Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mardi 13 décembre 2011

You are not alone : qui a dit sulfureux ?

Les images animées postées ici hier, dimanche, m'ont valu de nombreux commentaires et autres mails.
L'un des commentateurs, anonyme, hélas, m'a mis sur la piste :
il s'agit d'images extraites d'un film danois de 1978, "Du er ikke alene" (You are not alone), réalisé par Ernst Johansen et Lasse Nielsen.
Je me doute de ce qui a pu affrioler certains lecteurs dans ces images champêtres et... vinicoles : il semble évident que le sujet (une rébellion dans une école de garçons de l'est du Danemark) serait traité d'une toute autre façon aujourd'hui, puisque sur fond de contestation, le film narre aussi une histoire d'amour entre jeunes (dont l'un très jeune) garçons, le plus âgé n'ayant que... 15 ans !
Après tout, on pourra se référer aux Amitiés Particulières, dont les protagonistes n'ont pas plus de poil au menton.
Sauf qu'ici, les danois ne s'embarrassent guère de précautions pour décrire un amour un peu moins platonique (euphémisme) que chez Peyreffite.
Je n'émettrai aucun jugement, découvrant l'existence de ce film comme beaucoup d'entre vous, semble-t-il.
D'après mes informations, il semblerait que cette œuvre puisse revendiquer parenté avec des œuvres comme "Les 400 coups" de François Truffaut, ou "If" de Lindsay Anderson : dans ce dernier film (déjà chroniqué ici), l'auteur ne s'embarrassait pas de principes pour nous montrer qu'un jeune "cadet" d'une english school agrémentait les nuits de certains de ses aînés...
Il faut se replacer dans le contexte du vent de libération qui suivit mai 68, qui souffla jusqu'à la fin des années 80 avant que le SIDA ne vienne mettre un coup d'arrêt à l'insouciance.
Il est vrai, qu'à mon sens, les choses allèrent quelque peu trop loin, débouchant sur un "retour de bâton" qui, concernant la pédophilie, entre autres, n'était pas si volé que ça !
Evidemment, et il en va toujours ainsi dans l'histoire, l'hystérie a changé de côté.
Pour ce film, il semble qu'il s'agisse d'une passion homosexuelle entre... mineurs consentants.
Je ne sais si dans notre arsenal législatif, nous disposons de textes qui mentionnent cette éventualité.
J'en souris malgré moi, ayant eu ma première expérience dans des circonstances voisines ; mais nous avions tous deux le même âge... à savoir, un peu plus de 14 ans !

J'ai tout d'abord collecté quelques images du film, mais ne les publierai pas : je ne voudrais pas encourager des gourmandises déplacées, et, les regardant, j'ai pensé qu'il fallait voir le film dans son contexte : les images, seules, sont, pour ma sensibilité, déplaisantes, et la manière dont elles pourraient être contemplées encore plus.
En insérant les 3 "gif", hier, j'ai pensé aux "Amitiés".
Ce fut ma seule motivation.
Silvano

Ci-après, la bande-annonce (tout de même !) qui a été projetée dans les salles.
Il apparaît d'autre part que le film n'a fait l'objet d'aucune interdiction.

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