Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


lundi 15 mars 2010

Jeunesse sacrifiée

Tiens donc, le visuel est signé Pierre Joubert !
Peu avant la fin de la guerre, sept lycéens reçoivent leur ordre d'incorporation. Leur instructeur, voulant sans doute les protéger d'une mort certaine, obtient qu'ils soient envoyés garder un pont sans aucune valeur stratégique. A l'approche d'une division blindée américaine, les jeunes garçons prennent leur rôle au sérieux et se lancent dans un combat meurtrier dont un seul réchappera.


Contrairement au cinéma français, très frileux lorsqu'il s'agit de traiter les sujets se rapportant aux heures les moins glorieuses de notre histoire (il a fallu attendre 2010 pour qu'un film traite dans son intégralité de la "rafle du vel' d'hiv' "), les cinéastes allemands n'ont pas hésité à regarder de près la période du nazisme et ses aberrations.
Ainsi avec ce film de 1959 qui relate l'envoi de tout jeunes adolescents à l'ultime boucherie, celle qui précéda la défaite totale de 1945.

On a en mémoire ces images authentiques d'Hitler congratulant des enfants-soldats quelques heures seulement avant son suicide.
Ici, le cinéaste Bernhard Wicki narre l'histoire d'un groupe de jeunes d'un collège rural envoyés au casse-pipe par le régime en déroute.
Etrangement, je n'avais jamais vu ce film pacifiste pourtant célèbre qui fut montré à tous les écoliers d'Allemagne, ce qui eut beaucoup plus d'impact sur la mémoire collective que la grotesque lecture, chez nous, de la lettre de Guy Môquet.
Le tournage ne bénéficia que de peu de moyens, mais la sobriété ne nuit point au résultat final.
Le film porte fort bien son âge en un très beau noir & blanc qui en accentue l'aspect dramatique.
La déception vient du fait que le DVD vendu en France ne comporte pas de version originale sous-titrée et que le doublage n'est pas (comme pratiquement toujours) convaincant.
En parallèle, le film original évoque l'éveil à la sexualité de ces jeunes gens et cette version aurait été amputée de certains passages ambigus.
Si quelqu'un en sait plus...

L'affiche originale (1960)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

A very good and touching movie if you ask me.
Didn't know about the censored passages.