La vie d'un cabaret et l'histoire d'un amour entre l'une des chanteuses et un jeune étudiant dans le Berlin des années trente, secoué par la montée du nazisme. Oscar 1972 de la meilleure actrice pour Liza Minnelli.
Le film de Bob Fosse ("Sweet Charity", "All' that jazz", "Lenny") s'inspire de la pièce de John Van Druten et de l'ouvrage de Christopher Isherwood "Adieu à Berlin" où ce dernier raconte ses pérégrinations dans l'Allemagne des années 30, en pleine montée des intolérances et des idées qui allaient précipiter le monde dans les horreurs du conflit de 1939/1945.
Dans "Adieu à Berlin", l'histoire de la rencontre avec Sally Bowles, incarnée à l'écran par Liza Minnelli n'est finalement qu'anecdotique, l'ouvrage étant fragmenté en 6 histoires qui constituent une étude divertissante sur les années qui précédèrent la venue d'Hitler au pouvoir.
Publié en 1939, "Adieu à Berlin" aborde de front l'homosexualité du personnage principal où l'on reconnaîtra l'écrivain lui-même.
Dans le film de Fosse, le personnage de Brian (Michael York) est présenté comme "amoureux" de Sally mais on ne nous ne cache pas qu'il préfère les garçons.
Subtilement, dans une scène où les trois personnages principaux, éméchés, s'unissent en une danse très "décadente", le cinéaste suggère au spectateur les sentiments que Brian éprouve pour le beau Maximilian interprété par Helmut Griem (image 2).
"Cabaret", comédie musicale qui triompha à Broadway, fut récemment reprise, notamment à Paris, aux Folies Bergère, dans une mise en scène de Sam Mendes qui réussit l'exploit de nous captiver même si l'on a vu le film de nombreuses fois comme c'est le cas pour l'auteur de ces lignes.
Film touché par la grâce, porté par l'extraordinaire présence de Liza Minnelli, drôle et tragique à la fois, "Cabaret" doit figurer en bonne place dans toute bonne vidéothèque.
Nota : les précédentes éditions du DVD ne respectaient pas le format d'origine du film.
C'est en 16/9 "widescreen" qu'il convient de le regarder.
En France, seule l'édition "Prestige" éditée par Aventi, même si l'on ne nous offre pas de "restauration", est acceptable :
3 commentaires:
In the garden scene extracted here, the song "Tomorrow belongs to me" is directed with chilling, tragic celebration of the ethnic cult, while elsewhere in the film we are in no doubt of the underlying viciousness of the setting. An extraordinarily affecting film, I am sorry I missed the Mendes production. Bravo to your remarks and recommendation.
Oui : la scène du jardin, à laquelle Laurent fait allusion est l'une des plus marquantes ; de beaux garçons blonds entonnent un chant qui glace le sang : on comprend que l'idéologie nazie a gagné le cœur d'une jeunesse lobotomisée.
La centaine de pages de Stefan Zweig dans son autobiographie "Le Monde d'Hier" (Die Welt von Gestern) dans lequel il évoque son long séjour à Berlin juste avant, pendant et quelques temps après l'arrivée au pouvoir d'Hitler est un des meilleurs moments de son oeuvre.
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