Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


vendredi 28 février 2025

L'union fait la force

"Young hearts" : au vert paradis de l'amour adolescent

 




Lorsque Elias rencontre son nouveau voisin Alexander, il tombe rapidement amoureux. Entre conflits internes et premiers émois, Young Hearts dépeint une quête identitaire lumineuse et pleine de douceur, à regarder en salle sans attendre.


Découvrir ce beau film belge (flamand) après Queer, film tempétueux,c'est plonger dans un bain de jouvence salutaire.
J'avais moi-même évoqué les amours de jeunesse dans mon petit roman Tombe, Victor !, à ceci près que mes personnages avaient un ou deux ans de plus que les "encore gamins" du film d'Anthony Shatteman, pas encore, ou presque, taraudés par les premiers désirs sexuels.
Il ne s'agit ici que de cœurs battant à l'unisson.
À l'orée de leur vie d'hommes, si Alexandre (le brun) est déjà affranchi, Elias se découvre tel qu'il est. À l'opposé de ces films dans lesquels tout finit mal et malgré quelques petits drames, le film se veut lumineux dans son intégralité et va jusqu'à présenter des adultes aimant sans la moindre restriction. Ça nous change !
C'est beau, y compris par la beauté des images, la musique et l'interprétation exceptionnelle des deux jeunes amoureux, Lou Goossens (Elias) et Marius de Saeger (Alexandre).
Besoin d'air frais ? On y court !
Une maman à l'écoute
Lou Goossens et Marius de Saeger
106 écrans
seulement
en France.

Pop en Breizh

Pour un sudiste,
c'est piquant :
je fais plus de séjours
en Bretagne (sud, tout de même)
qu'en terres natales.
Sans égaler, toutefois,
mes escapades italiennes.
 

jeudi 27 février 2025

Un Adonis

De G.Vizmanos

Lire en bonne compagnie

Hans Silvester :  jeune homme lisant, Nara Park, Japan, 1960

"Queer", sur nos écrans : belle prise de risque pour Daniel Craig, mais...

Synopsis :
Dans le Mexico des années 50, Lee, un américain, mène une vie désabusée au sein d'une communauté d’expatriés. L'arrivée du jeune Eugène Allerton va bouleverser l’existence de Lee, et faire renaitre en lui des sentiments oubliés.

 L'acteur des James Bond faisant l'amour avec un jeune homme : la scène la plus "hot" du film de Luca Guadagnino laissera pantois les admirateurs de l'acteur britannique, longtemps estampillé 007, bien que le titre du film ne prête guère à confusion.
Ladite séquence n'étonnera pas, concernant un Guadagnino qui filme admirablement les corps masculins, à l'instar de l'Argentin Marco Berger, maître en la matière (Le colocataire, Absent...). Le "jeu de pieds" avant l'amour entre Armie Hammer et Timothée Chalamet dans Call me by your name, belle trouvaille, est d'un érotisme bouleversant.
Pour Queer, Craig évolue de bitures en drogues diverses — au passage, une scène de "shoot" m'a été particulièrement insupportable — dans le Mexico interlope de la moitié du vingtième siècle, jusqu'à sa rencontre avec Eugène, où commence une liaison non dénuée de romantisme au début, pour ensuite s'immerger véritablement dans l'univers de William S. Burroughs dont la lecture du roman éponyme avait provoqué en lui, dès l'adolescence une immense émotion : "J’étais sous le choc, totalement absorbé et investi dans le personnage central de William Lee, le double littéraire de Burroughs. Le puissant désir d’être avec quelqu’un qui me renvoie mon reflet, et avec qui je me sens entièrement connecté".
C'est là que, me concernant, le bât blesse, car l'univers de Burroughs n'a jamais été ma tasse de cappuccino. Le festin nu, porté au cinéma par David Cronenberg en 1992, m'avait mis très mal à l'aise.
Certes, le savoir-faire de Guadagnino s'illustre particulièrement dans l'errance de son personnage principal dans les rues de Mexico et dans la séquence psychédélique, dans la jungle, soutenue par la musique de Nirvana, qui se réfère sans doute au film de Cronenberg.
Le partenaire de Craig est le jeune acteur Drew Starkey, repéré par le cinéaste dans la série pour adolescents Outer Banks pour son ambiguïté. Eugène, le jeune homme plutôt chic et réticent des premières séquences, finira par entretenir une relation fusionnelle avec son amant, allant jusqu'à la désincarnation.
Les scènes de sexe explicites entre les deux hommes sont heureusement empreintes de la tendresse infinie qui préside à leur amour.
C'est l'une des réussites du film, même si je suis sorti de la salle quelque peu hébété, ne sachant si j'avais vu un grand film ou, plus simplement, un "bon" film.
C'est à vous d'en juger.

