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Photo Yann Faucher |
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura
"La gravité est le plaisir des sots"
lundi 30 juin 2025
Na ! (2) Budapest, Paris, même combat
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Revendication légitime à Paris |
À Paris, une polémique bien de chez nous avait au préalable divisé l'opinion quant au bien fondé d'une affiche quelque peu maladroite, il est vrai.Au point qu'un collectif d'extrême droite, se faisant appeler "Éros" avait l'intention de se joindre à la marche. Les organisateurs ont fait en sorte que ces militants identitaires gays (ça existe ?!) ne puissent s'intégrer au cortège.
James Dean : une biographie filmée sans faux-semblants
Dans les années 1950, à une époque où l’homosexualité était considérée comme une menace pour la carrière d’un acteur, James Dean a maintenu des relations publiques avec des femmes, tout en cachant sa liaison avec Bast. La pression de l’industrie du cinéma et le poids des conventions sociales poussaient souvent les stars à dissimuler des aspects de leur vie personnelle, de peur de compromettre leur succès. Ce film s’annonce donc comme une réhabilitation posthume d’une histoire d’amour occultée, reflet des défis auxquels étaient confrontés ceux qui devaient cacher leur orientation sexuelle.
Na !
Ceci dit, des caméras jalonnaient le parcours pour un recours à la reconnaissance faciale.
Les régimes fascistes ou apparentés n'aiment pas qu'on marche... sur leur intolérance.
dimanche 29 juin 2025
Jumeaux
Igor Mattio, photographe
Glikine, un écrivain en Tessin
Grâce à Gay Cultes, j'ai noué avec l'écrivain helvétique Alexandre Glikine* des liens amicaux qui nous ont amenés à nous rencontrer à Paris. Nous correspondons régulièrement et Alexandre me fait part de ses travaux en cours et de ses découvertes artistiques. Ainsi m'a-t-il envoyé ces photographies prises lors d'un voyage à Lugano. "Ce sont, m'écrit-il, des détails d'une grande fresque peinte en 1529 par Bernardo Luini. D'abord, un St. Sébastien, un peu notre icône. Ensuite, un très beau jeune homme qui porte un bouclier sur lequel figure un scorpion. D'après les explications fournies sur place, il symboliserait le diable...
Diable qu'il est beau !
Ensuite, puisqu'on en est à ce chapitre, un autre détail, photographié dans l'église de S. Pellegrino à Giornico (TI) : c'est plutôt un gag – ils avaient déjà des drones, à l'époque... Détail d'un Jugement Dernier de Giovanni Battista Tarilli et Domenico Caresana , de 1589."
[Un homme confie à son journal intime les étranges phénomènes qui s’emparent de lui. En écoutant un morceau de musique de Jean-Baptiste Miroglio, compositeur italien obscur du XVIIIe siècle, il voit soudain avec intensité du jaune et du vert. Intrigué par la correspondance des notes et des couleurs, il enquête alors sur l’identité de ce Miroglio, pour percer le mystère. Le secret résiderait-il dans un traité de musique disparu ? Cette recherche l’emmène de la Provence à l’Italie, de Londres à Amsterdam, à la poursuite d’anciennes partitions. Au cours de ses périples, il est la proie de visions qui se superposent à ses perceptions colorées : le voici claveciniste du XVIIIe siècle, attiré et tétanisé par l’amour d’un chevalier qui l’introduit dans sa maison et dans sa vie. Au terme du voyage, l’homme se révèle à lui-même.]
Dans son œuvre, on s'intéressera aussi à Alypios, qui narre la relation amoureuse, au cours d'une cavale, entre un chevalier et son esclave en 267 après J.-C. et au recueil de nouvelles Richter 6.5, dans lequel il poursuit ses interrogations sur la quête de soi et l’indétermination du désir.
Bonus
qui me semble en phase avec L'inconnu d'Aix :
L'inconnu d'Aix et Alypios ont été édités à La Différence : cette maison n'existant plus, ces deux ouvrages vont être réédités prochainement.
Richter 6.5 est édité par Éditions Presse Inverse
samedi 28 juin 2025
Qu'est-ce que ça fait d'être beau ?
"Quelqu'un m'a demandé un jour, en plaisantant, « Est-ce que les belles personnes sont excitées par leur propre reflet ? ” La question m'a fait rire, mais elle m'a aussi fait réfléchir. En tant que photographe qui a passé des années à travailler avec des hommes étonnamment attrayants, j'ai vu au premier regard comment la beauté opère dans la nature. Oui, il y a la confiance. Oui, il y a une grande conscience de son propre attrait. Mais le narcissisme est plus rare que vous ne le pensez. La vérité est que, malgré la caricature culturelle de la beauté égocentrique, la plupart de ces individus sont beaucoup plus détendus que leur apparence ne le suggère.
