Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


vendredi 30 janvier 2015

The Normal Heart : bouleversant !

L'ami me tanne depuis plusieurs jours : "Comment, tu as vu et aimé The Normal Heart, et tu ne l'as pas encore chroniqué ?"
C'est, cher ami, qu'il m'a fallu voir quelques films un peu plus légers avant d'achever ma réflexion sur cette production HBO (en DVD uniquement) qui narre l'arrivée du SIDA dans l'Amérique en pleine libération (homo)sexuelle du début des années 80 et le combat d'un homme pour faire réagir des autorités inertes face à l'épidémie. Ned Weeks, le personnage principal, contraint d'user de méthodes de plus en plus agressives pour contraindre les pouvoirs publics à débloquer des fonds, se heurtera également à l'incompréhension des membres de l'association qu'il a fondée, de ses amis frappés de cécité face à la menace.
Mes jeunes lecteurs (il y en a beaucoup) ne peuvent imaginer à quel point le fléau, pendant de longues, longues années, fit de ravages, en véritable hécatombe dans le "milieu", touchant également (et à quelle échelle !) les populations les plus démunies du tiers-monde, les moins à même de le combattre.
Les moins jeunes se souviendront de l'énumération en litanie, dans leur entourage, des amis, des ex-amants, des célébrités, qui provoquèrent, dans les cimetières, le grand embouteillage de la faucheuse.
Mark Ruffalo (Ned) et Matt Bomer (Felix), le grand, le bel amour
Le film de Ryan Murphy dépeint admirablement la tragédie, servi par l'interprétation remarquable d'un Mark Ruffalo, pleinement investi dans la peau de Ned, l'écrivain-journaliste, qui lui a valu de nombreuses récompenses amplement méritées.
Matt Bomer, lui, auquel on vient de décerner le Golden Globe du meilleur second rôle, livre une véritable performance, bouleversant dans le rôle de Felix, l'amant de Ned Weeks.
Julia Roberts (Emma)
Enfin, Julia Roberts est parfaite en Emma Brookner, médecin en première ligne contre le virus, laquelle soutiendra sans faillir la cause de Ned Weeks.
The Normal Heart ne nous épargne rien de la déchéance physique de garçons que l'on voit, dans les premières minutes, beaux comme de jeunes dieux, en pleine vitalité, insouciants.
Parce que c'est comme cela que ça s'est passé, voyez-vous, et que le film nous l'assène dans le but évident de combattre l'oubli et l'ignorance, à l'heure où, sous couvert de trithérapies qui représentent un progrès, certes, mais ne sont pas, loin de là, la panacée, les pratiques à risque se répandent, générant chaque jour une nouvelle génération de porteurs du virus.

Adaptation télé (d'une qualité néanmoins cinématographique, tant la réalisation est maîtrisée) de la pièce de Larry Kramer créée en 1985, The Normal Heart est maintenant distribué en DVD (excellent transfert) : il faut l'avoir !

Convaincre à tout prix !



4 commentaires:

مثلي a dit…

Un film remarquable et remarquablement interprété !

Silvano a dit…

tout comme vous,
مثلي

Maxence 25 a dit…

Ce qui nous rappelle la prudence indispensable. Encore un bon film à voir, merci.

JiEL a dit…

Superbe film que j'ai enregistrer à partir de HBO directement sur mon enregistreur HD.

Je le conserve car je voudrai le revoir bientôt.

Malgré ce que certains pensent, il y a quand même de bons films «gais» à voir..

Des navets aussi mais les bons sont remarquables comme Normal Heart.