Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mercredi 22 octobre 2025

Winter d'automne

 

Capturés par l'objectif de Winter Vandenbrink

Piano du matin : il est permis de pleurer

La plus romantique des œuvres de Scriabine par l'un des géants du piano du XXᵉ siècle.

Emil Gilels (Odessa 1916 | Moscou 1985) n'est pas né dans une famille musicienne en soi, bien que son père fut un musicien amateur. À 5 ans, Emil a pris des leçons avec Yakov Tkach. Ses débuts en récital à 12 ans s'avéreraient cruciaux pour son développement : dans le public, Bertha Reingbald, enseignante à Odessa, décida de préparer Gilels pour l'examen d'entrée au Conservatoire de Moscou. À 15 ans, il a remporté le 1ᵉʳ prix du concours national de piano d'Ukraine qui lui a permis d'obtenir une bourse du gouvernement. Il remporte une compétition à l'échelle de l'URSS un an plus tard et après avoir obtenu son diplôme à Odessa en 1934, il rejoint finalement le pédagogue recherché Heinrich Neuhaus au Conservatoire de Moscou. En 1938, il devient une star avec son premier prix au concours Ysaÿe (maintenant Reine Elisabeth) ; qui étaient les autres concurrents ? Des légendes comme Michelangeli, Magaloff, Lympany, Bruchollerie... À cause de la Deuxième Guerre mondiale, il n'a pas pu faire le tour du monde. Au lieu de cela, il a rejoint la résistance civile et s'est produit sur le front (il y a une vidéo de lui jouant le Prélude de Rachmaninoff en sol mineur) et à l'hôpital. Parce qu'il était important pour le gouvernement, il se retrouvait à jouer pour Staline qui l'aimait.  Neuhaus, professeur de Gilels a été arrêté en 1941 et emmené au QG du KGB simplement à cause de ses origines allemandes : donc Gilels a demandé à Staline de le libérer, ce qu'il fit avec une certaine réticence. Gilels a ainsi sauvé la vie de son professeur. Après la guerre, il pouvait enfin faire le tour du monde et fut le visage de l'art soviétique du piano.

À l'époque, Gilels fut opposé à Richter par les aficionados du piano. Gilels se produisait dans le monde entier. Pas Richter, dont les soviétiques craignaient une fuite à l'ouest. Gilels affirmait que Richter était "meilleur" que lui. Entre les deux, mon cœur balance à jamais.

Jeune, souple et gracieux

 

Roman Martynov par Igor Vavilov

mardi 21 octobre 2025

Matons la photo !

Photomaton - Pierre et Gilles

Bon anniversaire, Sasha !

 Aleksander Malofeev a 24 ans aujourd'hui et… quinze ans de carrière.
De l'enfant prodige qu'il fut à octobre 2024, le film ci-dessous (réalisé pour ses 23 ans) parcourt cette carrière, permettant de voir l'évolution vers la maturité.
L'ingéniosité de cette vidéo permet de voir les interprétations de diverses pièces à des époques différentes, du bambin haut comme trois pommes au jeune homme qu'il est devenu.
Une pépite :

Il y a, me semble-t-il, une ou deux erreurs de dates.
On notera aussi que, parfois, le pianiste est "confronté" à des orchestres régionaux très moyens, comme j'ai pu le constater en juillet dernier à La Roque d'Anthéron. Dans ces cas précis, le jeune homme parvient à surnager, grâce à un indéniable talent qui lui permet de sortir par le haut de situations hasardeuses.
Son agent devrait lui éviter ces déconvenues. Dans le court passage sous la baguette de Chailly, on atteint vraiment le bonheur total.

lundi 20 octobre 2025

Slip ou caleçon ?

Notre Finny Tapp chéri.
Côté pile, c'est bien joli aussi.



Il faut avoir un corps aussi bien dessiné pour porter, pour le plus grand plaisir des connaisseurs, ce type de sous-vêtement.
Certains jeunes, cependant, portent le caleçon, influencés, peut-être, par leurs homologues américains du nord. À tout âge, un caleçon blanc, c'est très chic.
Pour ma part, en cette période où ma graisse a fondu comme la banquise, j'ai opté pour des boxer-shorts d'une marque célèbre qui, soit dit en passant, a été promue par les gays dès son lancement.


Sargent au Musée d'Orsay

 Ami(e)s de province,jeunes et moins jeunes,
si les vacances d'automne vous conduisent à Paris, c'est inratable !
Quant aux Parigots, il faut y aller !


Ce que la vidéo ne dit pas, c'est que John Singer Sargent était très certainement bisexuel.
Il a fréquenté le Paris "proustien", dont le fameux comte Robert de Montesquiou
qui inspira le personnage du baron Charlus de "La recherche"
Il a produit nombre d'œuvres très homoérotiques où figure à maintes reprises 
son modèle noir Thomas McKeller, "décoloré" au besoin pour les pièces
d'inspiration mythologique ou biblique.
McKeller travailla pour Sargent pendant une dizaine d'années.