La beauté est un paradoxe. Elle attire l'attention – parfois l'admiration, parfois le ressentiment – mais elle ne vous inocule pas contre l'insécurité. Au contraire, cela amplifie certaines peurs. J'ai vu des mannequins s'inquiéter pour un seul bouton, agoniser pour le moindre soupçon d'adoucissement de leur mâchoire, ou avouer leur terreur de vieillir sans pertinence. Certaines des personnes les plus photogéniques que j'ai rencontrées sont aussi les plus hésitantes devant une lentille, se méfient de la façon dont leur image pourrait être tordue, modifiée ou réduite à un stéréotype plat.
La caméra ne ment pas, mais elle ne dit pas toute la vérité non plus.
Ce qui me fascine, ce n'est pas la façade polie, c'est ce qui s'infiltre quand la performance craque. Quand les épaules tombent, quand l'apparence s'estompe dès qu'ils cessent d'essayer d'être beaux. C'est là que la vraie personne émerge. C'est là que vous trouvez la vulnérabilité, le doute et la faim tranquille pour être reconnus comme plus qu'une simple collection d'angles agréables.
Alors, qu'est-ce que ça fait d'être beau ?
J'imagine que cela vient avec le même désir que nous avons tous : être appréciés non pas pour votre apparence, mais pour qui vous êtes lorsque les projecteurs s'éteignent.
Cela dit… ne réfléchissons pas trop. À la fin de la journée, oui — ils sont aussi vraiment beaux."
Igor Mattio, photographe
Jeanne - Querelle
Immortelle Jeanne Moreau
sur les images de Querelle, de Rainer Werner Fassbinder
“Yet each man kills the thing he loves, By each let this be heard, Some do it with a bitter look, Some with a flattering word, The coward does it with a kiss, The brave man with a sword! Some kill their love when they are young, And some when they are old; Some strangle with the hands of Lust, Some with the hands of Gold: The kindest use a knife, because The dead so soon grow cold. Some love too little, some too long, Some sell, and others buy; Some do the deed with many tears, And some without a sigh: For each man kills the thing he loves, Yet each man does not die.”
savez-vous qui a écrit ce texte ?
Fiertés
On souhaite que les divisions nées de ce visuel, sujet à polémiques, soient oubliées.
Piètres chicaneries quand on sait dans quelles conditions se déroule l'évènement dans les pays qui subissent le poids de régimes politiques extrémistes.
C'est ainsi que nous observerons la marche de Budapest, interdite par le gouvernement si peu démocratique du sieur Orban et soutenue, néanmoins, par le Maire d'opposition de la cité hongroise.
C'est aux gays et lesbiennes de ce pays que j'exprime ma solidarité.
Orages sans désespoir
vendredi 27 juin 2025
Nicole Croisille : la volonté de partir
Cet entretien pour le site d'Elle, a été réalisé
au moment où le Parlement statuait sur la loi
dite de "fin de vie".
Avec Charles Aznavour en 1976,
car tout fini par des chansons.
jeudi 26 juin 2025
Julian et Miguel
"Quand on demande à un homme très hétéro de prendre dans ses bras un homme très gay, et que l'étreinte est franche, spontanée, sincère.
Pas de blagues, pas de tension. Juste de la présence.
Quelque chose s'adoucit dans l'air. Pas l'identité, mais l'espace entre eux.
Julian se repose dans les bras de Miguel, tous deux calmes, posés, sans crainte de cette proximité.
Derrière eux, José et Ferney se tiennent comme des sentinelles silencieuses : sans faire face au couple, sans s'imposer, juste là."
Igor Mattio, photographe
Capté à Medellín.
Les trois disques préférés de feu Alfred Brendel (via Diapason)
Je vais écouter sans tarder les deux autres.
Ci-dessous, le Concerto en fa m de Bach, dont le célèbre Largo,
par Fischer :
À Rome aussi
"Cinema in piazza" (le cinéma sur la place) est né de l’idée d’un collectif qui prône l’occupation de l’espace public pour lutter contre la fermeture des salles de cinéma.
Photo Luca Dammicco/Accademia del Cinema
Bologne : le cinéma est dans la Place
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Projection du film Vol au-dessus d'un nid de coucou, de Miloš Forman |
En Italie, Bologne est indéniablement la ville du cinéma. Sa "cineteca", équivalent de notre cinémathèque, est en pointe pour la restauration des films qui ont subi l'outrage du temps. La cineteca propose toute l'année des projections en plusieurs points de la ville dont, notamment, le cinéma Modernissimo, qu'elle a entièrement rénové.