Daniel Craig et Drew Starkey
Les mêmes, mais pas dans la même situation




mercredi 26 février 2025

Voyeur

St.Kilda Bath, Victoria, Australie (années 30)

Ange ou démon ?

 



Martin Conte

Piano du matin : le géant aux doigts de fée


J'aime tout particulièrement Federico Mompou (1893-1987),
ce compositeur catalan qui prit conscience de sa vocation
en 1909 en entendant Gabriel Fauré en concert.
Sa production est principalement vouée au piano : on écoutera,
notamment, ses Variations sur un thème de Chopin, mais aussi
ses pièces inspirées par le folklore espagnol.
Il y a beaucoup à découvrir chez celui que l'on surnomma
"le Debussy espagnol".
Ici, le grand pianiste Arcadi Volodos interprète
sa propre transcription de la mélodie Sólo las flores sobre ti. Un beau début de matinée, non ?

Xavier

Xavier Serrano par Chesco López

 

dimanche 23 février 2025

vendredi 21 février 2025

Jakob Forest, on aime !

Mais pourquoi n'ai-je jamais rencontré Jakob au Parco Simpione, l'une de mes haltes favorites quand je me trouve à Milan ?
Il s'y ébat souvent, comme le démontrent les deux photos suivantes :




 Uniquement des zimages jusqu'à mardi inclus,
car je suis hors les murs.

jeudi 20 février 2025

Dans nos cœurs, toujours


Hugh Grant et Rupert Graves - Photo pour la promotion de Maurice (1987)


Connaissez-vous Shalamay ?

 Les traductions automatiques de YouTube frisent parfois le ridicule, d'où ce "Shalamay".
Il n'en demeure pas moins que cette entrevue est excellente :


La Timothée mania 

Un parfait inconnu confirme son statut de star mondiale.
À la Berlinale 2025, Chalamet accorde un temps infini aux demandes d'autographes
d'un public de "fans", avec ce charme et cette sollicitude qui le caractérisent :

mercredi 19 février 2025

Dans mes archives

Photo Pasquale Autorino

Piano du matin : Richter, l'immortel

J'ai un disque dans lequel "Slava" joue Bach et Haydn.
Plus jeune, l'ayant écouté, je me suis précipité pour acquérir la partition de cette Suite.
Je suis à des années-lumière de son jeu.

À l'heure où vous me lisez, je suis en Bretagne (sud).

mardi 18 février 2025

David Hockney...

Photo David LaChapelle 2017

 se régale.

Cinoche : j'ai aimé ces films

The Brutalist :  Phénoménal, envoûtant et beaucoup plus *****
Un parfait inconnu : parfait *****
La Pampa : Émouvant, trépidant, passionné, bouleversant ****(et demie)
Jouer avec le feu : pour Benjamin Voisin ***(et demie)

The Brutalist : Brody, exceptionnel

Un parfait inconnu : Monica Barbaro (révélation)
et Timothée... Chalumeau  (il m'a enflammé)

La Pampa : Amaury Foucher (très bon)
et Sayyid El Alami (houlala !)

Jouer avec le feu : Benjamin Voisin, de mieux en mieux

The Brutalist : un choc parmi d'autres

C'est un moment crucial du film de Brady Corbet, pendant lequel on sent le public retenir son souffle (il aura de nombreuses occasions !) : celui où l'on découvre le résultat de la première commande passée à l'architecte interprété par Adrian Brody, une bibliothèque.

