Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mercredi 6 novembre 2019

Automneries 2019, numéro six

C'était un 2 novembre.


Pasolini et un ami à la plage, insouciants




Je ne sais si c'est toujours le cas, mais je me souviens des calendriers de la poste, chez mes parents, sur lesquels, à cette date, figurait en lieu et place du nom d'un saint, le mot "Trépassés". Ce fut un 2 novembre, celui de 1975, que Pier Paolo Pasolini, cinéaste et poète, poète et cinéaste, trépassa sous la violence déchaînée. J'aime bien le mois d'octobre, où brillent les derniers feux de l'été, et décembre, aussi, où Noël allume les yeux des enfants. Je n'aime pas novembre, où l'on tue les poètes et brûle les lieux de culture.
O tempora...

La Maire de Chanteloup-les-Vignes (quel joli nom !) où des jeunes ont incendié le chapiteau de l'école du cirque, estimant, selon ce que l'on peut en savoir, que le lieu "n'était pas fait pour eux mais pour les seuls blancs", disait que, de nos jours, dans la vie la plus courante, les menaces de mort avaient remplacé les insultes. Désormais, on ne dit plus "connard", presque plus "fils de pute" ou "sale pédé" (quoique), mais directement "je vais te buter".
J'en sais quelque chose : à quelques mètres de l'école de musique, tout récemment, je fis remarquer à un jeune mec qu'il ne pouvait circuler à vive allure sur le trottoir sur sa trottinette électrique, que, de plus, il risquait maintenant une forte amende, et enfin, que de petits enfants sortaient à ce moment là des lieux précités.
Sa réponse, glaçante, prononcée d'une voix étrangement neutre, fut : 
- Toi, je vais te mettre une balle entre les deux yeux.

Geste devenu presque gentillet. (Emprunté à )


Milano, c'est hyper-mega-over ("très", quoi !) fashion !


Simple, chic, et de bon goût.
Détendons-nous un peu avec l'image ci-contre, photo de la publicité qui accueille le voyageur à l'aéroport de Milano Malpensa. Le bling-bling dans toute sa fausse splendeur, et du cuir à faire se déferler (à juste titre) une armée de défenseurs de la cause animale !
C'est très révélateur de l'état d'esprit italien, où le meilleur côtoie le pire.
Milan, capitale économique de l'Italie, est aussi la "place to be" de la mode. Il suffit d'observer les passants pour avoir un idée, cette fois, du "meilleur" en matière d'élégance et de soin de soi.
Flagrant : on croise de jeunes femmes postulant apparemment pour un engagement dans une agence de modèles, des jeunes gens à l'avenant, des quinquas et plus, sveltes, alertes, soucieux de leur apparence, des dames d'âge avancé, déjà, mais vêtues avec recherche, nanties (sans doute !) du dernier accessoire chic.
Les demoiselles, notai-je, ne semblent pas craindre, ici, comme c'est le cas à Paris dorénavant, de se faire siffler dans la rue ou traiter de "putes" : elles évoluent avec classe dans des tenues que d'aucuns, pour le moins hétéros, jugeraient affriolantes ou plus simplement féminines.
Et puis, bien sûr, il y a la chaussure : l'Italie en est plus que jamais le fief, où la basket est rarissime en ville, qui habille finalement les pieds... du touriste en pérégrinations.
Pour les yeux du parigot, habitué à voir les jeunes fringués "à l'américaine", c'est à dire mal, c'est un bonheur. J'ai pour théorie en la matière que l'on peut s'habiller avec recherche sans pour autant se ruiner, en prêt-à-porter assorti d'accessoires choisis avec soin qui feront la différence.
Ceci étant constaté, on peut relativiser : n'oublions pas que Milan est une ville "riche", ville principale d'une Lombardie gangrenée par la "Ligue" dont est membre le président de région, ce qui serait de nature à gâcher le plaisir, si Milano n'était lieu de résistance, qui a confié sa gestion à "Beppe" Sala, du Parti Démocrate. Un gauchiste, en somme.



Ci-dessus, jeunes "bien sapés" au Duomo, et, au-dessous, jeune touriste au Parco Sempione.
Malgré tout ce qui précède (je suis pétri de contradictions), une fois toutes fringues ôtées, vous conviendrez que c'est le gars au "Marcel" qui l'emporte, non ?



Violon royal

Visitant le musée du violino (violon) de Cremona (Crémone), ville de Stradivari, Guarneri, et autres grands luthiers, mais aussi, m'égarerai-je, d'Ugo Tognazzi et de Mina Mazzini (que de "z" !), j'appris que notre défunt (1610, niveau CM1)) roi Henri IV fit l'acquisition, en l'an de grâce 1595 d'un instrument provenant de l'atelier des frères Amati, prénommés Girolamo et Antonio.
On ne nous dit pas si le roi "ventre saint gris-poule au pot" en jouait lui-même ou s'il l'acheta pour une favorite ou, plus logiquement, pour le Louvre Royal Orchestra.
Magnifique pièce admirablement conservée, quoi qu'il en soit : 


Le violon d'Henry de Navarre, roi de France

Je parlerai de ciné, de Marcel Proust (son nouveau bouquin) et autres littérateurs la prochaine fois.

Parker van Noord par Javier Biosca
J'aimerais le connaître par cœur.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Buonasra.

J'ai eu droit aux deux : faisant remarquer à un gamin qu'il m'avait bousculé et pouvait s'excuser, se seule réponse fut de me menacer de me pousser dans la seine.
Et plus récemment, par un crétin qui croyait m'insulter, la joie de me faire traiter de PD.

Comme vous dites : "O tempora .." !

La culture et l'éducation sauveront quelques êtres. De plus en plus rares, je le crains.

Bonne nuit, et continuons d'espérer.

(PS : jolie ceinture, effectivement ;-))

D.

Thibault a dit…

Mdr la légende de la dernière photo !