Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


samedi 21 février 2015

Mina Mazzini : la "diva assoluta"

Des pochettes toujours surprenantes
"Icône gay" mais surtout icône tout court pour tout un peuple, Mina a renoncé à toute apparition publique en 1978, accédant ainsi au statut de mythe vivant. L'immense chanteuse (3 octaves d'ambitus !) dont Louis Armstrong disait qu'elle était "la plus grande chanteuse blanche", aujourd'hui âgée de 75 ans, continue d'enregistrer un album chaque année : le temps n'a altéré en rien cette voix puissante à la palette infinie, dont elle joue comme d'un instrument, sans jamais, même dans les moments les plus sonores, "gueuler" comme telle ou telle chanteuse dite "à voix" (suivez mon regard).




"La Mina" a vendu plus de cent millions de disques à travers le monde, elle qui n'a jamais été reconnue "star" dans notre pays, mais dont beaucoup de chansons ont fait l'objet d'adaptations françaises, la plus célèbre étant Paroles, paroles par Dalida, autre icône homo qui dut, vraisemblablement, admirer sa consœur italienne.
Pour l'anecdote, on notera un "cover" de Il cielo in una stanza par Carla Bruni
Pour la découvrir mieux, on se précipitera sur YouTube ou on fera l'acquisition des albums "Platinum" qui contiennent les plus grands succès d'un répertoire pléthorique.
 Au milieu des années 60, la chanteuse fit scandale, dans une Italie puritaine sous influence vaticanesque, en vivant une liaison passionnée avec l'acteur Corrado Pani, séparé de sa femme mais non divorcé. La RAI, dont elle était pourtant la vedette numéro un, lui interdit ses studios, déclenchant à travers tout le pays une vague de protestation sans précédent. La télévision dut s'incliner devant le tollé suscité par cette mise à l'index, et réintégra l'artiste dans ses programmes de divertissement.
Une rumeur a récemment couru selon laquelle Pedro Almodovar avait pour projet de porter cette histoire à l'écran avec Carmen Maura dans le rôle de la diva. Pour l'heure, l'ébauche d'un scénario dormirait dans les cartons du réalisateur espagnol.
Aujourd'hui encore, Mina, retirée en Suisse, à Lugano, est traquée par les paparazzi, comme le furent, autrefois, Marlène Dietrich et Greta Garbo.
Si Mina Mazzini refuse d'exhiber son image réelle - peut-être est-elle devenue un "mamma" grassouillette -, elle sait jouer, en autodérision, avec son physique comme le montrent les photos qui illustrent ce billet.
Pour beaucoup d'italiens, elle reste la "numero uno".

Dernière photo "autorisée", en 2001

Pas "spectaculaire", très "jazz", j'ai choisi un extrait du tout dernier album, Selfie Mina (juin dernier). On s'amusera de la pochette : quand j'écris "autodérision", on voit que ce n'est pas un vain mot.



Dans un autre registre (elle "peut" tout), cette reprise de la chansons de Renato Zero Cercami. Si toutes les "chansons de variétés" avaient cette qualité... :

5 commentaires:

Emmanuel F. a dit…

Merci pour ce beau message sur la diva ! Je ne connaissais pas le projet d'Almodovar, mais je ne vois pas vraiment Carmen Maura jouant Mina à vingt-cinq ans (l'âge de son idylle avec Corrado Pani !)... Depuis plusieurs années, c'est Massimiliano, le fils qu'elle a eu avec Pani, qui arrange et produit tous les disques de Mina ; c'est un peu dommage, car on aimerait parfois qu'elle prenne un peu plus de risques en travaillant avec des musiciens plus inspirés. Enfin la Voce est toujours là et bien là, et cela reste l'essentiel !

A propos de covers, connaissez-vous celle-ci ?

Silvano a dit…

Emmanuel F. :
je ne connaissais pas : amusant, mais ça reste anecdotique.

Oui, ce népotisme musical n'est pas catastrophique, mais, effectivement, on pourrait rêver d'autre chose.
Vous avez raison pour Carmen Maura : c'est plus qu'improbable ! Mais, de nos jours, pour "faire le buzz", on avance n'importe quoi.

Maxence 25 a dit…

Je découvre, merci Silvano : la chanson "cercami" m'a donné des frissons !

Anonyme a dit…

Bonjour , j'ai une grande admiration pour Mina. C'est en recherchant des vidéos d'Adriano Celentano que j'ai découvert cette prodigieuse chanteuse, merci YouTube!
Autrement je recommande entre autres, Bugiardo e incosciente pour ceux qui ne connaissent pas et pour s'initier à la Diva. Bises à tous, Serge

Anonyme a dit…

Le chant de l'émotion et du désir d'Italie. Merci Silvano.

Clément