les publications, cliquez sur les petits cœurs.
Merci !


Tommaso a très bon goût

Il nous régale avec ses recettes de cuisine (voir "gourmandises", colonne de droite), mais le "bello ragazzo" Tommaso a aussi d'excellents goûts en matière de grande chanson italienne.
Il nous souhaite un "bon dimanche !" avec, en fond sonore, cette belle chanson du grand Lucio Battisti

samedi 13 décembre 2025

Tiens bon la barre, moussaillon !

 

Photo Igor Mattio au Ballet National de Cuba

Semaine d'aujourd'j(u)i.

lundji
mardji
mercredji
jeudji
vendredji
samedji
djimanche

Qu'en djites-vous ?

Une belle idée de cadeau

 


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NOTE (samedi à 14 h 45)
Rougissant des joues aux oreilles, je retranscris le texte (initialement en langue ibérique) du fidèle "filidor".
On ne peut rêver mieux pour la « promo » :

J'ai adoré ce roman ; il est d'une grande subtilité et d'une grande richesse, avec un style fluide et très littéraire.

Ce roman explore les émotions et les questionnements d'un garçon de quatorze ans. Un garçon en quête de lui-même, qui trouve sa voie, sans jamais se perdre. Nous l'accompagnons pendant près de quinze ans, à travers ses rencontres, ses fantasmes, les questions qui le tourmentent et les révélations qui le font grandir.

J'ai adoré ce personnage, Paul, que l'auteur a créé en parfaite harmonie avec son éducation et l'époque dans laquelle il vivait. Je l'ai trouvé très mature pour son âge, mais tout en lui est cohérent avec sa personnalité, avec ce qui le définit. Cependant, lorsque l'amour vous saisit, vous submerge, vous obsède et devient réalité, il vous entraîne sur des chemins inattendus, des chemins qui vous mèneront à la découverte de l'extase, mais aussi de l'altruisme, de la générosité, de la jalousie et de la désillusion. Puis, un ange apparaît.

Le roman est écrit du point de vue de Paul, avec quelques surprises. À travers ses yeux, nous découvrons un Victor ambigu, drôle et fragile, à la fois joueur et taciturne, intrigant et captivant. La relation entre Victor et Paul façonnera l'avenir de ce dernier, lui ouvrant les yeux sur des sentiments réciproques, lui faisant découvrir ses premiers désirs interdits, le frisson du danger et, surtout, son premier amour – de ceux qu'on n'oublie jamais, aussi imparfaits soient-ils.

Page après page, nous découvrons avec Paul comment Victor a marqué sa jeunesse et comment il restera toujours présent, tapi dans un coin, profondément enraciné. Un roman d'apprentissage avec des personnages attachants, chacun à sa manière, qui vous toucheront. Un roman bien construit qui révèle des surprises, dont certaines que même Paul ignore, nous offrant, à nous lecteurs, une sorte de privilège, un cadeau, un secret partagé avec l'auteur.

L'écriture de Louis Arjaillès est splendide ; les descriptions, parfaites, oniriques, très évocatrices, parfois poétiques, voire romantiques. Tout est fidèlement recréé dans le contexte historique du roman, plus précisément les années 1960, des références elles-mêmes au style vestimentaire, en passant par les coutumes, l'atmosphère, l'éducation… absolument tout.

Le style d'écriture de l'auteur est sans conteste le point fort de ce texte. Je le trouve tout simplement magistral. Ample, agréable, fluide, riche en mots et en sensations, il est parfaitement adapté à cette histoire… il me touche profondément. Il suscite des émotions : sourires, surprise, tristesse et joie.

Un livre qui m'a captivé dès la première phrase par ses mots percutants et accrocheurs, son écriture élégante et raffinée, ses personnages presque réels, dans lesquels chacun peut se reconnaître, extraordinaires dans leur dualité, son récit émouvant, intelligent et rythmé, plein de mystère et porteur d'espoir d'un avenir meilleur, d'une quête de soi, d'un amour tendre, d'un amour dur… mais toujours au cœur du roman.

En bref, un excellent roman à savourer pleinement, tant pour ses descriptions que pour son écriture. Un roman presque lyrique, qui évoque avec finesse, sensibilité et délicatesse l'éveil à la vie, à l'amour, à l'ivresse des corps qui se rencontrent — ces corps identiques et si attirants — de Paul, un charmant jeune homme dont le premier amour, Victor, l'accompagnera à jamais.