Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


dimanche 1 septembre 2019

Grand piano pour pianiste Majeur

Photo "Museo teatrale alla Scala", Milan

Liszt à 21 ans par Achille Devéria. Mignon, non ?
On sait que Ferenc (Franz) Liszt (1811-1886) fut un extraordinaire pianiste et compositeur qui fit se pâmer les foules en "rock-star" avant la lettre à l'époque romantique.
Le jeune Liszt était, de plus, doté d'un physique fort avenant et fut un séducteur... de dames, car banalement hétérosexuel.
Après quelques années tumultueuses en ces matières, Liszt rejoignit en 1861, à Rome, l'ordre des Franciscains, devenant l'abbé Liszt, dont les compositions revêtirent un caractère nettement plus sacré que les Rhapsodies hongroises et autres pièces de virtuosité qui l'avaient rendu célèbre.
En 1883, les prestigieux facteurs de piano Steinway & Sons lui offrirent un instrument qui, d'un coup, disqualifiait les pianos de concert des marques les plus en vue.
Liszt fut subjugué par la sonorité et le toucher de ce Steinway dont la mécanique permettait un jeu extraordinairement précis, notamment dans l'exécution de ces notes répétées que l'on retrouve souvent dans l'oeuvre du Hongrois.
La mort survint trois ans seulement après la livraison de ce piano qui échut tout d'abord à sa petite-fille Daniela Von Bülow ; puis, le magnifique instrument erra de demeure en demeure, y compris celle de l'écrivain Gabriele D'Annunzio, celui-là même qui flirta avec le fascisme à ses débuts pour s'en éloigner, car résolument opposé au nazisme. Le piano trôna donc quelques temps dans la villa du "grand homme" (il fut et reste toujours populaire chez nos voisins) sur les rives du Lac de Garde, lequel vivait avec la pianiste Luisa Baccara, sans doute ravie de pouvoir jouer pareille merveille.
À la mort de D'Annunzio, le piano fut enfin récupéré par la famille Von Bülow, qui, quelques années après, en fit don au "Museo teatrale alla Scala" de Milan.
Le Steinway du grand Liszt a bénéficié, il y a peu, d'une restauration complète grâce aux efforts d'organismes publics et de mécènes privés. Il a, dit-on, retrouvé cette brillance qu'affectionnait tant le Maître.
Je ne sais en quelles occasions il est utilisé, mais quand on sait qu'un piano doit être impérativement joué pour garder ses qualités, je suppose qu'il participe à des événements organisés dans l'historique édifice.


Ces deux photos sont d'un Silvano ému.





2 commentaires:

Enguerrand a dit…

Chopin c'était Pleyel, ça nous changeait du monopole pesant, pesant, pesant de Steinway actuellement! Mais bon, il est vrai que Pleyel à Saint-Denis c'est fini depuis longtemps.

Silvano a dit…

Il y a monopoles et monomanies.