Enfin, chaque année, en cette période, elle programme les séances de cinéma en plein air (Cinema Ritrovato) sur la Piazza Maggiore.
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Projection de films muets retrouvés avec accompagnement "live", Piazzetta Pasolini |
mercredi 25 juin 2025
Désir, beauté
"Le nouveau pape est Augustinien — voici donc quelques mots de Saint-Augustin lui-même :
Que désirons-nous tous, sinon la beauté ?
- De Musica, VI. 13"
Igor Mattio, photographe
Piano du matin : quelques minutes de bonheur
Un peu plus de 23 minutes pour savourer
cette Suite en ré mineur d'Haendel/Händel/Handel
(écrivez-le comme bon vous semble)
par la pianiste allemande Ragna Schirmer.
C'est encore meilleur ou presque aussi bon que du Bach.
Omar consacré par Têtu : enfin !
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Bon, je serai indulgent avec le tatoo, peu invasif. |
Hôte de Gay Cultes depuis des mois, voire des années, Omar Rudberg, de la série Young Royals accède au statut d'icône par Têtu, dont on espère néanmoins que l'organe et son site (payants, normal !) sont rentables.
Le petit blog gratuit que vous lisez actuellement est fier d'avoir décelé en M. Rudberg un talent que vient soutenir un physique des plus affriolants.
mardi 24 juin 2025
C'était la première séance
"C'était la première séance photo de Juan, une expérience qui se déroula tranquillement et beaucoup plus. Au début, il y avait des regards hésitants, la raideur de l'inconnu, le poids d'être observé. Mais au fil des heures, quelque chose a changé. La tension s'est dissoute. Le silence entre les prises ne semblait plus chargé, mais naturel, comme un souffle retenu trop longtemps et enfin libéré.
Maintenant, il bougeait avec une assurance tranquille, répondant à la direction non pas avec des efforts, mais par instinct. Ce n'était plus une performance, c'était de la présence. Peut-être que pour la première fois, il n'était pas seulement regardé, mais vraiment vu. Au-delà de ses traits frappants, la caméra a commencé à capturer quelque chose de bien plus intime : la confiance, la quiétude, la dignité tranquille d'un jeune homme commençant à se reconnaître dans son propre reflet."
Igor Mattio, photographe
La séance s'est déroulée à Manizales, Colombie, en janvier 2024
Piano du matin : En "Ballade" avec Chopin
Seong-Jin Cho à l'Institut Frédéric Chopin de Varsovie
lundi 23 juin 2025
Pasolini : rien de vint comme espéré
(La meilleure jeunesse, Poèmes à Casarsa, trad. Nathalie Castagné, Dominique Fernandez © poésie/Gallimard, 1995)
dimanche 22 juin 2025
Que ça plaise ou non
En 1982 , l'une de ces deux personnes crée la Fête la musique. En 2025, l'autre personne œuvre pour la défaite de la culture.
Soutien à l'excellent Patrick Cohen, mais aussi à tous les artistes et créateurs victimes des coupes sombres de leurs budgets au niveau national et/ou régional. Entre la maladie et le botox, mon cœur ne balance pas.
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Sublime Asmik Grigorian !
Le public debout, chaque soir, à l'Opéra de Paris (Bastille) pour acclamer Asmik Grigorian dans Il Trittico de Puccini. La dernière était le 28 mai : l'institution pourrait donc mettre l'air Senza Mamma dans son intégralité, non ?
Consolons-nous avec le "hit" O mio babbino caro : fichtre, quelle interprétation !
"Puttanesca" : la recette parfaite !
Personnellement, j'ajoute un peu de piment et j'utilise un poêle en inox.
F.R.Gaudry est devenu incontournable en la matière, c'est bien.
J'adore Alessandra Pierini, qui continue, quand elle n'est pas en Italie,
à recevoir dans son épicerie du neuvième arrondissement parisien.
C'est chez elle que je me procure les meilleurs produits de la botte sans me ruiner.*
* Je donne l'adresse à qui m'envoie un courriel (mail en anglais).
samedi 21 juin 2025
Faites de la musique
Détestez la mauvaise musique, ne la méprisez pas. Comme on la joue, la chante bien plus, bien plus passionnément que la bonne, bien plus qu’elle s’est peu à peu remplie du rêve et des larmes des hommes. Qu’elle vous soit par là vénérable. Sa place, nulle dans l’histoire de l’Art, est immense dans l’histoire sentimentale des sociétés. Le respect, je ne dis pas l’amour, de la mauvaise musique n’est pas seulement une forme de ce qu’on pourrait appeler la charité du bon goût ou son scepticisme, c’est encore la conscience de l’importance du rôle social de la musique. Combien de mélodies, de nul prix aux yeux d’un artiste, sont au nombre des confidents élus par la foule des jeunes gens romanesques et des amoureuses.
