Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mercredi 14 novembre 2012

Montmartre

Il faut s'y promener tôt, le matin, quand les autocars n'ont pas encore déversé leur cargaison de touristes pressés qui repartiront avec quelque souvenir "made in China" ou un portrait hideux crayonné à la va-vite par quelque tâcheron cupide.
Il faut flâner, nez au vent, gravir lentement les marches antiques, lever la tête, écouter le chant des moineaux de Paris, rue des Saules, grimper jusqu'au gros gâteau appelé Sacré-Cœur, pour embrasser du regard la ville à peine réveillée, la scruter pour tenter de comprendre son mystère.

3 commentaires:

Xersex a dit…

merveilleux: aussi automnal!

Pierre a dit…

J’ai habité des années dans ce quartier (juste à droite de la photo, rue Gabrielle), à la même adresse où vécut Max Jacob. Je puis témoigner y avoir connu des lieux que les touristes ne connaissaient pas et qui étaient encore "authentiques". Je vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître... J’y ai donc fréquenté des gens de toutes sortes : des gueuses, des lopes, des truands, des dandys, des misérables, des artistes (j’en passe, et des pires). J’y ai bu ma jeunesse et j’ai bien rigolé.

Tout ça pour dire qu’il ne faut pas jeter la pierre du mépris à ceux qui vivotent des barbouillages criards ou des crayonnés graisseux. Beaucoup sont restés au pied du haut mur de l’Œuvre, que certains s'échinent toujours à essayer de franchir, envers et contre tous, y usant leurs espoirs illusoires. Ceux que j’ai connu n’étaient pas en tout cas des "tâcherons cupides", mais plus des besogneux déçus, s’accrochant à leurs pinceaux comme à une main secourable... qu’aucune muse ne leur a tendue.

Silvano a dit…

@Pierre : oui, "tâcherons cupides" était un raccourci.