Bien sûr, il ne s'agit pas de n'importe quelle bibliothèque. Dans The Brutalist, c'est l'un des premiers aperçus que nous avons du génie du protagoniste du film, l'architecte juif hongrois fictif László Tóth ( Adrien Brody ). Survivant de l'Holocauste, Tóth a récemment émigré aux États-Unis, où sa formation Bauhaus le conduit à une mission improbable dans une demeure rurale de Pennsylvanie appartenant à l'industriel Harrison Lee Van Buren (Guy Pearce). Alors que le piano sostenuto scintillant de la musique de Daniel Blumberg joue en arrière-plan et que des lamelles de lumière tachetée illuminent l'élégante chaise au centre de l'espace, les placards épurés que Tóth a conçus s'ouvrent comme les pétales d'une fleur, révélant les étagères minimales en dessous. C'est à ce moment du film que l'on réalise que Tóth est, sans aucun doute, un maître.



La bande originale, exemplaire, a été composée et orchestrée par Daniel Blumberg :

Bien vu !


lundi 17 février 2025

On est une bande de beaux gosses

 


Vous aurez reconnu la patte
du photographe Winter Vandenbrink,
qui a, par ailleurs, "capturé" l'un de mes élèves pianistes.

"Disco I'm coming out" à la Philharmonie : on ira à pas chassés !



Aux États-Unis, la période de la musique disco, qui s’étend des émeutes de Stonewall en 1969 à l’apparition de l’épidémie de SIDA au début des années 1980, est ainsi indissociable de l’histoire du mouvement LGBTQ+. La plupart des musiciens et interprètes issus de ces communautés revendiquent dans leurs chansons, leurs combats et leur apparence, une dimension progressiste et transgressive qui préfigure la culture queer actuelle et les questionnements qui l’animent.

© Joachim Bertrand

 Disco, I’m Coming Out met en lumière les symboles de la libération sexuelle et de l’émancipation gay dans la société américaine des années 1970 à travers la pénombre d’une discothèque dans laquelle résonnent les bandes-son cultes de Gloria Gaynor ou encore Donna Summer.
C'est l'expo à voir, à entendre et à danser à la Philharmonie de Paris jusqu'au 17 août.

On réserve ici : cliquer

dimanche 16 février 2025

Bon, que voulez-vous déguster pour le dîner ?

Définition de la beauté : Brando

Marlon Brando, New York, par Philippe Halsman, 1950

Géants

W.A Mozart : Concerto n° 5 en ré Majeur - K175 1 Allegro 2 Andante ma un poco adagio 3 Rondo : Allegro Sviatoslav Richter, piano Japan Shinsei Symphony Orchestra Rudolf Barshai, direction

Richter a très peu joué Mozart : il disait que sa consœur Maria Yudina le faisait beaucoup mieux que lui. Cet enregistrement en concert de mars 1993 démontre qu'il aurait pu explorer davantage les œuvres du génial compositeur.
Kiffant, non ?
Bon dimanche !

samedi 15 février 2025

Dévotion

Jakub Józef Orliński à Paris : une "baroque-star" !

Michal Biel et Jakub Józef Orliński - Photo Barbara Aumeuller
D'Haendel à Purcell, en passant par des airs de son pays natal, le bel Orliński, cheveux coupés court et rasé de près, a enflammé le Théâtre des Champs-Élysées, lundi dernier 10 février, où m'avaient invité mes amis les plus proches à l'occasion de mon entrée en retraite. Ce fut un beau récital piano-voix, avec son complice Michal Biel.
Certes, il y a cette voix d'ange, mais aussi une grâce et une gentillesse en forme de cœur à l'adresse d'un public de "fans" qui emplissait cette si belle salle jusqu'au tout dernier balcon. Il y eut, avant les "bis", une acrobatie toute "hip-hop" périlleuse (les souliers vernis lui sont peu propices) avant la première note d'un  Music for a while suivi des "tubes" du génie britannique.
Entre deux "encore", alors que je m'en irrite lors de chaque concert, le jeune et pétulant artiste saluait d'un geste et d'un sourire amusés le départ sans discrétion des vieux pressés de rentrer pour déguster leur infusion de la nuit. À vingt-deux heures passées, ma bonne dame !
Dans une tout autre configuration, notre brillant Jakub Józef sera à l'Olympia en octobre, en "baroque-star" qu'il est devenu. 
J'y serai.
Sans doute plus "facile" en baskets.

Bégaiements de l'Histoire