Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


vendredi 14 mars 2008

Hétéro trop blond.




Voilà qui ne manquera pas d'étonner nos lecteurs étrangers : les médias français commémorent actuellement la mort du chanteur Claude François décédé accidentellement et stupidement le 11 mars 1978 à l'âge de 39 ans.
De son vivant puis en 30 ans de "carrière posthume", ce chanteur populaire aura "vendu" plus de 60 000 000 de disques !
Son succès, il le dût au départ à des adaptations de "hit" soigneusement choisis dans les Box-office anglais et américains, dont quelques réussites : "Belles, belles, belles", "J'attendrai" ("Reach out ill' be there" des Four Tops) ou "C'est la même chanson" (It's the same old song").
Par la suite, il imposa un style de chansons "bulles de savon", sans génie mais profondément ancrées dans la mémoire collective des français : "Le lundi au soleil", "Chanson populaire", "Le téléphone pleure"puis, peu avant son décès, un album "disco" contenant un "Alexandrie Alexandra"encore inévitable en discothèques, mariages, bals...
Sa plus grande réussite reste "Comme d'habitude", écrite en 1967, qui devint un succès mondial sous le titre "My Way" et demeure la chanson d'origine française la plus jouée dans le monde.
On retiendra surtout de cette "idole" des qualités de showman peu communes ici, véritable "bête de scène" très inspiré par la "soul music" et le rythm and blues (le vrai).
Ses concerts se déroulaient dans une ambiance électrique et l'artiste terminait son spectacle en transes, désarticulé, offrant à son public hystérique (essentiellement féminin et... gay !) jusqu'au dernier lambeau de sa chemise !

Ce qui nous intéresse ici, c'est que Claude François, méprisé en son temps par les intellectuels qui, aujourd'hui, ont fini par lui reconnaître un talent certain, fut aussi la cible des "beaufs" et victime perpétuelle d'insultes homophobes.
Or, on a pu vérifier depuis que le chanteur (hélas, diront certains !) était strictement hétérosexuel (straight) et même un tombeur de filles invétéré.
En fait, "CloClo", précurseur en maints domaines, fut le premier "métrosexuel" : de petite taille, mince, blond, il apportait un soin tout particulier à son apparence physique.
On sait qu'il eut recours à la chirurgie esthétique pour corriger un nez qu'il jugeait disgracieux, qu'il se maquillait méticuleusement avant toute apparition publique, qu'il ne mouillait jamais ses cheveux, utilisant des shampooings "secs" préparés spécialement, qu'il mettait un soin tout particulier dans le choix de ses vêtements confectionnés sur mesure par les meilleurs tailleurs et que, de plus, il était hypocondriaque, obsédé par les "microbes", faisant installer dans sa loge et même sur scène des générateurs d'ozone !
L'ayant approché plusieurs fois, j'en retiens le souvenir d'un homme doté d'un charisme exceptionnel, mais enfermé dans le "système" qu'il s'était forgé.
On ne saura jamais rien, véritablement, de l'"être humain".
Et finalement, peu importe.


Adaptation de "It's the same old song".
Le disque fut enregistré à Detroit, dans les studios de la Tamla Motown.

Ci-après, un exemple du côté sans cesse innovant du chanteur : on se gardera de faire de l'humour noir, mais ce costume à ampoules...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Corégraphie impeccable et belle utilisation de la télé.
Un TGV d'avance !

Anonyme a dit…

Même ici ?
Vous aussi ?

Anonyme a dit…

@ nino : l'article n'est pas hagiographique ; juste que dans mon jeune temps, j'entendais beaucoup de propos homophobes à son sujet.
A cette époque, sur les radios, on n'avait pas accès aux chansons originales.
On dansait sur Cloclo dans les provinces.
Et ce n'est pas un mauvais souvenir !

Daniel a dit…

Je retiens le téléphone pleure de Claude François , j'en aurais beaucoup appris encore grace à vous et l'hypocondrie de Claude François est notre seul point en commun , je n'ai jamais accroché une réelle importance à ce chanteur sauf celle de ses enfants