Mes parents avaient accepté que, de temps à autre, B. dorme à la maison, avec moi.
B. habitait loin, une autre ville en bord de mer. L'hospitalité proposée lui permettait d'aller jusqu'au bout des plaisirs de la nuit. Nous rentrions, un peu ivres, vers quatre heures du matin, usant d'infinies précautions pour ne pas réveiller la maisonnée. Je savais que je ne dormirais pas. La première épreuve était son déshabillage : le slip blanc sur la peau si brune, irradiait la chambre obscure d'une lueur fluorescente. Puis B. se glissait dans les draps et s'endormait aussitôt. Tout le temps qu'était censé durer notre sommeil, j'usais de mille ruses pour entrer en contact avec ce corps majestueux à la fine musculature, me repaissant de frôlements fugaces qui réveillaient en moi des volcans jamais éteints. J'en contenais la lave à grand peine, ne voulant subir la honte, à son réveil, des traces de mon infamie.
J'attendrais patiemment la nuit d'après, où, seul, au souvenir de ces caresses volées, je pourrais parvenir à l'éruption tant désirée.
B. ne saura jamais...
S.
3 commentaires:
Bon dimanche aussi !
Toujours beaucoup de plaisir à venir sur ton blogue :)
Sandro
Le passage ecrit par "S" est tres joli. Ca vient d'ou?
Merci pour un blog qui donne toujours plaisir.
Ciao Sandro !
@guydetrop : c'est "fait maison".
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