J'ai l'âme slave, décidément, aujourd'hui. Selon Dominique Fernandez dans sa biographie d'Eisenstein (Grasset), le grand cinéaste eut une attirance pour son acteur-fétiche Nikolaï Tcherkassov (ci-contre dans Alexandre Nevski, sublime film-opéra pour lequel Prokofiev écrivit une cantate d'anthologie). Eisenstein, tourmenté par des désirs ô combien inavouables alla même jusqu'à consulter l'institut de sexologie de Magnus Hirschfeld.
L'homosexualité latente du réalisateur serait, selon Fernandez, prégnante dans la plupart de ses films.
Un extrait du film "Alexandre Nevski", film-opéra prémonitoire qui fut retiré
des salles de l'URSS lors de la signature du pacte germano-soviétique.
Comme Eisenstein, je fus, à l'adolescence, très amoureux du héros, image blafarde
et vive sur l'écran du ciné-club où j'appris à aimer le cinéma.
J'ai écouté la cantate de Prokofiev une bonne centaine de fois.
6 commentaires:
musique extraordinaire et le film a aussi ses moments d'anthologie comme on dit, mais je luipréfère la musique écrite pour le Lieutenant Kijé , remise dans nos oreilles par Sting en son temps
Eisenstein était l’un de mes réalisateurs fétiches bien avant que je sache ses attirances. C’est surtout son sens de la photographie qui m’éblouit et me fascine. Il prouve aussi que l’art passe toujours au travers des mailles les plus serrées des pressions, et même des oppressions.
@Joseph : il y a effectivement un très beau thème dans Lieutenant Kijé.
Dans Nevski, il y 'en a beaucoup...
@Pierre : Eisenstein fut tout de même le cinéaste officiel du régime.
Silvano, pour cette époque et ce pays, Maïakovski et Chostakovitch aussi, ce qui n'enlève rien à la beauté de leurs œuvres ! Gardons-nous des jugements à rebours : il est toujours plus facile d'avoir raison, des décennies après. Notons qu'Eisenstein a quand même montré la tyrannie avec "Ivan le Terrible" et l'humanité dans tous les autres. Je lui accorde le droit d'avoir cru en cet idéal.
Par ailleurs, Michel-Ange, Léonard ou Raphaël furent également, en leur temps, des artistes "officiels" d'un régime pas très catholique ! tout comme Molière, Lully, Shakespeare, et tant d'autres... Les exemples sont légions. C'est précisément l'objet de mon propos : ça ne change (à peu près) rien à la qualité de leur travail. Somme toute, très peu d'artistes furent "engagés". Citons-en 2 (des 2 bords) : Dali, qu'on a récemment honoré à Beaubourg, était un franquiste notoire, et Aragon était stalinien. Le vent de l'Histoire ne fait que tourner...
Ce n'était qu'une réaction à "pression...oppressions", car, non, je ne juge pas. si c'était le cas, je n'écouterais jamais Furtwangler, par exemple.
Magnifique épopée, servie par une photographie exceptionnelle.
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