Jaroussky : Colloque sentimental

C'est l'un des plus beaux moments de ces 22èmes Victoires de la Musique Classique décernées lundi dernier, 2 février. On notera notamment qu'ont été récompensés le chef d'ensemble et de chœurs Raphaël Pichon (avec l'ensemble Pygmalion) et le claveciniste hyper-branché Jean Rondeau, deux habitués de mes billets-cadeaux.

Ici, Philippe Jaroussky, qu'on ne présente plus (comme disent, à la téloche, les animateurs en panne d'inspiration - souvent, donc), interprète, avec le Quatuor Ébène le poème de Paul Verlaine Colloque sentimental mis en musique par Léo Ferré et arrangé par Jérôme Ducros qui tient ici la partie piano.

On peut revoir pour quelques jours l'intégralité de ces Victoires en allant faire un tour ici : clic

Et c'est la garantie d'un super moment, malgré quelques facilités (312 millième exécution du Boléro de Ravel en guise d'introduction...).

Colloque sentimental

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé. Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.
- Te souvient-il de notre extase ancienne?
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?
- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.
Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.
- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.

Paul Verlaine

Nota : le 23 février sort le disque intitulé Green, mélodies françaises sur les mots de Verlaine.
Les musiques sont signées Ferré, Hahn, Trénet, Brassens...
Alléchant, non ?
Bande-annonce ici : clic