“Già mi parla l’autunno. Al davanzale
buio, tacendo, ascolto i miei pensieri
piegarsi sotto il vento occidentale
che scroscia sulle foglie dei miei neri
alberi solo vivi nella notte.
Poi mi chiudo nel letto. E mi saluta
il canto di un ragazzo che la notte,
immite, alleva : la vita non muta.
L’automne me parle déjà. À la fenêtre
sombre j’écoute dans le silence mes pensées
fléchir sous le vent d’ouest
qui ruisselle sur les feuilles de mes arbres,
noires présences seules vivantes dans la nuit.
Puis je m’enferme dans mon lit. Salué
par le chant d’un garçon que la nuit,
violente, amplifie : la vie ne change pas.”
piegarsi sotto il vento occidentale
che scroscia sulle foglie dei miei neri
alberi solo vivi nella notte.
Poi mi chiudo nel letto. E mi saluta
il canto di un ragazzo che la notte,
immite, alleva : la vita non muta.
L’automne me parle déjà. À la fenêtre
sombre j’écoute dans le silence mes pensées
fléchir sous le vent d’ouest
qui ruisselle sur les feuilles de mes arbres,
noires présences seules vivantes dans la nuit.
Puis je m’enferme dans mon lit. Salué
par le chant d’un garçon que la nuit,
violente, amplifie : la vie ne change pas.”
8 commentaires:
Malgré tout le respect qu'on peut avoir pour D. Fernandez, la traduction n'est pas des plus proches du texte...
P.
Ah bon, et comment l'auriez-vous traduit,Palomar ?
"...noires présences seules vivantes dans la nuit."
A méditer, à laisser décanter.
Comme Palomar, il y a un passage qui me gêne dans cette traduction : "che scroscia sulle foglie dei miei neri alberi / solo vivi nella notte." Je proposerais plutôt ceci :
"qui ruisselle sur les feuilles de mes arbres noirs / qui ne vivent que la nuit."
En effet, Emmanuel F., je préfère Comme quoi, l'Académie...
Emmanuel a raison: il n'y a aucune "présence" dans le texte italien.
Au 2° vers, "tacendo" est plutôt "en me taisant" (en tout cas le silence est celui que je fais, pas celui de la nuit).
Au derniers vers, il faudrait rendre le sens de négation de "immite" (= "non mite") et qui disparaît dans "violente" (sans pitié, sans douceur?).
Enfin, dans le texte italien, il faudrait aller à la ligne après "davanzale", ce qui laisserait mieux percevoir les rimes en -ale (1-3) e -eri (2-4).
J'espère ne pas abuser de l'hospitalité de Silvano, mais ces problèmes de traduction sont vraiment passionnants : je m'interroge par exemple sur les trois derniers vers : Fernandez traduit "allevare" par "amplifier", mais le sens est plutôt "élever" (dans le sens d'"élever un enfant") ; on peut donc comprendre que la nuit élève l'enfant, comme une mère abusive ou cruelle ("immite" signifie aussi féroce, cruel).
On pourrait donc suggérer cette traduction :
"L'automne me parle déjà. A la fenêtre sombre / J'écoute, en silence, mes pensées / ployant sous le vent d'ouest / qui ruisselle sur les feuilles de mes arbres noirs / qui ne vivent que la nuit. / Puis je m'enferme dans mon lit. Et me salue / le chant d'un garçon que la nuit, / cruelle, élève : la vie ne change pas."
Je sais à qui m'adresser, dorénavant, pour traduire la langue-musique.
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