C'est strictement impossible : on commémore une date, pas l'anniversaire de cette date.
À moins qu'il ne soit utile, l'an prochain, de commémorer le 97ème anniversaire de l'armistice de 1918, ce qui reviendra à nous souvenir tous ensemble de ce 11 novembre 2015 où on le célèbre, vous m'avez suivi ?
Gaspard Ulliel dans Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet |
8 commentaires:
Commémoration du drame...L'armistice met un terme aux opérations militaires. Mais la guerre se poursuit sous deux formes différentes : les dégâts collatéraux, si fréquents dans la zone rouge, qui se poursuivent (voir Ypres) ; la lutte contre la pollution née de l'utilisation de l'arme chimique (voir les recherches scientifiques conduites près de Verdun). L'armistice apporte un certain soulagement : la page du cauchemar se ferme ; renforce l'attente (quand nos grands parents seront-ils démobilisés, quand rentreront-ils ? quand les civils évacués, accueillis dans l' Ouest, regagneront-ils leurs petites patries ?). Le cri des "poilus", celui des mères, sont les miens.
Contrairement à beaucoup de lettrés, le pléonasme est une forme de style que j'aime plutôt. La redondance apporte un effet que je trouve assez poétique - comme, par exemple : "tourner en rond", avec un effet miroir infini qui m'est gracieux.
Ceci dit, c'est l'usage, le patron, et la langue a toujours évolué de la sorte. Par autre exemple, on entend souvent pester contre la formule : "au jour d'aujourd'hui", au prétexte de la redite inutile et superfétatoire (pléonasme !). Dans ce cas, il faudrait aussi bannir "aujourd'hui" qui est lui-même un pléonasme ("hui" voulant dire : "en ce jour").
En tout cas, j'aime bien les débats linguistiques.
Certainement, Pierre, mais, en l’occurrence ("commémorer un anniversaire"), on ne se contente pas d'alourdir ;ce n'est pas, non plus, un pléonasme : c'est simplement une faute dont il m'étonnerait qu'elle soit volontaire. L'horripilant "au jour d'aujourd'hui" est un (mauvais)effet de style : beaucoup de ceux qui le prononcent s'en gonflent d'aise, croyant épater l'auditeur.
Certes en théorie, mais pas vraiment en pratique. Lors de la fête nationale, nous commémorons un anniversaire, c'est à dire que nous nous souvenons de la fête de la Fédération du 14 Juillet 1790 (où le roi prêta serment à la nation française), qui est, elle, l'anniversaire de la prise de la Bastille. Nous commémorons donc le premier anniversaire de la prise de la Bastille.
Ne commémore-t-on pas surtout un événement plus que sa date... même si la date finit par nommer l'événement ?
Quand à hui, il veut surtout maintenant, ce qui change le dit pléonasme et comme aujourd'hui a fini par signifier maintenant ... Peut-être un jour dira-t-on au jour du jour-d'aujourd'hui, ainsi filent bien les langues !
Juju, pardon, mais là, on donne du plaisir aux mouches : vous avez raison pour la Fête Nationale, mais qui le sait ?
Et ce n'est pas valable pour le 11 novembre et autres dates commémoratives.
"Ne commémore-t-on pas surtout un événement plus que sa date... même si la date finit par nommer l'événement ?" : oui, estèf, je ne dis pas autre chose.
"mais là, on donne du plaisir aux mouches" : joli, Silvano !
Je vous souhaite une jolie matinée nocturne.
Enfin, voyons ! Silvano a pleinement raison. On commémore un événement et non l'anniversaire de cet événement. Continuez, Silvano, à veiller sur la langue. Nous pouvons, chacun en notre domaine, refuser le laisser-aller.
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