Un homme inverti en vaut deux

 


dimanche 19 octobre 2025

Chats en Italie et un beau matou

Gioele Borghello par Giuseppe Riserbato

L'époustouflante Martha !

En 2018, à Singapour, âgée à l'époque de 77 ans, la plus grande pianiste actuelle donnait ce troisième concerto de Prokofiev avec un talent et une virtuosité à couper le souffle !
Ce concert survenait après les annulations de l'année précédente pour graves raisons de santé. Au cours des années 90, Madame Argerich a vaincu un cancer dont on pensait qu'il lui serait fatal.
On saluera son opiniâtreté, sa capacité de résistance à toutes les avanies de l'existence et l'empathie qu'elle suscite en tant que femme d'exception qui n'hésite pas, comme j'ai pu le constater à Turin en 2018, à "materner" des orchestres de tout jeunes musiciens.

Miam miam de saison

 Suggérée par François-Régis Gaudry, cette recette nous vient d'Italie. Plus précisément de la Valtellina, région du nord qui se frotte (quelle coquine !), à la Suisse.


Pour l'entrée avec une grande tablée d'ami(e)s comme je les aime

6 grandes tranches de bresaola coupées fines
3 cèpes moyens nettoyés
60 g de parmesan
5 cl d’huile de noix (ou de noisette ou d’olive)
Un trait de vinaigre balsamique
fleur de sel
poivre du moulin

Dans un grand plat, disposer les tranches de bresaola.
Tailler les cèpes crus en tranches d’environ ¾ millimètres et les répartir sur la bresaola. A l’aide d’un économe, tailler le parmesan en copeaux et répartir ceux-ci sur le plat. Verser l’huile en filet, ajouter le vinaigre balsamique assaisonner avec une belle pincée de fleur de sel et quelques tours de poivre du moulin.
Déguster avec des tranches de pain de campagne grillé.

Fastoche et "buonissimo" !

samedi 18 octobre 2025

Lapins

Ce sont les lapins qu'il faut regarder, canaillous !

 

Gary Cooper et les gaytés d'Hollywood

 

Un petit rôle dans Wings pour le jeune Gary Cooper

L'excellent film Babylon de Damien Chazelle s'inspirait peu ou prou de l'ouvrage gayment culte Hollywood Babylon du cinéaste Kenneth Anger. La période "folle" de la Mecque du cinéma y est retracée avec maints détails. Une rumeur persiste sur les débuts de la future star Gary Cooper, acteur beau comme un dieu dont les débuts à l'écran doivent beaucoup à des relations "hors-norme", notamment avec un certain producteur que Scorsese a "biopiqué" dans Aviator, sans la moindre allusion à une supposée bisexualité. Je me fais l'écho, aujourd'hui, de rumeurs de plus en plus persistantes (avec le temps, va, tout revient) sur ces "écarts" que la personnalité d'Howard Hughes ne permet guère de mettre en doute.

Je retranscris ci-après le texte d'un blog US qui a été repris en divers supports, plutôt crédibles. Mes excuses pour les éventuelles erreurs de traduction.