Marcel Proust (Les plaisirs et les jours - 1896)
Ne méprisons pas la "chanson populaire" : qu'on le veuille ou non, elle est un point de repère de notre vie, même si l'on est davantage sensible aux œuvres des grands de la musique.
Dalida à l'Olympia (chanson créée en 1974)
La chanson populaire peut confiner au chef-d'œuvre, non ?
Sly, apôtre de la Funk, est mort
Il est mort le 9 juin dernier, à l'issue d'une existence chaotique, émaillée de divers démêlés avec la justice. Une vraie "funk-star" !
Laissez-vous habiter par cette musique qui prend aux tripes. Montez le son : "higher" !
vendredi 20 juin 2025
Mortelle beauté
jeudi 19 juin 2025
"Another Country" : Guy et James, l'amour interdit
Another country : histoire d'une trahison
est un très beau film de Marek Kanievska sorti en 1984.
Synopsis :
Durant les années 1930, dans un collège anglais d'élite encore très empreint de coutumes traditionnelles rigoureuses, Guy Bennett attend avec impatience de devenir un « dieu », sorte de directeur d'une maison d'élèves. Ce rôle, convoité par tous les élèves de sa génération, permet de dicter ses ordres aux plus jeunes et de diriger une maison d'étudiants. Mais c'est aussi la garantie pour l'avenir d'obtenir un poste important dans la fonction publique. Cette ambition n'autorise cependant pas le moindre écart dans la discipline et Guy Bennett est homosexuel.
L'homosexualité est monnaie courante dans l'établissement ; elle est pourtant taboue. Aussi bien Bennett est-il toléré mais isolé, tout comme Tommy Judd, communiste revendiqué qui lui enjoint de se montrer discret.
L'histoire d'amour entre Guy Bennett (Rupert Everett) et James Harcourt (Cary Elwes)
résumée en quelques images.
Joli choix.
Ci-dessous, après un premier "date" au restaurant,
le désir à fleur de peau :
Premiers regards
et un flagrant "délit" :
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Rupert Everett en 1982 |
mercredi 18 juin 2025
Commentaires : vilains petits râleurs !
Avant de mettre un commentaire, lire le mode d'emploi. Un pseudonyme, toujours le même, permet de vous identifier à chaque intervention. Si vous avez un prénom répandu, ajoutez, par exemple, un numéro de département ou de pays, comme le Britannique Casey UK, qui signe toujours de la même façon. Ça vous évitera de rouspéter.
Vous voulez partager un lien ? Suivez, ce processus, comme le fait Joachim, entre autres :
— Vous
commencez par copier-coller ceci :
<a href="url">txt</a>
<a
href="http://www.youtube.com/watch?v=NVAnCTMkqY8">portfolio</a>
(par exemple)
Il ne vous
reste plus qu'à cliquer sur "Aperçu" pour vérifier que vous n'avez
pas fait d'erreur avant de publier. Miracle, ce "portfolio" se sont
transformés en lien, et voilà le résultat :
portfolio
Étonnant,
non ?
Note : si
vous voulez faire apparaître l'url elle-même comme texte de votre lien, copiez
simplement cette url à la place de txt.
Enfin, si votre commentaire n'a pas été publié, cela signifie qu'il n'est pas pertinent, hors sujet, ou que le nom met en lien un blog que je n'ai pas validé. Les demandes d'ajout à la liste des blogs "amis" se font par courriel (adresse dans la colonne de droite).
Bises à tous.
Silvano
"Enzo" : le film sur nos écrans aujourd'hui !
Fusion de deux univers, ce quatre mains
de Laurent Cantet et Robin Campillo suit
un jeune garçon qui refuse le modèle social
et rompt avec son milieu bourgeois.
[...]
Touchant, ce beau film d’initiation est la fusion de deux univers.
Il vibre de la passion de Laurent Cantet pour l’adolescence et ses bouleversements.
Évoquant l’éveil à la sensualité, au désir, il porte aussi la griffe de Robin Campillo.
Brendel : la mort d'un très grand
C'est une perte immense de plus pour l'humanité, même si, noyés dans la multitude, nous sommes peu nombreux à la déplorer.
Le grand pianiste Alfred Brendel est mort à l'âge de 94 ans. Dans Schubert, il était inégalable. In memoriam :