Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


samedi 26 novembre 2011

Ecrire, dit-il.


Pourquoi ne s'écrit-on plus de vraies lettres, avec un vrai stylo, sur du vrai papier ?


N'écris pas ! Je suis triste et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés, sans toi, c'est l'amour sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.

N'écris pas ! N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimais.
Au fond de ton silence, écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.

N'écris pas ! Je te crains, j'ai peur de ma mémoire.
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.

N'écris pas ces deux mots que je n'ose plus lire.
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur,
Que je les vois briller à travers ton sourire.
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur.

N'écris pas ! N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimais.
Au fond de ton silence, écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.

... N'écris pas !

(Poème de  Marceline Desborde-Valmore mis en musique par Julien Clerc)

2 commentaires:

Roland a dit…

Laisse courir ta plume. Chausse les semelles de vent du poète.

Leav a dit…

ça me rappel une pub vue dans le métro, une personne demandant à une autre : "qu'est ce que tu fais sous ce pommier ?" L'autre répondant : "j'envoie un email".
L'image qui m'est venue à l'esprit était celle d'un homme qui écrit une lettre d'amour au creux d'un arbre avec les papillons pour seuls témoins.