"Aujourd'hui, plus de complexes :
l'ignorance est admise,
propagée,
c'est un signe
d'authenticité.
"Ignorants et fiers de l'être ! "
clament les abrutis du jour."
Philippe Sollers in "Médium", son dernier opus, écrit à Venise, évidemment.
5 commentaires:
Non, non. La vieillesse n'autorise aucun jugement sur le monde d'aujourd'hui, seulement de la bonté, de la bienveillance.
Platon aurait pu écrire exactement la même chose il y a 25 siècles !
Dans une société où la culture et le droit à la parole se sont, un peu, démocratisés, ils sont plus nombreux les cons qui prennent la parole. Mais cela a toujours été ce que Platon n'a pas su penser parce qu'il ne pouvait s'y résoudre, que les cons prennent la parole.
Et puis l'on est toujours le con de quelqu'un...
Alors, oui, il faut résister à ce que l'ignorance vaille le regard éclairé. Mais aujourd'hui comme hier, ni plus ni moins. Et aimer ce monde, jusqu'à l'extrême, parce que c'est la seule solution pour un peu plus de fraternité.
(On aura pu reconnaître Jn 3, 16 et 13, 1.)
Mon cher Xavier, toujours ce fossé entre vous et les mécréants. Je ne pense pas que Sollers (ou moi-même, qui le cite) n'aime pas le monde. Quant aux cons, il y a les vieux cons et les jeunes cons.
"(On aura pu reconnaître Jn 3, 16 et 13, 1.)" : le "on" est en effet de rigueur.
Vous avez raison : beaucoup de jeunes cons dans mon entourage, même bardés de diplômes...
Je comprends bien le propos de Xavier, or Sollers ne parle pas d’un surcroît d’ignorants, mais que ceux-ci s’en prévalent ! ce qui est assez nouveau, en effet, et je partage son point de vue affligé. On sait, par exemple, que le terme « intello » est une insulte dans les cours des collèges et qu’il fait très peur dans les medias audiovisuels. De plus, il ne parle aucunement de « cons », ce qui est un qualificatif indéfinissable, mais d’ignorants ! terme précis et non moral.
La soif d’apprendre (voire le simple goût) n’est pas du tout valorisée parmi les populations qui en auraient le plus besoin. On laisse l’ignorance assumée (et même revendiquée) devenir une norme, comme une autre ; comme si c’était une opinion respectable. Bien sûr, il ne faut pas faire honte à l’ignorant, mais ne pas non plus le laisser à l’écart des trésors du savoir et de la culture. C’est un droit républicain, me semble-t-il, d’y avoir accès, et un devoir, pour les intellectuels comme Sollers de le défendre.
Pierre, j'adhère entièrement à votre propos.
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