[Pendant trois ans, à la fin des années 1920, le richissime Howard Hughes entretint une relation sexuelle avec un jeune acteur inconnu, mais prometteur, Gary Cooper , lui offrant voitures, montres, vêtements et autres cadeaux somptueux. À l'époque, Cooper, qui ne jouait que de petits rôles dans des films muets, était soutenu financièrement par le bel acteur Rod La Rocque , qui refusait de lui acheter une voiture. Hughes compensa ! 
La Rocque contracta plus tard un mariage de convenance avec l'actrice hongroise Vilma Banky, qui avait de fortes tendances lesbiennes. Durant leur mariage, La Rocque et Banky continuèrent tous deux à fréquenter des personnes du même sexe. Fraîchement arrivé d'Helena, dans le Montana, Cooper était grand (1,90 m), d'une beauté ravageuse et doté d'un don légendaire, utilisant ses atouts physiques pour acquérir des biens matériels auprès d'hommes et de femmes plus âgés et beaucoup plus riches. Hughes était également bisexuel, bien doté, et possédait une obsession pour les personnes les plus belles et le plus glamour, quel que soit leur sexe. Pour Cooper (né en 1901), son arrangement avec Hughes était inhabituel, car Hughes (né en 1904) était en réalité plus jeune que lui de quelques années.
Le beau Gary en 1934, sur la route du succès
À l'âge de 26 ans, l'apparition de deux minutes de Cooper dans le rôle de Cadet White (ci-dessus) dans le chef-d'œuvre du cinéma muet Wings (1927) est devenue son rôle décisif, menant à son rôle de star dans le film parlant The Virginian (1929).
Cependant, la capacité d'attention de Hughes était notoirement limitée, et son engouement pour Cooper s'est refroidi lorsqu'il a jeté son dévolu sur le séduisant William Boyd , plus tard connu sous le nom de Hopalong Cassidy. Louis Wolheim, partenaire de Boyd à l'écran, a un jour mentionné que le séduisant Boyd, bien que fondamentalement hétérosexuel, n'était pas opposé à se laisser séduire par un homme s'il estimait que cela pouvait faire avancer sa carrière. Sur ce point, Boyd et Cooper avaient beaucoup en commun. Tous deux participaient aux fêtes masculines nues (!) sur la plage de l'île Catalina, organisées par l'acteur bisexuel Richard Arlen , et un paparazzi hollywoodien a un jour pris une photo de Hughes et Boyd nus, partageant un baiser intime dans une crique isolée de l'île. Hughes a dû payer 10 000 dollars pour obtenir les négatifs, empêchant ainsi leur publication. L'homme avait assez d'argent pour faire disparaître les ennuis. Une somme considérable. Il recevait 10 000 dollars par jour d'un fonds fiduciaire.
Cooper en 1932 par un Cecil Beaton pas hétéro
Le beau Gary avait fait ses débuts à Hollywood comme figurant affamé en 1925. Plus tard, à l'aube de la célébrité en 1929, Cooper rencontra l'acteur sous contrat avec la Paramount, Andy Lawler , un homosexuel populaire et flamboyant qui devint son ami le plus proche. Ils vécurent même ensemble jusqu'au milieu des années 1930. Lawler, né en Alabama, apprit à Cooper son accent du sud pour le film Le Virginien . Il lui présenta également un cercle social plus large et plus sophistiqué, comprenant l'acteur ouvertement gay Billy Haines et le réalisateur gay George Cukor , que Lawler avait suivi à Hollywood.
Cependant, après que Cooper soit devenu une icône du cinéma américain, les références à ses relations avec Hughes et Lawler furent effacées de son histoire personnelle, une pratique courante chez les acteurs et actrices à une époque dominée par les contraintes morales du Code Hays des années 1930. Joan Crawford en est un parfait exemple. Plus aucune photo de Cooper et Lawler « en ville » ne parut dans la presse, et Cooper cessa d'assister aux soirées mondaines notoirement gays de Cukor.
Les rues de la ville, 1932
Selon le chroniqueur hollywoodien William J. Mann, Gary Cooper a connu une dépression nerveuse après sa séparation orchestrée par le studio avec Lawler. Néanmoins, après une première distanciation, Cooper et Lawler se sont retrouvés amis pour la vie. Leur relation privilégiée est évoquée dans la biographie de Jeffrey Meyer , « Gary Cooper : American Hero » , et dans « The Last Hero : A Biography of Gary Cooper » de Larry Sidwell. ]

La carrière ultérieure de Cooper comme grande star de cinéma est bien documentée ; je recommande donc aux jeunes lecteurs de consulter sa page Wikipédia, pour commencer.

En situation

vendredi 17 octobre 2025

C'est un beau Rohman

Rohman par Markus Bollingmo

Ben Wishaw, gay et fier de l'être

 Avant tout acteur de théâtre — il fut plébiscité et reçut un" Award" pour le rôle titre de Hamlet —, Ben Wishaw, 45 ans cette année, est aussi connu pour ses rôles au cinéma (plusieurs James Bond, Brigh Star, London Spy, The Hour...) et divers rôles dans des séries télé (Fargo, A very english scandal...).
Il n'a jamais fait mystère de son homosexualité.
On peut l'apprécier, dans un rôle gay, dans le film Passages d'Ira Sachs (2023). Méfiance : les Cahiers du Cinéma ont beaucoup aimé.
On peut voir ce film en VOD sur diverses plateformes.

jeudi 16 octobre 2025

Ange connecté

Photo de Winter Vandenbrink

Piano du matin : Gabriele archange



Filmé ici au Festival Steinway de Hambourg, Gabriele Strata avait 17 ans.
Il joue la périlleuse Paraphrase d'Ernani de Franz Liszt.
Je vous informe qu'il a brillamment accédé au deuxième tour
du 19ᵉ Concours Chopin, qui se déroule actuellement à Varsovie.
Les bouclettes de l'adolescent ont disparu, mais le jeune homme
est toujours aussi agréable à écouter et à admirer.

La preuve avec ces Feux d'artifice de Debussy :


Nota bene
Sa prestation du deuxième tour du Concours Chopin
est ici : clic
Las, Gabriele ne sera pas du "troisième round".

mercredi 15 octobre 2025

Grand classique

Bruce Weber : Paul Wadina, Lac St Regis - NY - 1988

Concours Chopin 2025 : un ange est passé

 


Je n'ai pas tout compris, mais je trouve que ça fait vraiment joli dans cette page.
Vous aviez sûrement apprécié, ici même, la première prestation de Jan Widlarz.
Jan n'a pas accédé au deuxième tour. La compétition s'avère très difficile, avec l'arrivée massive du contingent asiatique.
Le bel italien Gabriele Strata est allé jusqu'au "deuxième round", mais, selon mes sources n'ira pas au troisième. Lequel a commencé hier, mardi.

Nous suivrons la carrière de ce pianiste.

C'est exactement ça, la "pasta cacio e pepe"