Argument :
Pietro a un rêve, il veut être acteur ! Abandonnant sa Sicile natale, il s’installe à Rome dans une maison pleine de charme et d’inattendu ! Il ne pouvait s’imaginer la présence d’individus plutôt envahissants qui ne semblent pas prêts à quitter les lieux... En tout cas pas sans l’aide de Pietro…
Ah, si Fellini... |
Bien sûr, ce que le spectateur sensible retiendra du film, c'est ce beau fantôme qui vient, chaque nuit, susurrer des mots doux inespérés à l'oreille d'un Pietro en manque d'amour qui en conclut que, finalement, une maison hantée, ce n'est pas si mal que ça !
Quoi d'autre, si ce n'est que, jamais, le film d'Ozpetek ne parvient à susciter une totale adhésion ?
L'idée peut paraître judicieuse : les fantômes d'acteurs officiels du régime fasciste disparus en 1943 dans un incendie hantent cette maison que le jeune Pietro, qui se rêve comédien, vient de louer à une propriétaire qui s'est bien gardée d'évoquer la tare qui pèse sur son bien. Maquillés, outranciers comme des acteurs du muet, ces spectres se veulent bénéfiques, prodiguant des conseils obsolètes au jeune homme qui court les castings tout en gagnant sa vie en confectionnant, de nuit, des croissants dans une paneteria. Il y a un clin d’œil au "maestro", mais n'est pas Fellini qui veut : on se prend à rêver du parti qu'aurait pu tirer le génial cinéaste de pareil argument. Mais Ozpetek se prend les pieds dans le tapis d'un scénario qui néglige la psychologie des personnages, de sorte que l'on ne parvient à s'attacher (ou à détester) à aucun des protagonistes : ironiquement, je dirais qu'ici, même les vivants nous apparaissent fantomatiques. On aurait envie d'en savoir plus sur Pietro, homosexuel encore jeune et déjà terriblement seul, qui ne parvient pas à nouer une véritable relation amoureuse, pataud, gaffeur : la scène du garçon d'un soir excédé par ses harcèlements nous en dit enfin un peu plus sur lui, tout en tirant à la ligne, frustrante.
Étrangement, au bord de l'ennui, je me suis dit que "Magnifica presenza" était un "film de mois d'août" type, de ceux qui vous permettent de tuer un temps indécis, pas désagréablement, mais sans jamais vous enthousiasmer. Après le très réussi "Mine Vaganti" (Le premier qui l'a dit -2010), Ozpetek déçoit, par défaut de maîtrise d'un sujet qui méritait beaucoup mieux.
Silvano Mangana
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