Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


samedi 17 novembre 2007

Cinéculte.

A l'aube du XX ème siècle, dans l'Angleterre victorienne, les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont considérées comme un crime.
L'hypocrisie la plus totale règne, car les "english school" sont un terrain fertile à l'épanouissement des amours masculines.
Le procès d'Oscar Wilde est encore dans toutes les mémoires quand survient celui de Sir Risley, jeune politicien en devenir piégé par la police un soir aux abords d'un pub où il a dragué un jeune soldat.
C'est autour de cette "affaire de moeurs" que les deux principaux protagonistes du film de James Ivory, après de (presque) chastes amours au collège vont déterminer la suite de leur vie : s'affirmer tant que faire se peut ou entrer de force dans la norme ?
L'adaptation par James Ivroy du roman de Forster tient du miracle cinématographique : sorti en 1987, le film peint admirablement l'atmosphère de l'époque, retraçant avec pudeur mais réalisme la relation fiévreuse entre Maurice (James Wilby) et Clive (Hugh Grant, tout jeune), tout d'abord, puis celle, salvatrice, qui unira Maurice et Alec (Rupert Graves, animal).
En proie au doute, victime du climat puritain en vigueur, Maurice choisira de vivre sa sexualité, renonçant pour cela à la vie "normale" à laquelle il était destiné.
Le film s'arrête à la veille du cataclysme de la "grande guerre" et l'on ne peut s'empêcher de penser que nos personnages auront bénéficié d'un bonheur de bien courte durée...

A signaler : l'admirable photo du grand chef op' Pierre Lhomme, formidablement mise en valeur par le transfert DVD de MK2.

2 commentaires:

Daniel a dit…

plus jeune Maurice , le film ne m'a pas laissé indifférent même si à l'époque je niais toutes sexualités , je peux le dire ainsi ... J'y ajouterai un autre film qui ne m'avait pas laissé de marbre , étant l'homme blessé avec Jean-Hugues Anglade mais celui ci m'avait paru assez choquant quand même et non . Cependant ce même Jean-Hugues Anglade dans 37,2° le matin dont une amie de Carrefour Vie Saine ( CVS ) aurait voulu s'installer avec moi dévoilà définitivement mon homosexualité ... Elle nous comparait au film s'aimant et s'entredéchirant tout en s'aimant plus fort , je ne connais pas l'amour , eh non je n'ai pas cette chance ...

Anonyme a dit…

Daniel, un jour, un homme, rencontré par hasard, qui était au bout de tous ses chemins (en apparence), après des années de lente destruction de son corps, abandonné de ses "tout proches", m'a dit, dans un splendide sourire, que le bonheur (l'amour)avait mille visages. Dans ce contexte de fin de vie, cette phrase m'a bouleversée puis elle m'a souvent accompagnée, me dévoilant des vérités. Je la partage avec vous aujourd'hui. Peut être la lirez vous.
Marie