Je citai Oscar Wilde, hier, en prélude à... un Prélude de Chopin.
Sur le pianiste compositeur aussi Français que Polonais, Marcel Proust écrivit ceci :
Qu’un vol de papillons sans se poser traverse
Jouant sur la tristesse ou dansant sur les flots.
Rêve, aime, souffre, crie, apaise, charme ou berce,
Toujours, tu fais courir entre chaque douleur
L’oubli vertigineux et doux de ton caprice
Comme les papillons volent de fleur en fleur ;
De ton chagrin alors ta joie est la complice :
L’ardeur du tourbillon accroit la soif des pleurs.
De la lune et des eaux, pâle et doux camarade,
Prince du désespoir ou grand seigneur trahi,
Tu t’exaltes encore, plus beau d’être pâli,
Du soleil inondant ta chambre de malade
Qui pleure à lui sourire et souffre de le voir…
Sourire du regret et larmes de l’Espoir !
Marcel Proust, Les Plaisirs et les Jours, Portraits de peintres et de musiciens 1896
Illustration : Chopin d'après P.Schick
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