D. n'aimait rien tant que de me provoquer, jetant ses frusques aux orties à la moindre occasion. Si je tentais une caresse, il se dérobait : "Tss, va falloir patienter ; on verra ça ce soir". Tout l'après midi, je m'efforçais de calmer le feu qui me dévorait, faisant mille fois le trajet entre la plage et le kiosque où je conversais avec Mimi : "On a vraiment un bel été ; tu as regardé quoi à la télé, hier soir ? il y a beaucoup d'italiens cette année". Mais je n'entendais même pas le son de ma voix, taraudé par ce sale désir que je maudissais. Souvent, vers six heures, quand l'air se faisait frisquet, D. se rhabillait brusquement : "Partons, il fera meilleur dans le lit !"
4 commentaires:
Sympathique cet angelot.
Jeremy
comme tu sais bien installer une ambiance, nous faire mijoter à petit feu, puis finalement nous envoyer dormir avec des images plein les yeux...
Jolie évocation des amours de jeunesse. La photo est en adéquation, je suppose, avec l'âge des protagonistes.
@Roman : oui. La séquence est autobiographique. Le garçon de la photo ressemble à s'y méprendre à D.
Elle est en situation, donc.
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